Archives mensuelles : février 2009
Les routes souffrent de notre climat ?
On constate que des nids de poule sont apparus dans nos routes et on attribue cela à notre climat ! C’est correct, mais c’est suite à une propriété physique des corps avec les modifications de la température. En effet les matières augmentent de volume lorsque la température augmente et se contractent lors d’une diminution de température. C’est sur ce principe qu’est basée la mesure de la température à l’aide d’un thermomètre à mercure ou à alcool.
Mais le revêtement des routes subit les mêmes effets. Suivant la qualité des matériaux, ils peuvent se dégrader : la contraction de la matière solide peut entraîner l’apparition de fissures. Lors des pluies, l’eau y rentre et y stagne. Si la température passe en dessous de zéro degré, l’eau gèle. En passant à l’état solide, l’eau augmente de volume créant de nouvelles tensions dans le revêtement routier. L’alternance de températures positives et négatives induit des contraintes assez importantes qui abiment le revêtement et amènent à la formation des nids de poule. Dès qu’une fissure apparaît dans le revêtement des routes, c’est un point vulnérable qui conduira irrémédiablement à la formation d’un nid de poule.
Ce phénomène se produit aussi dans la nature. Il est à l’origine de l’aspect déchiqueté des Dolomites.
Les fortes chaleurs provoquent aussi des déformations des chaussées. Là, c’est la dilatation qui est à l’origine des dégâts. Le sol peut être très fortement chauffé par les rayons du soleil et la température peut être très élevée provoquant la dilatation du macadam. Comme il s’agit d’une faible couche, les tensions se produisent parallèlement à la surface de la route. . Comme l’augmentation de volume peut être très forte, le revêtement va se soulever. Ce qui donne parfois des images assez impressionnantes de nos routes. Les voies qui sont réalisées sous forme de plaques de béton subissent le même effet, mais les plaques, plus rigides, se chevauchent sous l’effet de la chaleur.
La Niña, responsable de notre hiver ?
Une dépêche de l’agence belga annonçait « La Niña, responsable de l’hiver rigoureux, faiblit » à partit d’un bulletin de l’OMM. Quelles sont les influences de La Niña et d’El Niño sur notre temps ? De nombreuses études ont été réalisées pour déterminer les conséquences globales et locales des phénomènes El Niño et La Niña.
El Niño est un courant chaud qui apparaît dans la zone tropicale de l’océan Pacifique. La température de l’eau de mer entre les tropiques devient anormalement élevée et atteint son paroxysme à la mi-décembre. C’est à ce moment là que ses conséquences se font sentir sur la côte du Pérou et de l’Équateur. D’où le nom en référence à la fête de la naissance du Christ que le nom d’El Niño a été donné par les conquistadores espagnols lors de la conquête de l’empire Inca (el niño signifie petit garçon en espagnol.) Quand l’océan est anormalement froid, on l’a naturellement appelé La Niña, du fait que c’est le contraire d’El Niño.
L’année passée, c’est le phénomène La Niña qui a déterminé les conditions météorologiques dans les tropiques. Le refroidissement de l’océan sur une grande échelle induit un refroidissement de l’atmosphère au dessus de la zone froide de l’océan. Comme la superficie est importante, cela entraîne une diminution de la température globale de la Terre. L’année 2008 a quand même été la dixième la plus chaude depuis que l’on a des mesures globales de la température.
Dans l’image jointe, il y a une série de « corrélations » qui ont été déduites entre des types de temps et le phénomène La Niña. Les zones bleues sont les régions où la température est significativement plus basse lors des phénomènes La Niña. On constate que dans les cartes, il n’y a pas de corrélations significatives entre le phénomène La Niña et les températures en Europe. On ne peut attribuer à La Niña les conditions plus froides que ces derniers mois chez nous. Dans le tableau « cold and warm episode », on retrouve en rouge les épisodes El Niño, en bleu les épisodes La Niña et en noir les situations neutres. Les grands hivers de 1956, 1963 et 1985 se sont effectivement produits lors d’un La Niña, mais les hivers 1979 et 1986 se sont produits lors d’une situation neutre et l’hiver 1987 s’est produit pendant une situation El Niño. L’hiver 2008, s’est produit pendant Le dernier La Niña et a été relativement chaud et depuis juin, nous sommes en phase neutre. Cela est confirmé dans une étude que j’ai faite en 1999 et qui montrait qu’il
n’y avait pas de corrélation entre les phénomènes El Niño-La Niña et notre temps (Influence d’El Niño et de La Niña sur les précipitations, les températures moyennes et l’insolation à Uccle (Bruxelles)) publié dans le volume 11 des Publication de l’Association Internationale de Climatologie).
En conclusion, on ne peut en aucun cas attribuer cet hiver qui ne présentera pas de déficit remarquable de température (probablement moins de 1°C, le plus froid avait un déficit de 5,0°C) aux conséquences d’un épisode La Niña.
Ventôse
Ventôse
Le 19 février équivaudrait à commencer le mois ventôse, si on appliquait le calendrier républicain. C’est la troisième caractéristique des types de temps hivernaux qui donne son nom à ce mois : après la neige (nivôse), la pluie (pluviôse), c’est le vent qui caractérise ce troisième mois de l’hiver. L’assemblée nationale, par l’entremise de Fabre d’Églantine, lui a donné ce nom car il provient « des giboulées qui ont lieu, & du vent qui vient sécher la terre de février en mars ».
Chaque jour du calendrier républicain a également un nom qui a été pris dans différentes catégories comme des plantes (salicorne pour le 30 juillet), des animaux (canard pour le 24 mai), des instruments de jardinage (plantoir pour le 20 mars), des métaux (étain pour le 26 janvier), des fruits (châtaigne pour le 24 septembre), des fleurs (perce-neige pour le 23 janvier), des légumes (concombre pour le 25 juin) ou encore des matières comme le soufre (pour le 24 décembre).
Images remarquables
Terre depuis l’espace: les îles Galapagos
Cette image prise par Envisat montre les îles Galápagos, un archipel situé à environ 1 000 km au large de l’Equateur dans l’océan Pacifique.
Celles-ci ont été formées par l’activité volcanique il y a quelque 10 millions d’années. Parmi les 19 îles qui forment l’archipel, deux sont toujours des volcans en activité.
En raison de l’isolement des îles, un écosystème original a pu s’y développer et nombre d’espèces que l’on peut y rencontrer n’existent nulle part ailleurs sur Terre. Tous les reptiles, la moitié des espèces végétales et environ 40% des espèces d’oiseaux sont endémiques.
Un parc national a été établi pour protéger l’habitat unique que constitue l’archipel et assurer la survie des espèces menacées qu’il abrite.
Découvertes en 1535, les îles sont devenues célèbres au début du XIXe siècle quand le scientifique britannique Charles Darwin a écrit son ouvrage « L’origine des espèces » sur la base de ses observations effectuées aux Galápagos.
La plus grande île de l’archipel est Isabella (visible ici). Les cinq volcans qui la constituent sont (du nord au sud) le volcan Wolf, le volcan Darwin, le volcan Alcedo, le volcan Sierra Negra et le volcan Cerro Azul. La plus grande île à la droite d’Isabella est l’île de Santiago.
Outre la cartographie des changements à la surface des terres émergées, les données radar peuvent également servir à déterminer les paramètres à la surface de la mer, tels que la vitesse du vent, sa direction, et la hauteur des vagues. Différents types de vagues et différentes vitesses de vents apparaissent ici comme des ondulations à la surface de l’eau.
Cette image a été réalisée à partir de trois vues acquises les 23 mars 2006, 14 août 2008 et 1er janvier 2009, par le radar ASAR (Advanced Synthetic Aperture Radar) d’Envisat, associées chacune à un code couleur et combinées ensemble. Les couleurs de l’image indiquent donc les variations à la surface intervenues entre les acquisitions.
Source ESA