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    Les inondations dans le sud-est de la France

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    source LaLibre.be

    Une vingtaine de morts et des dégâts considérables suite à des précipitations diluviennes sont à déplorer dans le sud-est de la France avec le Var qui y a payé le plus lourd tribut. Il faut remonter à 1827 pour retrouver un phénomène aussi grave au début de l’été. Normalement ce genre de phénomène se produit à la fin de l’été et en automne (entre septembre et décembre). Il est en revanche très rare au début de l’été au cours duquel, un anticyclone s’installe sur la Méditerranée.

    Dans la journée de mardi, une dépression qui se situe entre les Baléares et la Sardaigne remonte vers la côte d’Azur. La masse d’air est chaude et contient une grande quantité de vapeur d’eau. Lors de son déplacement, elle rencontre une masse d’air froid associée à un puissant anticyclone qui s’étend depuis les Pyrénées jusqu’en Pologne. Au contact de cet air froid, la vapeur d’eau se condense, forme les nuages et provoque des précipitations d’autant plus importantes que la différence de température est grande. Les quantités d’eau mesurées ont souvent dépassé les 100 litres au mètre carré. Localement, elles étaient même supérieures à 300 l/m². La région est relativement accidentée et l’eau qui y tombait, descendait vers les fonds de vallée. Le niveau de l’eau est monté rapidement et, en plusieurs endroits, la lame d’eau était de 2 m ou plus.

    La cause principale est une situation atmosphérique particulière en cette saison. Habituellement, nous avons un anticyclone sur le bassin méditerranéen et les dépressions qui circulent au nord de cette haute pression. Ces dépressions circulent normalement du sud de l’Islande vers la Scandinavie. Cette année, l’anticyclone s’est fréquemment installé sur l’Atlantique amenant des courants polaires sur nos régions ou s’étendait de la Grande-Bretagne jusqu’en Scandinavie, déterminant dans ce cas des courants continentaux à caractère polaire. Les dépressions venant de l’Atlantique ont tendance à descendre vers le bassin méditerranéen y amenant des précipitations utiles pour l’agriculture. Mais cette fois, elles y étaient trop abondantes.

    Un autre facteur peut avoir contribué à des quantités d’eau importante en peu de temps : l’éruption du volcan islandais, l’Eyjafjöll. En effet, l’éruption a émis des nuages de cendres qui se sont répandus et dispersés dans l’hémisphère Nord. Ces particules peuvent jouer un rôle important dans la formation des nuages. En effet, la vapeur d’eau qui se refroidit se transforme en eau liquide ou solide. Les particules en suspension favorisent cette condensation et peuvent être à l’origine de pluies plus importantes que si cette éruption n’avait pas eu lieu. Cette hypothèse a déjà été avancée lors des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Guatemala à la fin du mois de mai. Les pluies très abondantes que nous avons connues en juin-juillet 1980 se sont produites peu de temps après l’éruption du Mont Saint-Hellens. Cette hypothèse a aussi été avancée pour expliquer les très fortes pluies observées dans nos régions en juin 1815, après l’éruption du volcan Tambora.

    Cette hypothèse pourrait être facilement vérifiée si on a prélevé de l’eau de pluie et qu’une analyse des particules y soit réalisée. Cela vaudrait la peine d’être fait. De toute façon, la qualité de l’eau de pluie doit normalement être vérifiée par les distributeurs d’eau… mais je n’ai pas connaissance de ces résultats.