Automne 2006 : nouveau record de chaleur
Après juillet, septembre et la deuxième place du mois d’octobre, l’automne vient compléter logiquement la liste des records de cette curieuse année 2006.
L’automne 2006 a été très exceptionnellement doux en raison de trois facteurs ayant chacun une importance équivalente. Le premier relève du réchauffement global de la Terre. Ce réchauffement a pour conséquence qu’à présent la température moyenne se situe presque 1°C au-dessus de ce qu’elle était il y a trente ans. Il en résulte un effet particulièrement marqué sur la probabilité d’extrêmes de chaleur, dans laquelle devient dix fois plus grande la chance d’avoir une température record comme celle de cette année.
Le deuxième facteur est à trouver dans le caractère exceptionnel que nous avons eu, pendant presque toute la saison, de vents orientés dans le secteur sud entraînant de l’air doux vers notre pays. Septembre a également été plus ensoleillé que la normale, mais octobre, malgré un excès important de la température, est légèrement déficitaire en insolation. C’est donc bien un excès de température lié à l’origine méridionale des masses d’air.
Le troisième facteur réside dans un effet de « séquelle » de l’été. Juillet a été à ce point chaud que, même en septembre, la Mer du Nord était encore nettement plus chaude que la normale, et que la présence de cet été chaud se faisait toujours sentir également dans notre pays.
Si on examine le degré d’anomalie de cette température en tenant compte du réchauffement climatique, il reste établi qu’il s’agit d’un automne très exceptionnel. Sa période de retour dépasse 500 ans, pour autant que le vent du sud, l’insolation et les autres facteurs encore inexpliqués ne fassent pas partie intégrante de ce réchauffement lui-même. On notera que cette période de retour n’est qu’une estimation, la série de données disponibles ne comportant pas 500 ans mais seulement 174 ans.
Au début de cet article, il est précisé que c’est logiquement que l’on a battu le record de l’automne. En effet, l’automne météorologique est la moyenne des mois de septembre, octobre et novembre. Septembre ayant battu le record de chaleur et octobre pouvant être considéré comme un sous-record, on avait dès lors toutes les chances de battre le record de chaleur cet automne.
– Marc Vandiepenbeeck