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    Après 2006, un nouveau record de température en 2007 ?

    La température moyenne de l’année 2007 va sans doute atteindre à Uccle un nouveau record, après celui observé en 2006.

    En tenant compte des prévisions de température déjà disponibles pour les derniers jours de l’année, on peut estimer que la température du mois de décembre atteindra une valeur supérieure à sa valeur normale et que la température moyenne de l’année 2007 se situera probablement entre 11,4°C et 11,6°C (tout dépendra de la valeur finale de décembre : si la température moyenne de décembre est inférieure à 2,2°C, le record ne sera pas battu ; ce 20 décembre, la probabilité de noter une moyenne inférieure à cette valeur augmente de jour en jour). Une telle valeur constituera un nouveau record, battant le précédent record qui datait de 2006, lorsqu’une température moyenne de 11,35°C avait été atteinte.

    Cette année, jusqu’en juin, les températures mensuelles furent toutes très élevées, poursuivant la période chaude qui était observée depuis juillet 2006. À Uccle, depuis cette date, on a noté des records mensuels de température en juillet et septembre 2006, ainsi qu’en janvier et avril 2007. Situation très exceptionnelle, l’automne 2006, l’hiver 2007 et le printemps 2007 furent trois saisons consécutives où les records de température furent battus. Rappelons que le début des observations régulières de la température à Bruxelles-Uccle remonte à 1833. La température moyenne des 12 mois consécutifs couvrant la période de juillet 2006 à juin 2007 s’élève à 12 ,9°C. Cette valeur est tout à fait remarquable car elle dépasse de 1,4°C le précédent record sur 12 mois entre juillet et juin qui datait de 1990. La seconde partie de l’année fut par contre beaucoup plus normale du point de vue thermométrique.

                Signalons un autre événement climatologique remarquable qui s’est produit en 2007 : au cœur du printemps, notre pays a connu une période exceptionnellement longue sans précipitations. À Uccle, on n’observa pas de pluie du 31 mars au 5 mai, soit durant une période de 36 jours consécutifs. C’est un nouveau record depuis le début des relevés pluviométriques réguliers à Bruxelles-Uccle en 1833. Depuis cette date, le mois d’avril 2007 fut aussi le premier mois au cours duquel aucune quantité de précipitations ne fut relevée en cette station.

    Dans le passé, signalons quelques longues périodes sans pluie qui s’étaient déjà produites à Bruxelles-Uccle :

    §     en 1887 : pas de pluie entre le 4 juin et le 8 juillet, soit durant 35 jours,

    §     en 1834 : pas de pluie entre le 11 septembre et le 10 octobre, soit durant 30 jours,

    §     en 1959, pas de pluie entre le 22 août et le 20 septembre, soit également durant 30 jours. Un bilan climatologique annuel 2007 plus détaillé sera publié par l’IRM au début de l’année prochaine.

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    Température : Moyennes mensuelles de la température de l’air à Uccle (Belgique) (°C) Normales et extrêmes absolus depuis 1833.

    La ligne rouge donne les valeurs mensuelles normales. Les barres bleues indiquent le domaine de variabilité des données mensuelles observées entre 1833 et aujourd’hui (les années indiquées sont les années où on a observé les températures les plus élevées ou les plus basses). La ligne jaune représente les valeurs observées en novembre et décembre 2006 et la ligne verte, les valeurs observées en 2007.

    Quelques inondations remarquables (5)

    La Meuse en 1993 et 1995

    La Meuse connaît également de fréquentes inondations. Les crues les plus graves ont eu lieu en décembre 1993 et janvier 1995. Dans les deux cas on a recueilli près de 400 mm de précipitations à la station de Libramont. Différentes dépressions qui ont circulé d’ouest en est sur notre pays, amenant en une quinzaine de jours des quantités d’eau importantes et le court intervalle de temps entre chaque zone de pluie ne permettait pas à cette eau de s’évacuer. Lors du passage de la dépression de Noël en 1993 et de la dernière décade janvier en 1995, les sols et les rivières étaient saturés en eau et les inondations étaient dès lors inévitables.

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     La Meuse à Dinant deux jours après le maximum de la crue de janvier 1995

    La décennie 1998-2007 sera la plus chaude depuis 1850

    La décennie 1998-2007 sera la plus chaude depuis que l’on possède une série des températures globales de la Terre, série qui débute en 1850, selon des sources de données obtenues par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). La température moyenne globale de surface pour 2007 est actuellement estimée à 0.41°C au-dessus de la moyenne sur  la période 1961-1990 qui est de 14.00°C.

    Les autres événements climatiques mondiaux remarquables enregistrés jusqu’ici en 2007 comprennent le record de faible étendue des glaces de l’océan Arctique, qui a conduit à l’ouverture pour la première fois le passage du Nord-Ouest canadien, le trou d’Ozone relativement faible, le développement de la Niña dans le centre et l’est du Pacifique équatorial et le fait que de nombreux endroits de notre planète ont été dévastés par des inondations, la sécheresse et des tempêtes.

    Ces premières informations pour 2007 sont basées sur les données climatiques relevés jusqu’à la fin du mois de novembre et issues des réseaux au sol de stations météorologiques, les navires et les bouées, ainsi que les satellites. Les données sont recueillies et diffusées en continu par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux de l’OMM de 188 pays et de plusieurs établissements de recherche. Les mises à jour et les chiffres définitifs pour 2007 seront publiés en mars 2008 dans le dépliant annuel de l’OMM pour la Déclaration sur le statut du climat mondial.

    Les analyses de la température mondiale fournie par l’OMM sont fondées sur deux sources différentes. La première est la combinaison de données obtenues par le Hadley Centre de l’Office météorologique britannique conjointement avec l’Unité de Recherche Climatique de l’Université d’East Anglia, au Royaume-Uni, qui, à ce stade, a classé 2007 comme la septième plus chaude jamais enregistrées. Les autres données proviennent de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) qui a indiqué que 2007 est susceptible d’être la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée.

    Depuis le début du 20e siècle, la température moyenne globale de surface a augmenté de 0,74 ° C. Mais cette augmentation n’a pas été continue. La tendance au réchauffement linéaire observé au cours des 50 dernières années (0,13 ° C par décennie) est presque deux fois plus élevé qu’au cours des 100 dernières années.

    Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat repris dans leur 4ème synthèse publiée en 2007, « le réchauffement du climat est sans équivoque, puisqu’il est fondé d’après les observations de l’augmentation moyenne globale des températures atmosphériques et océaniques, de la fonte généralisée de la neige et de glace et de l’augmentation moyenne mondiale du niveau de la mer « .

    Les  températures mondiales de 2007 ont été pondérées séparément pour les deux hémisphères. La température moyenne de l’hémisphère Nord est susceptible d’être le deuxième la plus élevée avec une valeur de 0,63°C au-dessus de la moyenne sur 30 ans (1961-90) qui est de 14,6°C. Celle de l’hémisphère Sud est de 0,20°C supérieure à la moyenne trentenaire de 13,4°C, ce qui en fait la neuvième plus chaude jamais enregistrée depuis 1850.

    Les prévisions de Piers Corbyn pour cette deuxième décade

    Les prévisions de weatheraction nous annonce pour la période du 11 au 13 un temps « devenant sec, chaud et un temps ensoleillé ». Si le temps est effectivement devenu plus sec, les prévisions nous donnent un temps relativement nuageux avec des éclaircies mais de plus en plus frais.

    Du 13 au 16, Piers Corbyn nous annonce un temps « très pluvieux et venteux ». Les prévisions à longue échéance de Reading nous annoncent un temps de plus en plus froid avec des gelées nocturnes de plus en plus prononcées et même du gel diurne sur les hauts plateaux des Fagnes et de rares passages nuageux.

    Cette situation sera due à l’installation d’un puissant anticyclone sur un axe qui va de la Bretagne à la Finlande et une dépression très loin au centre de l’Atlantique. Cela semble loin de la situation décrite par le prévisionniste solaire qui annonce des passages de dépressions depuis le nord de l’Écosse vers la Scandinavie.

    La suite est du même genre : un temps d’averses, nuageux et doux. Le contraire semble se préparer avec le renforcement de l’anticyclone (1040 hPa sur notre pays) et un temps déterminé par des courants continentaux froids. Manifestement, nous allons nous diriger vers une météo contraire de ce que Piers Corbyn nous a annoncé.

    Cela démontre bien qu’être trop précis dans des prévisions à long terme est encore très hasardeux.

    Une première décade bien arrosée !

    Bilan cliamtologique de la première décade de décembre 2007

    Du premier au 10, notre temps est déterminé par des courants d’origine maritime doux associés à des dépressions en évolution depuis l’océan Atlantique vers le sud de la Scandinavie.

    Ces courants maritimes sont à l’origine de pluies très importantes et d’une relative douceur. Le total de l’eau recueillie au cours de cette première décade de décembre a atteint 76,7 mm (norm. : 23,9 mm). Cette valeur est la plus élevée de la série qui commence en 1901, le précédent record date de 1929 avec 69,6 mm.

    La valeur de la température moyenne présente un excès qualifié de très anormal avec 8,4°C alors que la normale est de 4,4°C. La durée d’ensoleillement est normale. Elle a atteint 9,6 h (norm. : 15,8 h).

    Quelques inondations remarquables (4)

    Juillet 1996 dans la région du Saguenay au Québec

    Les 19, 20 et 21 juillet 1996, des pluies diluviennes se sont abattues au-dessus de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean et plus particulièrement au Saguenay. Plus de 260 millimètres de pluie sont tombés durant 50 heures consécutives causant le débordement de plusieurs cours d’eau importants. Ce fut « le déluge du Saguenay », l’un des désastres naturels les plus importants de l’histoire du Québec. Les dommages causés par ces précipitations catastrophiques ont totalisé environ 700 millions de dollars canadiens.

    Cet événement est typique d’une situation de blocage. Une dépression s’est arrêtée sur l’embouchure du Saint-Laurent. Durant leur mouvement de rotation, les masses d’air passent à intervalles réguliers au-dessus de l’océan permettant leur recharge en humidité. Il en résulte des pluies de longue durée et de très forte intensité.

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    Figure 8 : Pont enjambant la rivière des Ha-Ha brisé par l’inondation, à La Baie, au Québec, en 1996 (François Hamel — Montréal : Éditions Trustar, 1996. — 206 p. : ill., portr. ; 23 cm. — ISBN 2921714108. — P. © Éditions Trustar. Reproduction autorisée par les Éditions Publistar.) (http://www.collectionscanada.ca/sos/002028-150-f.php?uid=002028-nlc010694&uidc=recKey&PHPSESSID=7q40rbav8pjrepkmv34q531un1)

    Normales saisonnières : Décembre

    Normales saisonnières : Décembre

    Températures maximales 

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    Températures minimales 

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    Quelques inondations remarquables (3)

    Paris 1910

    1162293b77f3595e6f117d4809229682.jpgLes inondations de 1910 ont atteint l’épaule du Zouave ! Le Zouave du pont de l’Alma sert de référence lors des crues de la Seine à Paris bien que la référence officielle à l’heure actuelle soit le pont d’Austerlitz.

    Cette crue débuta le 20 janvier et les rives du fleuve furent inondées jusqu’au 28. C’est en automne que se mirent en place les conditions qui aboutirent à cette crue très exceptionnelle.

    Via le sous-sol – cave, métro, réseau d’égouttage – l’inondation s’est répandue loin des berges du fleuve. Le métro fut paralysé sur pratiquement toutes les lignes et les dégâts furent extrêmement importants.

     Des cartes postales de Paris sous eau en 1910 sont accessible à l’adresse suivante : http://www.lesia.obspm.fr/~malherbe/cartes-postales/Inondation1910/index.html

    Piers Corbyn persiste et signe

    L’agence Belga fait à nouveau écho à l’annonce d’une super tempête selon des prévisions établies il y a déjà quelques mois sur le site de weatheraction. Cet avis de l’agence Belga est paru le 20 novembre. C’est assez cocasse car déjà la tendance anticyclonique commençait à se dessiner et depuis lors elle se confirme. Conclusion : c’est encore raté. Déjà que la tempête du 10 au 11 novembre n’a pas eu lieu. En fait il y a bien eu beaucoup de vent, sans atteindre le niveau de tempête. La seule chose correcte pour cette période était que le vent serait fort avec des dégâts. Mais la tempête annoncée pour le 10 et le 11 ne fut pas au rendez-vous. 

    Ce que je reproche le plus à ce type de prévision, c’est qu’il annonce avec aplomb un événement extrême en précisant même qu’il sera aussi violent que la tempête de 1703. Il va jusqu’à donner une vitesse de vent de 210 km/h, valeur qui n’a jamais été atteinte à ce jour en Belgique.  

    Super tempête sur la Belgique?

    L’astrophysicien britannique et météorologue Piers Corbyn affirme que les Pays-Bas et une partie de la Belgique pourraient être frappés par une super tempête lors du week-end prochain. Son collègue finlandais Hagelstam affirme que les probabilités sont de 90%. Les services météo annoncent pour leur part un temps calme ce week-end. (belga)

    Quelques inondations remarquables (2)

    La Loire 1852 – 1856 –1869

    La Loire est un fleuve capricieux. Ses crues peuvent être terribles et provoquer d’énormes dégâts. Sa dernière grande crue date de 2003 avec un niveau de 4,85 m au-dessus de son niveau « normal » à Digoin. Mais la plus grande date de 1846 avec un niveau de 7,40 m, crue essentiellement due à la Loire c’est-à-dire avant la jonction Loire-Allier.

    En 1852, une crue importante s’est également produite. Les cités riveraines ont fait des travaux pour rehausser les digues. Mais 4 ans plus tard, lors d’une nouvelle crue (5,70 m), la Loire passe à nouveau au-dessus de ces nouvelles digues. De nouveaux travaux sont entrepris pour relever à nouveau les digues. En 1866, une crue de 6,30 m provoque de nouveaux débordements malgré les travaux réalisés. Après concertations, les entités riveraines décident de détruirent les digues et de laisser toutes les zones submergées au fleuve et donc de ne plus construire dans cet espace qui avait été envahi par les eaux.

    Mais l’Homme a oublié et a entrepris de construire à nouveau dans cette zone. Les crues de 1973 et plus récemment celle de 2003 ont été la cause de nombreux dégâts.

    La figure 2 montre l’historique des grandes crues de la Loire entre 1846 et 2006. On peut se rendre compte que les plus grandes crues datent d’avant 1910, c’est-à-dire longtemps avant la problématique du changement de climat.

    Référence bibliographique : Bruno Ledoux, 1995,   Les catastrophes naturelles en France, Document Payot

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