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    La Niña, responsable de notre hiver ?

    Une dépêche de l’agence belga annonçait « La Niña, responsable de l’hiver rigoureux, faiblit » à partit d’un bulletin de l’OMM. Quelles sont les influences de La Niña et d’El Niño sur notre temps ? De nombreuses études ont été réalisées pour déterminer les conséquences globales et locales des phénomènes El Niño et La Niña.

    El Niño est un courant chaud qui apparaît dans la zone tropicale de l’océan Pacifique. La température de l’eau de mer entre les tropiques devient anormalement élevée et atteint son paroxysme à la mi-décembre. C’est à ce moment là que ses conséquences se font sentir sur la côte du Pérou et de l’Équateur. D’où le nom en référence à la fête de la naissance du Christ que le nom d’El Niño a été donné par les conquistadores espagnols lors de la conquête de l’empire Inca (el niño signifie petit garçon en espagnol.) Quand l’océan est anormalement froid, on l’a naturellement appelé La Niña, du fait que c’est le contraire d’El Niño.

    L’année passée, c’est le phénomène La Niña qui a déterminé les conditions météorologiques dans les tropiques. Le refroidissement de l’océan sur une grande échelle induit un refroidissement de l’atmosphère au dessus de la zone froide de l’océan. Comme la superficie est importante, cela entraîne une diminution de la température globale de la Terre. L’année 2008 a quand même été la dixième la plus chaude depuis que l’on a des mesures globales de la température.

    lanina_consequence-1.jpgDans l’image jointe, il y a une série de « corrélations » qui ont été déduites entre des types de temps et le phénomène La Niña. Les zones bleues sont les régions où la température est significativement plus basse lors des phénomènes La Niña. On constate que dans les cartes, il n’y a pas de corrélations significatives entre le phénomène La Niña et les températures en Europe. On ne peut attribuer à La Niña les conditions plus froides que ces derniers mois chez nous. Dans le tableau « cold and warm episode », on retrouve en rouge les épisodes El Niño, en bleu les épisodes La Niña et en noir les situations neutres. Les grands hivers de 1956, 1963 et 1985 se sont effectivement produits lors d’un La Niña, mais les hivers 1979 et 1986 se sont produits lors d’une situation neutre et l’hiver 1987 s’est produit pendant une situation El Niño. L’hiver 2008, s’est produit pendant Le dernier La Niña et a été relativement chaud et depuis juin, nous sommes en phase neutre. Cela est confirmé dans une étude que j’ai faite en 1999 et qui montrait qu’il
    n’y avait pas de corrélation entre les phénomènes El Niño-La Niña et notre temps (Influence d’El Niño et de La Niña sur les précipitations, les températures moyennes et l’insolation à Uccle (Bruxelles)) publié dans le volume 11 des Publication de l’Association Internationale de Climatologie).

    En conclusion, on ne peut en aucun cas attribuer cet hiver qui ne présentera pas de déficit remarquable de température (probablement moins de 1°C, le plus froid avait un déficit de 5,0°C) aux conséquences d’un épisode La Niña.