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    Archives mensuelles : avril 2012

    Où est l’endroit le plus chaud sur Terre?

     

     Il se situe quelque part entre le folklore et la science, le désert et la ville.

     

    Par Michael Carlowicz Design by Robert Simmon Avril 5, 2012.

    En Octobre 2004, l’écologiste Steve Running a visité la montagne flamboyante (Flaming Mountain), une crête de grès rouge foncé située entre le bord du désert du Taklamakan et les monts Tian (une chaîne de hautes montagnes d’Asie centrale située au nord-ouest du bassin du Tarim, occupé en grande partie par le désert du Taklamakan en Chine). On considère que la température au niveau du sol peut y atteindre 50 à 80 °C pendant l’été. Un centre touristique à proximité indique l’endroit avec un énorme thermomètre en or. C’est l’endroit le plus chaud de la Chine, si ce n’est pas du monde, comme le prétend une légende locale.

    flaming_mountains_oh_contraire.jpg

     

    Selon la légende locale, la Flaming Mountain est le point le plus chaud de la Chine. Après avoir visité le site, les scientifiques ont utilisé les données de la NASA dans le but de le prouver (Photo 2011).

    Le but de Running était de trouver où se situait l’endroit le plus chaud de la Terre. Avec quelques collègues de l’Université du Montana, il fit quelques recherches et il trouva que l’emplacement le plus chaud du globe dépendait de différentes conditions comme des terres arides, rocheuses et de couleur foncée.

    En juillet 1913, des observateurs dans la Death Valley, en Californie, ont noté une température de 56,7 °C et ont déclaré que c’était la température la plus élevée jamais enregistrée sur Terre. Mais, à peine neuf ans plus tard, le 13 septembre 1922, une station météorologique à El Azizia, en Libye, a enregistré une température de 58,0 °C. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette valeur reste la plus haute température de l’air jamais mesurée.

    « Pourtant, la plupart des lieux qui se disent « le plus chaud sur Terre » ne sont pas de sérieux concurrents », explique Running. « La raison est le site où les mesures sont effectuées et en tenant aussi compte de la façon dont la température est mesurée. »

    « L’Organisation météorologique mondiale a environ 11.119 stations météorologiques réparties sur la Terre pour recueillir des observations de température de surface», note David Mildrexler, également membre de l’Université du Montana. « Par rapport aux 144,68 millions de kilomètres carrés de surface de la Terre, cela représente une station tous les 13,012 kilomètres carrés. »

    « Dans les déserts chauds, tels que le Sahara, le Gobi, la Sonora et le Lut, lesclimats sont rudes et leurs accès si difficile que les mesures en routine et la maintenance d’une station météorologique ne sont pas possibles, » a-t-il ajouté. « La majorité des sites favorables de la Terre n’ont pas de mesures directes faites par des instruments au sol. »

    C’est là que les satellites entrent en jeu.

    Pour une douzaine d’années, la NASA a exploité le spectroradiomètre imageur à résolution modérée (MODIS) sis sur deux satellites différents, d’abord sur Terra (lancé en 1999), puis sur Aqua (2002). L’instrument dispose de 36 bandes spectrales différentes (groupes de longueurs d’onde) et de nombreuses manières de voir la planète. L’une d’elles est la détection du rayonnement thermique ou la quantité d’énergie infrarouge émise par la surface terrestre. Étant donné que les deux instruments MODIS balayent toute la surface terrestre chaque jour, ils peuvent fournir une image complète des températures au sol et combler les lacunes entre les stations météorologiques.

    Dans leur analyse, Running, Mildrexler, et Maosheng Zhao ont examiné des mesures mondiales du MODIS entre 2003 et 2009, en accordant une attention particulière à l’endroit où les températures les plus chaudes peuvent se produire dans des terrains idéaux. « Pour faire apparaître le point le plus chaud sur Terre», note Mildrexler, « nous nous sommes concentrés sur les zones arides, la végétation clairsemée et les savanes arbustives ouvertes. »

    Cette méthode les a amenés dans le désert de Lut en Iran, dans les bad-lands du Queensland, en Australie ainsi qu’à la Flaming Mountain en Chine.

    Dans cinq des sept années, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2009, la plus haute température de surface de la Terre a été trouvée dans le désert de Lut. Au cours de l’année 2005, le MODIS a enregistré une température de 70,7 °C – soit plus de 12 °C que la température de l’air officiellement enregistrée en Libye.

    En 2003, les satellites ont enregistré une température de 69,3 °C, la deuxième plus élevée dans les sept années d’analyse, dans les savanesdu Queensland. Et en 2008, dans la Flaming Mountain, à proximité du bassin de Turpan, on a obtenu une température maximale annuelle de 66,8 °C enregistré.

    température

     

    Le premier trimestre 2012

     

    Ce début d’année est marqué par une domination de zones de haute pression. En effet, depuis le premier janvier jusqu’au 31 mars, la pression moyenne n’a jamais été aussi élevée depuis le début des observations de la pression à Bruxelles-Uccle en 1833. La valeur moyenne de cette période est de 1025,8 hPa. Le précédent record date de 1882 avec une valeur de 1024,8 hPa.

    Le mois de janvier a connu une pluviosité relativement normale avec 86 ,4 mm de précipitations (norm. : 76 ,1 mm). En revanche, et en bonne concordance avec ces hautes pressions observées en février et mars, on a un net déficit pluviométrique du total de ces deux mois. Le cumul de l’eau recueillie est de 62,9 mm contre une normale de 133,1 mm. Le déficit le plus important  s’est produit en 1929 avec seulement 26,1 mm.

    Avec les valeurs actuellement observées, on a des données relativement analogues avec ce que l’on a observé en 2011.

    Année

    Janvier

    Février

    Mars

    2011

    90.5

    44.0

    22.4

    2012

    86.4

    30.0

    32.9

    Si, en 2011, le déficit des précipitations s’est prolongé en avril et en mai, rien ne permet de penser que l’on aura le même scénario en 2012. En 2003, le total des pluies de ces deux mois était de 63 ,7 mm mais les pluies ont repris un rythme plus normal en avril et mai.

    La température moyenne avec 5,0°C est proche de la normale (4,6°C).  Mais sa variabilité au cours des trois mois a été assez importante avec un début de mois de février froid  (-6,2°C pour une première décade (norm. : 3,9°C) et une dernière décade de mars approchant les 12,0°C (valeur extrapolée avec les prévisions).

    Le Soleil s’est montré généreux au cours de ce trimestre. On a enregistré plus de 310 h de soleil cette année alors que la moyenne des trois premiers mois donne 249,1 h de Soleil. On retrouve dans le même ordre de grandeur qu’au début de l’année 2011 où la durée d’insolation à été de 311,3 h.

    Comme on peut le voir dans le tableau suivant, on a des valeurs des années 2011 et 2012 très proches les unes des autres. Malheureusement, cela ne permet pas de présager du futur.

    Année

    Température

    Précipitations

    Insolation

    2011

    5,7°C

    156,9 mm

    311,3

    2012

    4,9°C

    149,3 mm

    310,3