Archives mensuelles : janvier 2007
L’IRM à vendre !
Voici une annonce qui est tombée sur les téléscripteurs de l’agence Belga :
BRUXELLES 30/01 (BELGA) : L’Institut royal météorologique (IRM) fait partie des 52 immeubles qui seront vendus aux enchères dans le cadre du deuxième programme de ventes de bâtiments publics, « Fedimmo II », décidé vendredi par le gouvernement. C’est ce qu’annoncent mardi les journaux du groupe Sud Presse. L’objectif est de récolter au printemps un montant de quelque 250 millions d’euros. L’institut Pasteur, l’administration de l’aéronautique ou encore les Archives de l’État, figurent également sur la liste des ventes. Fin de l’année dernière, l’État s’était déjà allégé de 62 bâtiments via « Fedimmo I » qui ont rapporté 576 millions d’euros. (NLE)
Est-ce une bonne idée ? Pour moi non.
Le but de la vente est de boucher un trou dans les finances publiques. Cette opération va donc résoudre un problème cette année, mais in fine cette opération va être très onéreuse à longue échéance pour les finances de notre pays. En effet, l’IRM, à moins de devenir virtuel, devra continuer à occuper ses locaux. Cet usage deviendra une location qui devra être payée par les finances publiques c’est à dire nous. Au bout d’un certain temps, ce que l’état déboursera sera supérieur à ce qu’il aura gagné par cette vente, même en tenant compte des frais d’entretien des locaux de l’IRM ainsi que des autres bâtiments que notre ministre des finances aura vendus.
De plus, comme l’IRM, l’Observatoire et l’Institut d’Aéronomie Spatiale (les trois instituts situés sur le plateau d’Uccle) ont des impératifs qui font que notre déménagement est difficile. Ce qui permettra au nouveau propriétaire un atout pour imposer un loyer inapproprié et certainement supérieur à sa juste valeur.
En conclusion, l’État sera en fin de compte perdant et par voie de conséquence, nous, les contribuables.
Les records des températures de ces derniers mois
Ces derniers temps les records de chaleurs ou les valeurs élevées des températures moyennes se suivent à un rythme qui n’avait jamais été observé depuis que l’on fait des mesures à Bruxelles – Uccle en 1833. Ce mois de janvier sera probablement le plus chaud depuis le début des observations à Bruxelles – Uccle et il va faire tomber le plus vieux record de chaleur. Il faut en effet remonter à l’année 1834 pour trouver le (précédent) mois de janvier le plus chaud.
Les records de chaleur (température moyenne) sont les suivants : au niveau saisonnier, l’automne, au niveau mensuel, juillet septembre et janvier semble bien parti pour être du lot, au niveau décade, première décade de juillet, troisième décade de novembre, première et deuxième décade de janvier qui seront à l’origine du record de ce mois de janvier dans sa globalité. Et on n’oubliera pas que l’année 2006 fut aussi la plus chaude depuis 1833. Le mois d’octobre fut le deuxième mois d’octobre le plus chaud depuis 1833, il vient juste après le record de 2005. Et pour compléter l’automne, le mois de novembre vient encore prendre une quatrième place et cela après les deux mois remarquables qui le précèdent.
Un record en soit ne fait pas le réchauffement. Le mois de janvier le plus chaud reste encore pour le moment celui de 1834. Ce mois très chaud est venu dans une période plus froide que notre époque et il n’a pas été suivi de « réchauffement climatique ». Mais le fait que de nombreux records ou encore que les moyennes mensuelles des températures supérieures à la normale sont majoritaires ses dernières années sont bien le signe d’un réchauffement de la température que ce soit à l’échelle globale de la Terre ou dans notre petit pays.
Les conditions très particulières que l’on a connues cet automne ont permis d’alimenter en énergie l’océan. À l’heure actuelle, la température de l’eau de mer est élevée et alimente en chaleur les masses d’air. C’est ainsi que les courants d’ouest à nord-ouest sont un peu plus chauds que ce qu’on devrait avoir normalement.
Il reste à savoir si cette période très douce que l’on vient de connaître est temporaire ou si elle annonce une nouvelle période plus chaude que celle comprise entre 1988 et 2006.
Les pointes maximales du vent.
Les pointes maximales de la vitesse instantanée du vent peuvent varier aussi bien en intensité que spatialement. Ainsi ce 18 janvier, on a atteint 36 m/s (129.6 km/h) à Spa alors qu’à Buzenol la pointe maximale n’a été que de 23 m/s soit 82.8 km/h. C’est l’absence d’obstacle qui fait que l’on observe les vents les plus forts à la côte. En revanche, le relief, les environnements boisés, les versants des massifs sont des facteurs qui réduisent (en moyenne) la force du vent. Les vents très forts sont associés soit aux tempêtes soit aux orages.
La notion de tempête peut être définie de deux manières suivant que l’on est météorologue ou assureur. Les premiers se basent sur la vitesse moyenne traduite par l’échelle de Beaufort. On considère qu’il y a tempête lorsque l’on atteint 8 sur l’échelle de Beaufort ce qui correspond à une vitesse moyenne supérieure à 62 km/h. Pour les assurances, on parle de tempête lorsque le pointe maximale du vent égale ou dépasse les 100 km/h. En dehors du littoral, on a en moyenne deux ou trois jours par an où cette vitesse est atteinte ou dépassée. Le littoral voit ce nombre porté à quatre ou cinq. C’est cependant à l’intérieur du pays que l’on a enregistré la rafale la plus forte de ces cinquante dernières années. Ce record a été enregistré à Beauvechain au cours de la violente tempête du 25 janvier 1990. La vitesse instantanée du vent y a atteint 168 km/h. Les directions d’où viennent les vents forts correspondent à celles d’où le vent souffle le plus souvent.
Les orages sont la seconde cause des vents forts. Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler lors de l’article consacré à leurs méfaits. Ajoutons qu’un phénomène associé aux orages est également générateur de vents très violents à savoir les tornades. Si ce phénomène est très fréquent aux État-Unis, des tornades génératrices de dégâts se produisent en moyenne quatre à cinq fois par an en Belgique. Ces tourbillons ont une faible extension spatiale : de quelques dizaines de mètres à quelques centaines de mètres de diamètre et leur parcours (en Belgique) ne dépasse guère quelques dizaines de kilomètres. Les vitesses du vent au sein d’une tornade ne sont pas connues ; l’extension spatiale extrêmement faible fait qu’un tel phénomène ne passe pratiquement jamais sur un anémomètre. On peut tout au plus avoir une estimation de la vitesse du vent par les dégâts qu’elles causent. Ainsi la vitesse du vent au sein de la tornade de Léglise en septembre 1983 aurait pu dépasser les 200 km/h.
L’évolution de la température au cours d’une journée type
En moyenne, la température évolue de la façon suivante : si on part de minuit, la température diminue pour atteindre le minimum du jour un peu après le lever du Soleil. Quand l’énergie fournie par l’astre du jour devient suffisante, la température commence à augmenter, d’abord doucement puis un peu plus rapidement. Une à deux heures après le passage du Soleil au sud, elle atteint son maximum. Ensuite, la température commence à fléchir puis à redescendre, rapidement dans un premier temps, puis de moins en moins rapidement pour arriver au minimum du jour suivant.
Le minimum se produit après le lever du soleil (voir figure). En effet quand le Soleil paraît au-dessus de l’horizon, le rayonnement traverse une grande épaisseur de l’atmosphère et l’énergie atteint une vaste surface au sol. L’apport en énergie est alors encore insuffisant pour chauffer l’atmosphère et le sol. Cela explique que le minimum se produit dans l’heure qui suit le lever de Soleil. En hiver, si les températures sont proches de zéro degré, cela explique l’apparition soudaine de glace ou de givre sur les routes.
Au fur et à mesure que le Soleil monte au-dessus de l’horizon, la réduction de l’épaisseur de l’atmosphère traversée par les rayons du Soleil et l’étalement de l’énergie sur des surfaces de plus en plus faibles permettent un accroissement de plus en plus rapide de la température.
Lorsque le Soleil arrive au zénith, ces deux changements deviennent moins rapides et une fois que le Soleil a passé le zénith, ils s’inversent. Mais vu l’inertie de l’atmosphère et la restitution de chaleur à partir du sol, la température continue à augmenter et le maximum est atteint une heure ou deux après le passage du Soleil au méridien.
Après le maximum, la température commence à diminuer, lentement dans un premier temps, puis de plus en plus vite. Une fois le Soleil sous l’horizon, seul le sol fournit encore un peu de chaleur. La décroissance de la température montre un léger fléchissement après minuit.
Ce schéma est purement théorique. S’il se produit relativement souvent, il y a des situations atmosphériques qui perturbent ce processus comme le passage d’un front chaud ou d’un front froid. Si en théorie, le minimum s’observe au petit matin et le maximum en début d’après-midi, il arrive qu’ils puissent se produire à d’autres moments de la journée. Ces situations particulières sont plus fréquentes en hiver qu’en été parce que la composante du rayonnement peut être de loin supplantée par la chaleur des masses d’air.
Pleut-il plus à certaines heures de la journée ?
Une étude réalisée par les membres du service hydrologique de l’Institut Royal Météorologique répond à cette question. L’article est paru en néerlandais dans le numéro 100 de la revue « Water » (mai/ juin 1998). La statistique est réalisée à partir d’une série centenaire de données pluviométriques issues du pluviographe Hellmann-Fuess installé sur le plateau d’Uccle depuis mai 1898.
Les graphiques saisonniers montrent un maximum de précipitations vers 16-17 h (en temps universel). Ce maximum est très marqué en été et au printemps. On remarque également un minimum vers 9-10h (en temps universel). Ce minimum est net en été et en automne. Il est précédé d’un maximum secondaire de faible amplitude qui se produit vers 6-7 h (en temps universel).
Une autre constatation que l’on peut déduire des graphiques est une différence saisonnière dans la variabilité des précipitations. En effet, la variabilité des précipitations en fonction des heures de la journée est très faible en hiver et très importante en été. Les saisons intermédiaires le sont également du point de vue de cette variabilité.
Une autre observation tirée de cette étude est que lorsqu’on considère les pluies de 10 en 10 minutes, la série obtenue sur la centaine d’années d’observations est constituée d’une grande majorité de zéro (94% des valeurs).
Cette étude concerne Uccle. Elle ne répond donc pas à la question concernant les autres régions du pays. Néanmoins, la faible extension spatiale du pays fait que les différentes régions du pays (sauf la Gaume marquée par un caractère plus continental) sont soumises au même type de climat à savoir tempéré maritime humide, doux en hiver et frais en été. On peut estimer que l’on a le même régime diurne des précipitations dans la plupart des régions de notre pays.
– Marc Vandiepenbeeck
Source:
Een kranige honderdjarige : de Hellmann-Fuess pluviograaf van het Koninklijk Meteorologisch Intituut te Ukkel. G.R. Demaré, M. De Corte, S. Derasse, M. Devorst et Ch. Trappenard.
Le brouillard
Les semaines passées, les aéroports de Londres et de Charleroi ont été paralysés suite à la présence d’un brouillard très épais et tenace. De même, sa présence dans notre pays a été à l’origine d’accidents en chaîne. Mais qu’est-ce le brouillard ?
La notion de brouillard s’applique chaque fois que la visibilité est inférieure à 1.000 m. Lorsque la visibilité est médiocre, comprise entre 1.000 m et 5000 m, on parle alors de brume. Généralement la diminution de la visibilité se produit lorsque l’air est saturé en vapeur d’eau. Mais des averses intenses de pluie ou de neige peuvent également réduire de façon très marquante la visibilité. C’est le refroidissement de l’air qui est à l’origine de la formation du brouillard. Plusieurs situations météorologiques peuvent conduire à cette réduction de visibilité.