2012 année orageuse
Les seules particularités de cette année sont la valeur du total des précipitations qui est anormalement élevée et le nombre de jours d’orage qui est très exceptionnel. Les valeurs de cette année sont reprises dans le tableau suivant :
Tableau 1 : valeurs de cette année 2012 comparées aux normale 1981-2010 et les records. (Valeurs définitives)
La caractéristique des jours d’orages nécessite un éclaircissement. En effet la mesure de ce phénomène météorologique a varié au cours du temps. Avant 1992, c’est un réseau d’observateurs qui ont communiqué les orages qu’ils observaient. Cette observation présente des lacunes. La plus remarquable est celle des années 1940-1945. En effet au cours de la guerre, le nombre d’observateurs a été réduit soit parce qu’ils ont quitté la Belgique, soit parce qu’ils avaient bien d’autres problèmes à résoudre sous l’occupation.
En temps normal, il y a aussi des observations qui sont biaisées. En effet, des observateurs m’ont franchement dit que la nuit, ils ne se levaient pas pour noter l’orage qu’ils entendaient. D’autres reconnaissaient qu’ils avaient le sommeil profond et que la nuit ils n’entendaient rien. Si en été, les orages sont relativement intenses, l’hiver, ils sont souvent très localisés. La carte ci-dessous nous en montre un exemple observé ce 05/12/2012. Seul deux impacts se sont produits en fin d’après-midi. Dans ce cas, il peut parfois être difficile de différencier un coup de tonnerre avec un autre bruit tel que le passage d’un avion ou d’un camion bruyant.
À partir de 1992, un nouveau système d’observation est mis en place : le système SAFIR permet de détecter en temps réel les coups de foudre. Ce système détecte les variations de champ électrique provoqué par la décharge de la foudre. Il a également évolué au cours du temps. Au départ, il y avait 3 antennes : une à Oelegem près d’Anvers, une sur le barrage de la Gileppe et une à Dourbes près de Couvin. Pour combler la lacune du coté de La Panne- Coxyde, une antenne a été ajoutée à Mourcourt dans le Tournaisis.
En outre, au début, le système ne détectait pas le premier coup de foudre. Le logiciel s’est amélioré ainsi que la précision des coups de foudre au sol. Ce système permet également de discriminer les coups de foudre entre nuages ou intra nuage et ceux qui touchent le sol en précisant si c’est une décharge positive ou négative au sol.
Cette évolution a un impact important sur la fréquence des jours d’orage. À l’heure actuelle, très peu d’orage échappe au système. Et c’est surtout au cours de la période hivernale, lorsque les coups de foudre sont rares et disséminés dans le pays. Ainsi la fréquence des orages avant 1992 était de 1,5 ; maintenant elle est de 3,7 jours.
La valeur de cette année est remarquable. Néanmoins l’évolution du nombre d’observateurs et des méthodes d’observation font que nous ne pouvons pas comparer cette année avec toutes les valeurs observées dans le passé.
Figure 1 : orage observé le 5/12/2012