Bilan de l’année climatologique 2006 à Uccle
Cette année climatologique 2005-2006 – l’année climatologique va du premier décembre au 30 novembre – fut particulièrement remarquable par le nombre de records de la température moyenne à Uccle que l’on a battus. Le plus spectaculaire fut le record de l’automne : les paramètres statistiques de la série nous donnent une période de retour supérieure à 500 ans. L’insolation a connu des déficits remarquables en février et août et un excès important en juillet. La pluviosité a été particulièrement abondante au cours du mois d’août. C’est la cinquième année climatologique la plus chaude depuis 1833.
L’hiver (de décembre à février) a été plus frais que la norme. Le fait n’aurait pas mérité d’être signalé si ce n’est qu’il faut remonter à 1997 pour retrouver un hiver avec une température inférieure à la norme. Du point de vue des précipitations, le mois de janvier a été marqué par un déficit important des quantités d’eau recueillie et de la fréquence des précipitations. La durée d’ensoleillement de l’hiver fut normale malgré un déficit record de l’ensoleillement en février : on a seulement enregistré ce mois-là 29 h 55 min de Soleil (norm. : 73 h). Le précédent record datait de 1923 avec 35 h de Soleil.
Le printemps (de mars à mai) fut relativement sec et sombre. Les conditions hivernales que l’on connaissait à la fin de l’hiver se sont prolongées jusqu’au début de la troisième décade de mars. Dans l’ensemble, le printemps a été anormalement déficitaire en précipitations. Seul le mois de mai a été bien arrosé et les pluies se sont produites principalement au cours de la deuxième moitié du mois. Fin mars-début – avril a connu aussi un épisode relativement pluvieux. Avec 391 heures de Soleil (norm. : 477 h), l’insolation fut également anormalement déficitaire avec une durée presque équivalente à celle du printemps 2005 (394 h).
L’été (de juin à août) fut caractérisé par un excès « exceptionnel» de la température. L’excès des températures fut particulièrement marqué durant le mois de juillet où entre le 10 et le 30 on a connu une vague de chaleur (minimum cinq jours consécutifs avec des maxima supérieur à 25°C dont 3 avec des maxima supérieurs à 30°C). Une autre vague de chaleur, moins longue, s’est produite du 9 au 13 juin. Le mois de juin a également été très anormalement chaud, ce qui explique l’excès exceptionnel de la température de cette saison malgré un mois d’août normal du point de vue de ce paramètre. Les précipitations, bien qu’anormalement peu fréquentes, ont été légèrement supérieures à la normale. C’est le mois d’août qui a enregistré la plus grande partie de ces précipitations. Avec 202,3 mm (norm. : 74,4 mm), ce mois n’est dépassé, en quantité, que par le mois d’août 1996 où la quantité d’eau recueillie a été de 231,2 mm. Du point de vue de l’insolation, après avoir connu un mois de juillet particulièrement ensoleillé, on a eu un record de déficit d’insolation au mois d’août avec seulement 94 h 30 min de Soleil (norm. : 188 h) alors que la durée d’ensoleillement de juillet avait atteint 308 h 40 min (norm. : 195 h) ; cette valeur se situant en deuxième position parmi les mois de juillet les plus ensoleillés, le record restant observé au cours de l’année 1959 avec 314 h 35 min. Notons encore le contraste remarquable que l’on a eu entre le mois de juillet et le mois d’août. enregistrés, une « chute » de 6,7°C, une « diminution » de 214 h de Soleil et une « augmentation » de 154 mm de pluie.
L’automne (de septembre à novembre) fut très exceptionnellement doux. À partir des paramètres statistiques de la série des températures moyennes à Bruxelles-Uccle, on peut calculer qu’un tel événement se produit plus rarement qu’une fois tous les 500 ans. Mais c’est tout logiquement que ce record est tombé. En effet, le mois de septembre est le mois le plus chaud depuis que l’on fait des observations à Bruxelles- Uccle en 1833. La température moyenne a été de 18,4°C, le précédent record date de 1949 et 1999 avec une valeur de 17,7°C (norm. : 14,6°C). Avec 14,2°C, la valeur moyenne de la température du mois d’octobre a été remarquablement élevée : elle se situe en deuxième position parmi les mois d’octobre les plus chauds, le record date de 2001 avec 14,4°C (norm. : 10,4°C). Avec une quatrième place au hit-parade des mois de novembre les plus chauds, le mois de novembre a enregistré une température moyenne de 9,1°C alors que la normale est de 6,1°C. Il en résulte une température moyenne de cet automne particulièrement élevée avec 13,9°C. L’excès par rapport au record précédent, qui date de l’année 2005, est particulièrement impressionnant : +1,6°C d’écart. Le déficit exceptionnel des précipitations de septembre (9,2 mm contre une normale de 69,8 mm) est à l’origine d’un déficit global des précipitations de cette saison : 137,1 mm pour une normale de 208,9 mm. L’insolation est normale avec un petit excès de 22 h.
Finalement, ce cumul de périodes douces voire chaudes a conduit cette année climatologique à prendre la 5ème place parmi les années les plus chaudes depuis que l’on fait des observations à Bruxelles – Uccle. On a une température moyenne de 11,2°C (norm. : 9,8°C) alors que la plus chaude reste 1989 avec 11,4°C. En revanche les précipitations avec 793,4 mm en 184 jours (norm. : 780,1 mm en 203 jours) et l’insolation avec 1539,4 h (norm. : 1555 h) sont normales.
En conclusion, c’est à nouveau la douceur qui est la caractéristique essentielle de cette année climatologique. Elle collectionne un nombre impressionnant de records ou de sous-records parmi les températures, l’insolation et les précipitations. Le record de l’automne est particulièrement remarquable. Cette année sort vraiment de la norme.
– Marc Vandiepenbeeck
– Températures moyennes mensuelles à Uccle (°C)
– Durée d’ensoleillement à Uccle (en heures)
– Précipitations mensuelles à Uccle (en mm)
– Nombre de jours de précipitations (en jours)