Archives mensuelles : mai 2011
Record d’insolation battu ce printemps 2011
Ce printemps météorologique (mars, avril et mai) est remarquablement ensoleillé. Avec les heures d’insolation d’hier (24/5), on vient de dépasser le printemps le plus ensoleillé depuis que l’on fait des observations héliographiques à Uccle, début qui date de 1887.
Jusqu’au 24 mai, nous totalisions 655 h 55 min de soleil. Cette valeur dépasse les 651 h 48 min du printemps 1893. La deuxième place était occupée par l’année 1990 avec 644 h 13 min de soleil. On ne peut encore rien présager de l’été à venir. La seule observation des étés consécutifs à ces deux printemps ensoleillés (1893 et 1990) nous donne des étés normalement ensoleillés avec comme bonus un léger excès par rapport à la normale. L’été 1893 avait enregistré 614 h 54 et celui de 1990, 634 h 55 de Soleil, la normale 1981-2010 étant de 578 h 20.
Ces printemps contrastent de façon notable en regard des printemps les plus déficitaires : 1983 avec 276 h 52 et 1891 avec 330 h de Soleil.
Cet ensoleillement généreux du printemps 2011 est logique avec le déficit de précipitations que nous vivons à l’heure actuelle. On ne peut encore classer ce printemps parmi les plus secs. De toute façon, celui de 1893 avec 37,6 mm reste le plus sec, le printemps actuel totalisant jusqu’à présent 62,4 mm en 23 jours alors que les normales sont 187,8 mm en 49 jours.
La température sera aussi remarquable. À ce jour, la température moyenne est de 12,2°C, soit 0,1°C de moins que le printemps le plus chaud qui date de 2007 (norm. : 10,1°C). Viennent ensuite les printemps 1993 et 2009 avec 11,2°C.
Le printemps 2011 s’inscrit parmi les printemps les plus remarquables depuis que l’on fait des observations à Bruxelles-Uccle.
La mission « eau » de l’ESA garde un œil sur les sols lors de ce printemps sec
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Comparaison de l’humidité du sol en 2010 et 2011
Le printemps exceptionnellement sec qui sévit en Europe de l’ouest se remarque clairement dans les cartes produites à partir des données SMOS. Bien que ces cartes offrent une vue intéressante de la nette différence dans l’humidité du sol par rapport à il y a un an, les données sont également importantes pour des applications agricoles et hydrologiques.
Le satellite SAMOS de l’ESA, qui a pour mission d’étudier l’humidité des sols et la salinité des océans, a été mis en orbite autour de la Terre depuis 18 mois maintenant pour faire des observations globales de l’humidité dans les couches supérieures du sol et du sel dans les eaux de surface des océans.
Ces données sont indispensables pour une meilleure compréhension du cycle de l’eau et, en particulier, les processus d’échange entre la surface de la Terre et l’atmosphère.
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Champ de betteraves touché par la sécheresse dans le nord de France |
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Bien que le sol ne détienne qu’un faible pourcentage du budget total de l’eau de la Terre, il joue un rôle important dans le cycle de l’eau. L’humidité du sol est essentielle pour réguler les échanges d’eau et d’énergie entre la terre et l’atmosphère.
Comme une variable dans le système météo et le climat, les données sur l’humidité du sol sont utilisées par les hydrologues, pédologues, météorologues et les écologistes. Comme la quantité d’eau présente dans le sol dicte la croissance des plantes et le rendement des cultures,
ces données peuvent également être utilisées pour des applications telles que les zones agricoles.
Pour beaucoup d’entre nous, ce printemps inhabituellement chaud et sec que l’Europe occidentale a connu est apprécié pour de nouvelles études. Cependant, la sécheresse pose des problèmes graves pour les agriculteurs et les gestionnaires des ressources hydriques. En outre, la végétation sèche constitue un risque d’incendie de forêt.
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SMOS en orbite |
Les autorités locales dans certains pays, comme la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ont introduit des restrictions sur l’irrigation des cultures. Dans le canton suisse de Zurich, l’action prise consiste à retirer les truites de la rivière Töss à cause de la baisse du niveau dans le cours d’eau. Les autorités néerlandaises ont interdit les barbecues à Pâques dans la partie orientale du pays.
Les cartes de la France, générées par le CESBIO (Centre d’Étude Spatiale de la BIOshère) en utilisant des données SMOS, montrent une nette différence dans la quantité d’humidité présente dans les sols entre avril 2010 et avril 2011. Les couleurs bleu et vert représentent les zones les plus humides et les jaunes montrent les surfaces sèches.
Avant le lancement de SMOS, il y avait relativement peu de séries de données mondiales sur l’humidité du sol. Le but de la mission est maintenant de combler cette lacune, ainsi que de compléter les données précieuses sur la salinité des océans.
L’humidité du sol est un élément essentiel dans les prévisions de température, de l’humidité et des précipitations et l’objectif de la mission SMOS est de fournir une image globale de l’humidité de la surface du sol tous les trois jours. Ces données, couplées aux techniques de modélisation numérique, aboutissent à des estimations de la teneur en eau du sol à une profondeur de un à deux mètres.
Cette couche est connue sous le nom de «zone des racines», qui est le réservoir à partir duquel les plantes peuvent extraire l’eau et éventuellement le libérer dans l’atmosphère par leurs feuilles par le processus d’évapotranspiration.
Cette estimation de l’humidité du sol dans la zone racinaire est précieuse non seulement pour les agriculteurs, mais aussi vitale pour l’amélioration à court et à moyen terme de prévisions météorologiques.
Source ESA
Banquises sur la Baltique
Sur cette image prise la semaine dernière par Envisat, le Golfe de Botnie (en haut), le Golfe de Finlande (à droite) et le Golfe de Riga sont encore partiellement pris par les glaces.
La banquise recouvrant la Baltique change de taille d’année en année, mais cet hiver, elle a été particulièrement étendue et épaisse, en particulier dans le Golfe de Botnie où des températures de -30° Celsius ont été enregistrées dans les derniers mois.
Au moment où l’image a été prise, la banquise atteignait 50 à 80 cm d’épaisseur dans la partie septentrionale du Golfe de Botnie, au large des côtes finlandaises. Au centre et au sud du golfe, une épaisseur de 30 à 70 cm a été rapportée.
Dans le Golfe de Finlande, une banquise dérivante d’une épaisseur de 20 à 55 cm a été mesurée, avec des glaces côtières plus épaisses autour du port de Saint-Pétersbourg (à l’extrémité du golfe).
Considérés comme parties intégrantes de la mer Baltique, ces golfes constituent d’importantes voies maritimes pour le transport de passagers et le fret. Le mois dernier, dans cette zone, plus de 100 navires, dont des ferries transportant plusieurs milliers de passagers et des pétroliers chargés de pétrole brut, se sont retrouvés emprisonnés par les glaces et ont dû être délivrés par l’intervention des brise-glaces.
Les navires ne sont pas les seuls à être secourus : les pompiers polonais sont intervenus pour venir en aide à deux cerfs qui dérivaient sur des plaques de banquise au large de la Pologne (plus au sud, non visible).
Sont également visibles à l’image, dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du coin inférieur gauche : une partie de la Suède, la Finlande (en haut à droite), la Russie (à droite), l’Estonie et la Lettonie (en bas). Les îles suédoises de Öland et Gotland sont visibles en bas de l’image.
Cette image a été prise le 19 avril par la caméra MERIS (Medium Resolution Infrared Spectrometer) d’Envisat avec une résolution de 300 m.
Source : ESA