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    Archives mensuelles : juin 2010

    Il est toujours là !

    Il, c’est l’anticyclone qui persiste à rester sur l’Océan Atlantique. En effet depuis le début de l’hiver cet anticyclone revient très régulièrement sur l’océan Atlantique, s’étendant du nord des Açores jusqu’à l’Islande, nous mettant régulièrement dans un flux frais venant des régions polaires.

    Si toutes les situations atmosphériques sont possibles, donc normales, dès qu’une situation particulière se répète ou persiste pendant un temps plus ou moins long, nous nous trouvons alors dans une situation qui s’écarte de la normale.

    C’est cette situation qui a entrainé un hiver relativement froid et long, il continue à déterminer notre temps. Nous sommes en été et la longueur des jours et un bon ensoleillement que l’on observe depuis la fin du mois de mai, nous donne des températures assez supportables mais certainement pas caniculaires. L’air humide, qui vient de la Mer du Nord nous donne parfois l’impression de temps lourd.

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    Source IRM

    Les météorologistes se sont rendus compte que la différence de pression entre l’Islande et les Açores pouvait avoir une influence sur ce type de temps. Dans une situation normale, une dépression sur l’Islande et un anticyclone sur les Açores, l’indice Nord Atlantique est positif. Cela donne le défilé des dépressions sur nos régions ou un peu plus nordique en été. Quand l’indice devient négatif, on a un anticyclone sur nos régions ou, comme maintenant, sur l’océan Atlantique. Les dépressions sont déviées vers le grand nord ou le bassin méditerranéen. Dans ce cas notre temps est perturbé et ne correspond plus au schéma classique à savoir, une succession de zone de pluie et d’un temps variable avec des averses éventuellement orageuses.

    Malheureusement, on n’en connaît pas encore assez sur les mécanismes qui influencent cet indice. Une meilleure compréhension des influences sur cet indice conduira certainement à une meilleure prévision saisonnière dans nos régions.

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    Source Université d’East Anglia

    Les inondations dans le sud-est de la France

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    source LaLibre.be

    Une vingtaine de morts et des dégâts considérables suite à des précipitations diluviennes sont à déplorer dans le sud-est de la France avec le Var qui y a payé le plus lourd tribut. Il faut remonter à 1827 pour retrouver un phénomène aussi grave au début de l’été. Normalement ce genre de phénomène se produit à la fin de l’été et en automne (entre septembre et décembre). Il est en revanche très rare au début de l’été au cours duquel, un anticyclone s’installe sur la Méditerranée.

    Dans la journée de mardi, une dépression qui se situe entre les Baléares et la Sardaigne remonte vers la côte d’Azur. La masse d’air est chaude et contient une grande quantité de vapeur d’eau. Lors de son déplacement, elle rencontre une masse d’air froid associée à un puissant anticyclone qui s’étend depuis les Pyrénées jusqu’en Pologne. Au contact de cet air froid, la vapeur d’eau se condense, forme les nuages et provoque des précipitations d’autant plus importantes que la différence de température est grande. Les quantités d’eau mesurées ont souvent dépassé les 100 litres au mètre carré. Localement, elles étaient même supérieures à 300 l/m². La région est relativement accidentée et l’eau qui y tombait, descendait vers les fonds de vallée. Le niveau de l’eau est monté rapidement et, en plusieurs endroits, la lame d’eau était de 2 m ou plus.

    La cause principale est une situation atmosphérique particulière en cette saison. Habituellement, nous avons un anticyclone sur le bassin méditerranéen et les dépressions qui circulent au nord de cette haute pression. Ces dépressions circulent normalement du sud de l’Islande vers la Scandinavie. Cette année, l’anticyclone s’est fréquemment installé sur l’Atlantique amenant des courants polaires sur nos régions ou s’étendait de la Grande-Bretagne jusqu’en Scandinavie, déterminant dans ce cas des courants continentaux à caractère polaire. Les dépressions venant de l’Atlantique ont tendance à descendre vers le bassin méditerranéen y amenant des précipitations utiles pour l’agriculture. Mais cette fois, elles y étaient trop abondantes.

    Un autre facteur peut avoir contribué à des quantités d’eau importante en peu de temps : l’éruption du volcan islandais, l’Eyjafjöll. En effet, l’éruption a émis des nuages de cendres qui se sont répandus et dispersés dans l’hémisphère Nord. Ces particules peuvent jouer un rôle important dans la formation des nuages. En effet, la vapeur d’eau qui se refroidit se transforme en eau liquide ou solide. Les particules en suspension favorisent cette condensation et peuvent être à l’origine de pluies plus importantes que si cette éruption n’avait pas eu lieu. Cette hypothèse a déjà été avancée lors des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Guatemala à la fin du mois de mai. Les pluies très abondantes que nous avons connues en juin-juillet 1980 se sont produites peu de temps après l’éruption du Mont Saint-Hellens. Cette hypothèse a aussi été avancée pour expliquer les très fortes pluies observées dans nos régions en juin 1815, après l’éruption du volcan Tambora.

    Cette hypothèse pourrait être facilement vérifiée si on a prélevé de l’eau de pluie et qu’une analyse des particules y soit réalisée. Cela vaudrait la peine d’être fait. De toute façon, la qualité de l’eau de pluie doit normalement être vérifiée par les distributeurs d’eau… mais je n’ai pas connaissance de ces résultats.

     

    Un bilan du mois de mai qui interpelle

    Lorsqu’on examine le bilan climatologique de mai 2010, on constate que les extrêmes sont anormaux ou très anormaux alors que la moyenne des températures est normale. Certains d’entre vous s’en étonnent. En fait, il y a plusieurs raisons à cela : les valeurs obtenues sont différentes en fonction des méthodes d’observation ou de calcul utilisées; les périodes d’observations ne sont pas les mêmes ; la longueur dans le temps des observations n’est pas identique et enfin la variabilité des séries est également différente.

    La température moyenne est calculée avec des valeurs prises toutes les 2 heures entre 0 h et 24 h (temps universel). Les extrêmes sont pris sur une période légèrement décalée : ils sont pris entre 8 h la veille et 8 h (temps local) du jour d’observation. Ce sont des valeurs ponctuelles qui correspondent à un moment de la journée tandis que la moyenne intègre une évolution de la température tout au long de la journée.

    En outre, la série des températures moyennes couvre la période qui débute en 1833 et celles des extrêmes mensuels (abri fermé) commencent en 1968. Les deux périodes de calcul sont différentes et peuvent amener les valeurs extrêmes à posséder une caractéristique différente de la température moyenne.

    La variabilité de la série va également intervenir dans le calcul de la période de retour qui sert à déterminer la caractéristique de la valeur. Cette valeur dépend d’un paramètre statistique d’échelle : l’écart-type. Pour la série des températures minimale, moyenne et maximale du mois de mai, on a respectivement pour le mois de mai un écart-type de 1,25°C (min.), 1,68°C (moy.) et 1,85°C (max.). Ce n’est donc pas l’écart à la moyenne qui intervient mais il faut aussi tenir compte de la variabilité de la série temporelle.

    Définitions des niveaux d’anormalité

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    La Terre vue de l’Espace : l’Islande a arrêté de fumer

    A smoke-free Iceland

    4 juin 2010
    Cette image prise par Envisat nous présente une Islande qui ne fume plus. Bien que l’île ait été ces derniers mois au centre de toutes les attentions principalement pour son activité volcanique, elle est également réputée pour ses nombreux glaciers, ses lacs, ses champs de lave et ses sources chaudes.

    Les volcans, dont le nombre dépasse la centaine, dominent les paysages islandais et un grand nombre d’entre eux sont encore actifs. Le fameux volcan Eyjafjallajokull, qui a subi une série d’éruptions en avril et en mai, apparaît dans la zone sombre sur la côte sud de l’île.

    Située dans l’Atlantique Nord à l’est du Groenland et tout juste au sud du cercle polaire arctique, l’Islande a plus de territoire couvert par les glaciers (11%) que l’ensemble de l’Europe continentale.

    Avec ses 8 000 km2, le glacier du Vatnajokull (visible en blanc au nord-est de l’Eyjafjallajokull) est le plus grand d’Islande et d’Europe. La tache blanche et ronde au centre du pays est le Hofsjokull, le troisième plus grand glacier du pays mais aussi son plus grand volcan actif. La tache blanche allongée à l’ouest de l’Hofsjokull et le Langjokull, le deuxième plus grand glacier islandais.

    Le front du Langjokull alimente l’Hagavatn, un lac glaciaire de 5 km2 à une altitude de 435 m.

    Le plus grand lac du pays, le Pingvallavatn est en bas à gauche sur cette image. La ville de Reykjavik, capitale du pays, est visible légèrement au sud-ouest du Pingvallavatn, sur la côte occidentale.

    Quelque 800 sources chaudes, dont la température moyenne atteint 75°C, sont réparties dans le pays. Reykjavik, qui signifie « baie fumeuse » en islandais, a été nommée ainsi à cause de la fumée qui s’élevait des sources chaudes dans une baie du sud-ouest. Les réserves d’eau géothermiques de l’Islande assurent l’essentiel de l’électricité et du chauffage de la population.

    Les différentes teintes de vert visibles dans la mer sont dues aux alluvions charriés par les eaux.

    Cette image a été prise le 24 mai 2010 par la caméra MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer) d’Envisat avec une résolution de 300 m.

    Source : ESA

    Normale saisonnière : Juin

    Normales saisonnières : Juin
    Températures maximales Températures minimales
    Borne
    inférieure
    Moyenne Borne
    supérieure
    decade Borne
    inférieure
    Moyenne Borne
    supérieure
    16 20 24 1 8 11 14
    16 20 24 2 8 11 14
    17 21 25 3 9 12 15
    Précipitations Insolation
    Borne
    inférieure
    Moyenne Borne
    supérieure
    decade Borne
    inférieure
    Moyenne Borne
    supérieure
    6.7 24.7 39.0 1 39.1 57.6 87.2
    3.1 21.1 35.6 2 40.8 64.1 89.6
    4.0 20.9 39.8 3 34.7 58.4 89.9