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    Archives mensuelles : mai 2008

    Il fait « lourd »

    Il fait « douf » – cette expression typiquement belge peut se traduire par : « Il fait lourd ».

    Une caractéristique de notre corps est la régularisation thermique par la transpiration. L’évaporation de la sueur demande d l’énergie; elle va être prise au niveau de la peau. Et cette perte d’énergie au niveau de la peau va se traduire par un refroidissement.

    Une autre caractéristique qui intervient dans cette sensation de temps lourd est la température et sa teneur en vapeur d’eau. Une masse d’air ne peut contenir qu’une masse maximale de vapeur d’eau et ce seuil, qui est appelé la tension de vapeur saturante, varie en fonction de la température. Au plus l’air est chaud, au plus l’air peut contenir de la vapeur d’eau : à 10°C, elle peut contenir 9,4 g/m³, à 20°C elle peut contenir jusqu’à 17,3g/m³ et à 30°C cette valeur monte à 30,3 g/m³. Lorsque la quantité de vapeur d’eau atteint cette valeur maximale, l’humidité relative est de 100%. Si on ajoute de la vapeur d’eau dans cette masse d’air à saturation, l’excès va se transformer en liquide en restituant de l’énergie qu’elle avait acquise lors de l’évaporation. De même si la température diminue, il va y voir condensation de l’excès de vapeur d’eau.

    Si nous transpirons alors que la température est élevée, et que l’atmosphère est saturée en vapeur d’eau, la sueur ne va pas pouvoir s’évaporer et la transpiration va rester sur la peau. On a alors cette sensation de moiteur et en plus la non évaporation ne va pas nous refroidir et la chaleur sera désagréable. Cet inconfort est exprimée par l’expression du temps lourd.

    Mais à 10°Cou moins, à saturation, on n’aura pas cette impression d’inconfort, car comme la température est basse, on ne doit pas refroidir le corps et donc nous ne transpirons pas.

    Dans le cas inverse où la teneur en vapeur d’eau est très faible, nous allons transpirer beaucoup et le refroidissement sera intense et on aura, même à 25°C, une sensation de froid.

    Réduction des effets néfastes (1)

    Construction de barrages

     

    Les inondations peuvent être mieux contrôlées par la construction de réservoirs temporaires. On construit le long de la rivière un espace qui pourra être rempli d’eau lors d’une crue. Si celle-ci dépasse un certain seuil, on ouvre un canal de dérivation qui amène l’eau dans le réservoir. Lorsque la crue cesse et que le niveau d’eau redescend en dessous de ce seuil, on ouvre un canal de restitution qui ramène l’eau (éventuellement en aval d’une zone habitée que l’on veut protéger) dans le cours d’eau. La vitesse de vidange du réservoir peut être contrôlée afin de ne pas provoquer une crue en aval. L’écrêtage du débit de la rivière sera efficace tant que le réservoir n’est pas plein. Quand celui-ci sera complètement rempli, on ne pourra plus réduire la crue, et la zone habitée sera quand même inondée. La dimension du réservoir sera donc un élément important dans le facteur de réduction des inondations. On peut, par exemple, supprimer les crues décennales, mais pas les crues de fréquence plus rares. Mais comme les crues plus fréquentes qu’une crue décennale sont les plus nombreuses, on aura un gain certain du point de vue humain et économique.

    Dans les villes, on réalise souvent des réservoirs souterrains, entre autres en dessous de stations de métro, afin de diminuer le risque d’inondation en zone urbaine. Ces ouvrages nécessitent un nettoyage complet après la vidange de la « citerne », car les boues et les détritus emmenés par l’eau de pluie réduisent rapidement l’efficacité de ces réservoirs.

     

     

    Sécheresse en Catalogne

    Les précipitations font cruellement défaut dans le nord-est de l’Espagne. Les barrages ne sont plus remplis qu’à 20%. Il en résulte que Barcelone se voit régulièrement privée d’eau.
    Ce que vivent les Barcelonais nous rappelle une situation que nous avons connue en 1976. Ils ne peuvent plus arroser les jardins, laver les voitures, changer l’eau des piscines et les fontaines sont vides. Pour pallier le manque d’eau, ils font venir de l’eau venant de Tarragone et de Marseille.
    L’eau qui vient de Tarragone est pompée dans l’Èbre, le fleuve le plus important de l’Espagne. Mais cela ne se fait pas sans réticence de la population locale. L’eau du fleuve sert principalement à l’agriculture locale. Les tarragonais craignent que l’eau n’aille pas servir comme eau potable, mais à alimenter les piscines de la région de Barcelone. De plus ils estiment que les récentes pluies diluviennes devraient suffire pour pouvoir alimenter à nouveau la ville en eau.
    L’autre source d’eau pour la capitale catalane est Marseille. En fait l’eau provient du canal de Provence. On se souvient qu’au cours des dernières années, le sud de la France avait connu des sécheresses à répétition. Mais la situation a cessé d’être préoccupante et les réserves sont reconstituées. La gestion de l’eau qui a été mise en place en place permet au sud de la France d’être solidaire de la Catalogne. En tout un million de mètres cube d’eau par mois sera acheminée de Marseille à Barcelone jusqu’en septembre.
    Voici un bel exemple de solidarité à l’échelle européenne. Ce nous rappelle aussi que l’eau est un bienfait du ciel et qu’il ne faut pas rechigner lorsque les pluies sont parfois trop fréquentes en Belgique surtout en été.

    Le climat décrypté sur 800.000 ans mais pas plus loin

    Certains sites qui traitent de l’information scientifique ont fait mention de ce décodage du climat dans les carottes glacières extraites de l’Antarctique.

    La neige quand elle se transforme en glace a emprisonné des bulles d’air de l’atmosphère. L’analyse de cet air, qui date de la formation du névé, nous indique la composition de l’atmosphère à cette époque. On peut en déduire aussi un indicateur de la température de cette époque. Cette technique permet de remonter dans le temps jusqu’à 800 000 avant notre époque.

    Mais cette technique ne permet pas de remonter plus loin dans le passé. En effet, les précipitations de neige d’une saison sont recouvertes par les précipitations suivantes. L’alternance des saisons permet de dater facilement les couches supérieures de la calotte glacière. Mais au fur et à mesure que la couche est recouverte par de nouvelles précipitations, ces nouvelles neiges augmentent la pression et l’épaisseur de la couche d’un période bien précise diminue. Lorsque la pression devient très importante, il n’est plus possible de séparer les années. Si la précision de la datation perd en qualité, on peut néanmoins continuer à étudier l’atmosphère du passé.

    La glace, si elle paraît bien solide, est cependant relativement plastique et, en même temps qu’elle s’enfonce, elle se déforme et s’évacue progressivement vers l’extérieur du continent Antarctique. Elle finit sa vie dans les icebergs et disparaît dans les océans. Même là où le fluage est très faible, la glace atteint la roche et glisse lentement vers les bords du continent. Cette partie de la couche de glace est très difficile a étudié pour différentes raisons. Tout d’abord l’épaisse couche de glace au-dessus d’elle la comprime très fortement, ensuite lors de son mouvement latéral, elle érode le socle roche et perd de sa pureté et de son homogénéité du fait qu’elle se mélange aux particules érodées. Enfin en suivant le relief, il lui arrive de remonter et de se mélanger avec des couches plus récentes.

    Il devient dès lors très difficile de remonter plus dans le passé par les études des carottes glacières et d’autres techniques doivent être utilisées pour remonter plus loin dans le temps.

     

     

    Normales saisonnières MAI

    Normales saisonnières : MAI

    Températures maximales 

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    12

    16

    21

    2

    13

    18

    22

    3

    14

    19

    23

    Températures minimales 

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    4

    8

    11

    2

    5

    9

    12

    3

    7

    10

    13

    Quelques définitions

    Avec le temps chaud et ensoleillé que l’on connaît depuis quelques jours et qui, selon les prévisions, va se maintenir ce week-end prolongé, il me semble utile de rappeler quelques définitions que l’on utilise en climatologie.

    Avec la saison estivale qui démarre, on parle de jours d’été. En Belgique, un jour d’été est un jour où la température maximale a atteint ou dépassé 25°C. Un jour de forte chaleur ou de canicule est un jour où la température la plus haute est égale ou supérieure à 30°C.

    Depuis 2003, on a décidé de donné une définition à une vague de chaleur. L’OMM donne pour une vague de chaleur : « une vague de chaleur est un réchauffement important de l’air ou une invasion d’air très chaud sur un vaste territoire, généralement de quelques jours à quelques semaines ». Le problème est qu’elle est imprécise car cette notion implique des extrêmes qui ne sont pas les mêmes pour les différentes régions du monde. Un même maximum de 35°C n’a pas la même fréquence en Belgique ou en Inde ou encore dans un climat méditerranéen. Une définition locale est nécessaire. Aux Pays-Bas, ils ont établi une définition qui nous semblait tout à fait acceptable pour la Belgique, notre climat n’étant pas foncièrement différent de leurs conditions climatiques.

    La définition climatologique d’une vague de chaleur est : « une période d’au moins cinq jours consécutifs avec une température de 25°C ou plus à Uccle et comprenant au moins trois jours avec 30°C ou plus. »

    Le mot canicule vient du latin canicula qui signifie petite chienne. C’est aussi l’autre nom donné à Sirius, l’étoile principale de la constellation du Grand Chien. C’est une étoile très brillante qui servait de référence dans les civilisations antiques. La période de canicule au temps des égyptiens était la période où cette étoile se levait et se couchait en même temps que le Soleil. C’était aussi la période la plus chaude de l’année. De ce fait, on lui a attribué dans le langage courant les moments de forte chaleur.

    Températures à l’échelle mondiale en 2007

     Article extrait de la Déclaration de l’OMM sur l’état mondial en 2007.

    D’après les analyses effectuées par les grands centres climatologiques, 2007 fait partie des dix années les plus chaudes jamais enregistrées. Les analyses du Centre Hadley du Service météorologique du Royaume-Uni ont révélé que la température moyenne à la surface du globe en 2007 présentait une anomalie positive de 0,40°C par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990 (14°C). Par conséquent, 2007 se place au septième rang des années les plus chaudes depuis le début des relevés. D’après le Centre national de données climatologiques de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère(NOAA), l’anomalie positive est de 0,55°C  par rapport à la normale calculée pour tout le XXe siècle (1901-2000), qui est de13,9°C , ce qui place 2007 au cinquième rang des années les plus chaudes.

    Janvier 2007 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré depuis que des relevés sont commencés à être établis à l’échelle du globe.

    Calculées séparément, les températures moyennes en surface en 2007 dans l’hémisphère Nord (anomalie positive de 0,62°C) par rapport à la période 1961-1990,dont la moyenne s’établit à 14,6 °C et dans l’hémisphère Sud (anomalie positive de 0,18°C par rapport à la moyenne de 13,4 °C occupent respectivement, d’après les analyses du Centre Hadley, le deuxième et le dixième rang des températures les plus élevées depuis le début des relevés. En janvier, la température moyenne à l’échelle du globe a atteint 12,7°C, la normale sur ce mois calculée pour la période 1961-1990 étant de 12,1°C.

    Toutes les données de température sont entachées d’incertitudes qui découlent essentiellement des lacunes des réseaux d’observation. Ces incertitudes sont telles que 2007 pourrait être l’année la plus chaude, mais pourrait aussi se placer au neuvième rang des années les plus chaudes depuis le début des relevés, tous les intermédiaires étant statistiquement plausibles.

    La température moyenne à la surface du globe a accusé une hausse de 0,74 °C depuis le début du XXe siècle, mais cette progression n’a pas été continue. Sur les cinquante dernières années, le rythme moyen du réchauffement (0,13 °C par décennie) est presque le double de celui calculé pour le siècle écoulé.

    Note: Conformément à la pratique établie, les analyses de la température à l’échelle du globe sont réalisées par l’OMM à partir de deux jeux de données distincts. Le premier est le jeu de données combinées provenant du Centre Hadley du Service météorologique du Royaume-Uni et de la Section de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia (Royaume-Uni). Le second est tenu à jour par la NOAA qui relève du Ministère du commerce des États-Unis d’Amérique. Les deux centres opèrent à partir d’analyses améliorées de la température tout en utilisant des méthodes différentes. Les classements peuvent donc varier légèrement selon la méthode retenue.

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    Figure 1 Anomalies de la température combinée de l’air à la surface des terres et de la mer en surface entre 1850 et 2007, pour l’ensemble du globe et pour chaque hémisphère, par rapport à la moyenne calculée pour la période 1961-1990. Le jeu de données de référence est le HadCRUT3 (Brohan et al., 2006), qui combine températures de l’air à la surface des terres et températures de surface de la mer (SST). Il s’agit de moyennes arithmétiques pondérées par région. (Source: Centre Hadley du Service météorologique national et Section de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia, Royaume-Uni)

    http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcdmp/documents/WMO1031_FR_web.pdf