Commentaires récents
    Archives
    Catégories
    Catégories

    La météo dans Simenon

    Dans les Maigret ainsi que dans la plupart de ses romans, Simenon donne le temps qui baigne son récit. Cela fait souvent partie de l’ambiance. Les descriptions sont généralement courtes et les expressions les plus fréquentes sont : un temps poisseux, un ciel glauque, de la bruine, un temps très chaud pour la saison, un temps lourd dont l’orage attendu éclate au dénouement, une Meuse qui est prête à déborder…

    Voici deux extraits. Le premier est tiré de « Maigret et les braves gens », écrit en 1961.

    C’est la fin de l’été, il fait encore chaud, mais on sent que l’automne n’est pas loin.

     

    Avait-il plu longtemps pendant la nuit ? Maigret n’en savait rien mais il était bien content de trouver en s’éveillant les trottoirs noirâtres avec des parties encore luisantes où se reflétaient de vrais nuages, pas les petits nuages légers et roses des jours précédents : des nuages aux bordures sombres, lourds de pluie.

     

    Dans le second extrait, issu de « Maigret et le clochard », écrit en 1962.

     

     

     

    ‑ La Seine reste haute, remarqua Lapointe, qui n’avait encore rien dit.
    C’était vrai. Depuis un mois, c’est à peine s’il cessait parfois de pleuvoir pendant quelques heures et presque chaque soir la télévision montrait des rivières en crue, des villes et des villages où l’eau déferlait dans les rues. Celle de la Seine, jaunâtre, charriait des détritus, des vieilles caissse, des branches d’arbres.

    Le hasard veut que j’étais en train de lire cet ouvrage alors que la Somme connaissait de graves inondations en 2001. Le texte que je cite était tout à fait d’actualité alors que cela avait été écrit quarante ans plus tôt.

    070373b77f057efc801194a9045d4772.jpg

    Crue de la Meuse en janvier 1995 (Photo Marc Vandipenbeeck)