Archives mensuelles : septembre 2011
La météo tient son forum international à Paris
Petite info
La 8e édition du Forum international de la météo se tiendra au Palais de la découverte du 1er au 5 octobre. Les visiteurs pourront profiter de diverses expositions et ateliers éducatifs sur les thèmes la météorologie et du climat, l’énergie, l’environnement, l’eau et l’espace.
Le forum a pour but de sensibiliser la société par l’impact que peut avoir le changement climatique et de suggérer différentes méthodes pour la réduction de notre empreinte carbone.
La contribution de l’ESA
Le forum offrira à l’ESA la possibilité de témoigner de son action dans les domaines de la météorologie et de la climatologie.
En collaboration avec le CNES, l’ESA tiendra un atelier éducatif visant à souligner l’importante contribution des satellites pour notre compréhension des phénomènes climatiques extrêmes et de l’effet du changement climatique sur les océans.
Un programme spécial sera dédié aux professionnels pendant les trois derniers jours du forum. Ils auront la possibilité de participer à un débat sur le changement climatique et son impact sur les océans, une formation pour l’interprétation d’images satellite pour les pays en voie de développement, un colloque international ainsi qu’à une formation pour enseignants.
Pierre-Philippe Mathieu, expert en observation de la Terre à l’ESA, participera à la session pour enseignants du 5 octobre. Il donnera des précisions sur les capacités des satellites à contrôler le système climatique à l’échelle planétaire et présentera plusieurs outils éducatifs élaborés par l’ESA à destination des élèves.
Depuis le lancement de Meteosat-1 en 1977, l’ESA suit de près des tendances météorologiques mondiales par le biais de ses missions d’observation de la Terre.
Les satellites tels que MetOp nous permettent de suivre avec exactitude l’évolution des conditions météorologiques, intérêt d’autant plus important lorsque ces conditions entraînent des dommages.
L’ESA joue un rôle majeur dans l’étude et le suivi des phénomènes climatiques grâce à ses satellites consacrés à l’environnement : Envisat, Earth Explorers (CryoSat-2, SMOS et GOCE), ainsi que les cinq futures missions « Sentinelles ».
Les « Sentinelles » spatiales font partie du programme GMES (Global Monitoring for Environment & Security) conçu en partenariat avec la Commission Européenne afin d’améliorer des politiques européennes d’environnement et de sécurité.
De plus, une nouvelle génération de missions géostationnaires et de missions météorologiques polaires, incluant MSG-2/3, MTG et EPS, a été élaborée en coopération avec Eumetsat, l’Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques.
Source ESA
Les conditions météo de début septembre
Le temps des deux premières décades a été déterminé par des courants maritimes. Du 1 au 2, ces courants ont été associés à un anticyclone centré sur la mer du Nord. Du 3 au 10, ils ont été associés à une dépression située au voisinage de l’Islande ou des Îles Britanniques. Du 11 au 20, nous avons été sous l’influence de courants maritimes associés à des dépressions en évolution depuis l’océan Atlantique vers la Scandinavie, avec, le 15, le passage d’une petite crête issue de l’anticyclone des Açores.
Les 20 premiers jours de septembre ont vu une quantité d’eau recueillie très anormalement élevée avec 83,1 mm alors que la normale est, entre 1981 et 2010, de 49,5 mm. Les records sont respectivement pour les quantités les plus élevée et les plus basses de 184,1 mm en 2001 et 0,0 mm en 1959. Les valeurs de la température moyenne et de la durée d’insolation sont respectivement de 16,2°C (norm. : 15,4°C) et 95,1 h de Soleil (norm. : 97,1 h). Les valeurs extrêmes de la température sont 19,5°C en 1947 et 11,3°C en 1912. L’année où début septembre a été la plus ensoleillée a été 1959 avec 228,5 h de Soleil, la plus sombre a été 2001 avec seulement 31,0 h de Soleil.
Un été relativement normal mais …
Comme pratiquement chaque année, l’été (ou une partie de l’été) a été considéré comme mauvais, pourri voire exécrable. Notre civilisation s’est tournée radicalement vers les loisirs et le secteur primaire, principalement orienté vers l’agriculture, n’occupe plus qu’une minorité de notre population. En France ce secteur occupait 43% de la population il y a 100 ans et il n’en n’occupe plus que 5% à l’heure actuelle (source INSEE). La perception de la météo en est fondamentalement changée. La pluie n’est plus une alliée mais est devenue une ennemie. Dans les anciennes cultures, il y avait les sorciers qui imploraient la pluie. Maintenant, il n’y a pratiquement que des lamentations lorsqu’elle nous alimente en eau qui reste un élément vital pour l’homme. Si on pouvait, on ne ferait plus que des journées ensoleillées et à la limite on ne ferait de la pluie que la nuit.
Mais voilà, la nature n’agit pas selon nos désidératas. Et dans notre climat, qui n’a rien de méditerranéen, un été normal est un été pluvieux et frai. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir la fréquence des journées que nous qualifions d’estivales : une journée estivale est une journée au cours de laquelle la température égale ou dépasse 25°C. À Uccle, la moyenne des trente dernières années nous donne une valeur de 22,9 jours entre le premier juin et le 31 août. Cela représente 1 jour sur 4 de l’été météorologique. Entre 1901 et 2011, on a eu au plus 55 jours (soit 60% des jours de l’été) en 1947 et l’été 1907 n’en n’a compté que 5 jours d’été soit 5% du nombre total des jours de la saison. Cet été 2011 compte 12 jours où la température maximale a égalé ou dépassé 25°C. Une telle valeur est faible, mais en 111 ans on a connu 18 étés avec 12 jours d’été ou moins. On a donc un été sur 6 qui a un nombre de jours d’été avec autant ou moins de 12. Entre 1981 et 2010, on a eu 3 années avec moins de 12 jours d’été : 1981 (11 j.), 1988 (10) et 1998 (11). Ajoutons à cela les années 2000 et 2007 qui ont compté seulement un jour d’été de plus que cette année !
Finalement, seule la fréquence des jours de pluie a été remarquable avec 61 jours où les précipitations ont été mesurables. Depuis 1833, nous avons 10 années avec 61 jours de pluies ou plus. C’est en 1860 que l’on a eu l’été avec la fréquence de jours de précipitations la plus élevée avec un total de 68 jours. Il faut remonter à 1980 pour trouver un été avec une fréquence de jours pluie plus élevée que cet été.
Bref un été pas terrible pour la plupart des gens, mais climatologiquement parlant, on ne peut pas considérer cet été comme mauvais : on pourra toujours avoir pire que cette année …
Août 2011 = Août 2010
Je constate une fois de plus que l’on a la mémoire (très) courte en météo. En effet, que n’ai-je entendu sur les conditions météo de ce mois d’août. Et pourtant, ce mois fut très similaire au mois d’août de l’année passée. Les chiffres des deux mois sont très proches les uns des autres à tel point que l’on peut dire qu’ils sont jumeaux.
La pression atmosphérique de ces deux mois d’août est identique à un dixième près : 1014,0 hPa en 2010 et 1013,9 hPa cette année.
Du point de vue pluie, on a eu 187,4 mm en 23 j en 2010, et 189,3 en 22 j cette année. Le Soleil a un peu plus brillé cette année : ce mois d’août 2011 a totalisé 144 h 41 min et celui de 2010 136h29.
Les deux mois ont connu 15 jours d’orages.
Les températures sont à l’avenant : les moyennes des deux mois sont respectivement 17,0°C en 2010 et 17,3°C en 2011, les moyennes des maxima : 21,5°C pour l’année passée et 21,9°C pour ce mois-ci, et les minima sont 13,1°C en 201 et 13,2°C en 2011.
La vitesse du vent a été pour les deux mois de 3,0 m/s et l’humidité relative se différencie de 1% avec en 2010 78% et ce mois-ci 77%.
Depuis plus de 30 ans que j’analyse les conditions climatiques à Uccle, c’est la première fois que je constate une telle similitude entre deux mois d’août consécutifs pour tous les paramètres. Peut-être dira-t’on que c’est à cause du changement de climat à moins que d’autres esprits optimistes aillent dire qu’on va observer des mois d’août chaque année.
La Terre vue de l’Espace : Eté fleuri
L’efflorescence du phytoplancton sur cette image prise par Envisat s’étire en travers de la mer de Barents, au large des côtes du point le plus septentrional de l’Europe continentale, le Cap Nord.
La partie méridionale de cette mer peu profonde – 230 m en moyenne – qui s’étend sur le plateau continental reste largement libre de glaces grâce au courant chaud de la dérive nord-atlantique. Cela contribue à son fort niveau de production biologique comparativement à d’autres océans de latitudes similaires.
Le phytoplancton dérivant met en évidence les tourbillons des courants océaniques en de spectaculaires spirales bleues et vertes. Ces organismes microscopiques qui flottent à la surface des mers et des océans ou a proximité de celle-ci ont été surnommés « l’herbe de la mer » car ils forment la base de la pyramide alimentaire marine.
Ces organismes simples jouent également un rôle similaire aux plantes vertes terrestres dans le processus de photosynthèse. Ils sont ainsi capables de convertir des composés inorganiques comme l’eau, l’azote et le carbone en matériaux organiques complexes.
Grâce à cette capacité à « digérer » ces composés, on estime que le phytoplancton absorbe autant de dioxyde de carbone de l’atmosphère que ses cousins terrestres, ce qui lui confère une très grande influence sur le climat.
Il est aussi sensible aux changements climatiques, c’est pourquoi il est important de surveiller et de modéliser le phytoplancton dans les calculs sur l’évolution future du climat.
Bien que la plupart des espèces de phytoplancton soient individuellement microscopiques, la chlorophylle qu’ils utilisent collectivement pour la photosynthèse colore les eaux avoisinantes. Cela permet de détecter ces organismes minuscules depuis l’espace grâce à des capteurs dédiés aux « couleurs océaniques », telles que la caméra MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer) d’Envisat qui a pris cette image le 17 août 2011.
Source ESA