Climat et volcan
Les éruptions volcaniques peuvent émettre une relativement grande quantité de matière dans l’atmosphère qui va interagir avec le rayonnement solaire et entrainer une modification temporaire des températures.
Plusieurs facteurs vont intervenir. En premier lieu, le type d’éruption. Il y a deux grands types d’éruption selon le genre de volcans : les « volcans rouges » et les « volcans gris ». Les volcans rouges ont des éruptions effusives relativement calmes et émettent des laves fluides. Les volcans gris ont des éruptions explosives et émettent des laves pâteuses et des cendres sous la forme de nuées ardentes ou de coulées pyroclastiques et de panaches volcaniques. Ce sont les éruptions des volcans gris qui vont avoir le plus d’influence sur notre climat.
Le deuxième facteur est la force de l’éruption. Comparée à l’éruption du Tambora en 1815, celle du Mont-Saint-Helens est relativement faible mais a néanmoins eu un impact sur le climat de la Terre. Celle du Tambora fut tellement importante que l’année 1816 fut appelée « l’année sans été ». Les éruptions du Krakatoa et du Pinatubo furent également très importantes avec une influence sur les températures de la Terre sur plusieurs années. On peut voir l’influence du Krakatoa dans le graphique de la température moyenne annuelle De Bruxelles-Uccle.
Les mécanismes qui engendrent cette perturbation climatique sont complexes. Il y a des réflexions sur les particules solides, de la diffusion, des réactions chimiques de certains gaz qui en se combinant avec d’autres éléments de l’atmosphère créent des particules qui modifient l’albédo de l’atmosphère (l’albédo est la quantité de rayonnement qui est réfléchi par une surface ; au plus elle est blanche, au plus cette réflexion sera grande). D’autres gaz modifient le bilan radiatif de la terre en piégeant l’infrarouge (gaz à effet de serre).
La durée de cette perturbation sera également variable dans le temps selon la quantité de matière émise par le volcan ainsi que la hauteur maximale atteinte par le panache.
On observe également un autre phénomène climatique : les particules solides émises par les volcans peuvent modifier les précipitations. Ces particules vont jouer le rôle de noyaux de condensation et la vapeur d’eau se condensera plus facilement et engendrera un nuage plus rapidement qu’en l’absence de ces particules. Dans certains cas, cela peut aussi donner une coloration rougeâtre à la pluie. Ce fut, sans doute, le cas après l’éruption du Santorin en mer Égée : la pluie de sang invoquée dans les plaies de l’Égypte pourrait avoir son origine dans le nuage volcanique créé suite à l’explosion du Santorin. Selon moi, la période très pluvieuse en juin-juillet 1980 pourrait être une conséquence de l’éruption du Mont Saint-Helens.
Une autre conséquence sera la coloration du ciel qui va être modifiée suite à la présence de matière dans la haute troposphère. La couleur du ciel lors des levers et couchers de Soleil ne va plus être orangée mais d’une teinte plus violacée.
L’éruption du volcan islandais Eyjafjallajokull pourrait être utile pour différentes études de ses conséquences sur notre climat et ainsi élargir nos connaissances dans ce domaine.