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    L’épisode pluvieux du mois de novembre 2010

    Du 12 vers midi au 13 vers minuit, il a plu sans discontinuer sur toute la Belgique. Ces pluies sont consécutives à une série importante de précipitations qui ont débuté le 9. Le résultat s’est traduit par un débordement important des cours d’eau dans le centre du pays.

    La situation atmosphérique fut la suivante : une profonde dépression atmosphérique s’est déplacée de l’ouest à l’est de l’Écosse. Le 13, elle s’étendait depuis l’ouest de l’Irlande jusqu’à la Baltique. La rencontre de la masse d’air d’origine polaire avec celle venant du sud a créé un immense front qui s’étirait depuis le centre de l’Atlantique jusqu’au cœur de l’Europe centrale.

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    État de l’atmosphère le 13 novembre à 0 h TU.

    Ce front était accompagné de précipitations relativement abondantes mais surtout passait sur notre pays dans le sens de sa longueur alors que généralement ce type de front traverse la Belgique dans le sens de sa largeur. Il en a résulté des précipitations continues durant 36 h. Au cours de cet épisode, nos observateurs ont relevé de 20 mm à près de 100 mm selon les régions. Ces précipitations succédaient déjà à plusieurs épisodes de pluie depuis le 9. Entre le 9 à 8h et le 14 à 8 h, on a relevé de 30 à 145 mm.sur le pays. Ces précipitations sur 5 jours ne sont pas exceptionnelles. Pour mémoire, on avait déjà enregistré cette année, au mois d’août, plus de 100 mm en 48 heures les 15 et 16 de ce mois-là. En réalité, l’épisode de ce mois de novembre peut être qualifié d’anormal (phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les 6 à 10 ans) à très anormal (phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les10 à 30 ans). Pour rappel, le phénomène doit être plus rare qu’une fois tous les 20 ans pour le critère de pluie durant la saison hivernale (d’octobre à mars)

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    Valeurs observées à la station Davis installée récemment dans le parc climatologique d’Uccle.

     

    Les inondations sont dues à la quantité de pluie qui est tombée au cours de l’épisode du 12 au 13. Mais il faut évidemment tenir compte d’autres facteurs comme la présence des feuilles mortes qui sont tombées des arbres principalement lors des grands vents du 11 novembre et des précipitations qui ont précédé l’épisode qui a amené la catastrophe. En effet, suivant les quantités plus ou moins abondantes avant l’épisode, les conséquences ne vont pas être les mêmes. Dans le cas de cette année, il y a eu des pluies abondantes le 9, puis encore deux jours avec des pluies plus modérées, mais cumulées à celles du 9 ont contribué à saturer les cours d’eau et à gorger les sols au point qu’ils deviennent imperméables. D’autres causes aggravantes non météorologiques peuvent également contribuer à la catastrophe même si les pluies ne sont pas localement abondantes.

    Pour retrouver dans le passé des événements aussi important spatialement, il faut remonter aux hivers 1991 et 1993 et bien d’autres encore.