Les orages du 14 juillet 2010
Une ligne de grains a traversé le pays hier dans l’après-midi. Elle a abordé nos régions par le Borinage, puis traversé le Brabant, la Hesbaye, pour finalement quitter le pays par le Limbourg et la province de Liège. Cette ligne de grains marquait la séparation entre une masse d’air d’origine tropicale et une masse d’air maritime beaucoup plus frais. Le contraste entre ces deux masses d’air est à l’origine de la violence des orages qui ont sévi sur nos régions. Localement, la température a chuté de plus de 10°C en moins d’une heure. Ce fut notamment le cas à Diepenbeek, dans la province du Limbourg, où la température est passée de 31,0°C à 17 h à 18,8°c à 18 h.
Hier matin, une masse d’air très chaude stagnait sur notre pays ; elle était associée à un anticyclone situé à l’est de notre pays. Une dépression centrée sur les îles Britanniques s’est rapprochée de notre pays. La masse d’air maritime qui lui était associée repoussait l’air chaud vers l’Europe de l’Est. À la séparation des deux masses d’air, des courants ascendants ont provoqué le développement de cumulonimbus. Ce sont de puissants nuages qui atteignent la limite supérieure de la troposphère, vers 10km d’altitude dans nos régions. L’énergie qui s’accumule dans ces nuages peut être très importante et leur contenu en eau est également très appréciable. Ces nuages sont associés fréquemment à des orages qui peuvent être localement très violents.
En Belgique, on observe en moyenne 94 jours d’orages par an, qu’ils soient localisés ou généralisés sur tout ou une grande partie du territoire. La majorité d’entre eux se produisent entre mai et septembre, avec en moyenne une dizaine de jours orageux par mois. L’étude de ces phénomènes a montré qu’en moyenne un orage sur 3 est accompagné de dégâts. Ceux-ci peuvent être dus à l’abondance des précipitations, à la force du vent, aux chutes de grêle et/ou à la foudre.
Ce mercredi, les dégâts ont été nombreux sur le trajet des orages ; ils furent principalement causés par l’abondance des précipitations (parfois plus de 30 mm en moins de 2 h) et à la violence des vents qui ont parfois déraciné des arbres ou soufflés des toitures. Hier, la rafale de vent la plus élevée à été relevée à l’aéroport de Bierset où on a enregistré une rafale de vent de 34 m/s (soit 122 km/h). Mais comme le nombre d’anémomètres qui mesurent la vitesse du vent dans le pays est relativement faible, cette vitesse peut avoir été localement dépassée sous les orages.
Des orages avec dégâts sont relativement fréquents en Belgique. En été, on en compte souvent plusieurs par mois et une liste de ces événements serait fastidieuse à établir. On peut retrouver les plus violents d’entre eux sur notre page web consacrée aux événements météorologiques les plus marquants du 20ème siècle (http://www.meteo.be/meteo/view/fr/1103327-Orages.html). Un des orages les plus mémorables fut celui du 13 septembre 1998, lorsque des quantités de pluies ont localement dépassée les 100 mm en moins de 2 heures dans les provinces
d’Anvers, du Limbourg et de Liège.