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Orage et neige
Un phénomène relativement rare a été observé hier le 16 décembre 2010 : des orages accompagnés de neige se sont produits dans la région namuroise. J’en ai déjà observé personnellement. Mais ces événements semblent curieux car on associe orage avec chaleur et donc l’association d’orage avec de la neige semble impossible pour certains.
Et pourtant, les orages en hiver sont relativement nombreux et depuis que l’IRM dispose du système SAFIR qui détecte les éclairs et détermine leur position avec une relativement grande précision, on en observe plus qu’avant. Actuellement, le nombre moyen d’orages observés au cours des mois d’hiver (décembre, janvier et février) est de 7. En 1990, on a même observé 18 jours d’orages.
Les orages de neige arrivent en présence d’une masse d’air polaire et se produisent au niveau du front froid. C’est exactement ce qui s’est passé ce 16 décembre lorsqu’un front froid a traversé la Belgique (voir graphique)
On voit clairement le passage du front vers 18 h 30 à Uccle (temps local, 5 :30 pm temps universel). Des éclairs ont été observés avec SAFIR vers 19 h 15 et 19 h 50 dans la région Namuroise. Les orages sont quasiment toujours des orages associés à un front froid en hiver.
Carte SAFIR du 16/12/2010 (source IRM)
Lorsqu’une masse d’air froid pousse de l’air chaud, on observe un soulèvement rapide de l’air chaud car cet air est plus léger que l’air froid. Ce mouvement permet le développement d’un cumulonimbus. Ce qui est important c’est, entre autre, la différence de température entre les deux masses d’air. En été, cela peut donner des orages très violents comme celui qui a traversé la Belgique le 14 juillet de cette année. En hiver, ils sont généralement peu actifs et très localisés car l’énergie disponible est moins grande par temps froid.
L’événement est rare car les deux phénomènes indépendamment l’un de l’autre sont rares. Leur combinaison est donc d’autant plus rare. Fin janvier 2004, un phénomène d’orage accompagné de neige s’était déjà produit. Depuis le début du siècle, ce phénomène a été observé à plusieurs reprises dans le pays : 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006 pour un total de 10 jours où cette situation a été constatée. Ce n’est donc pas un phénomène si rare que cela en Belgique, mais vu que c’est très localisé, c’est assez rare ponctuellement.
Les deux premières décades de décembre
La température moyenne à Uccle des deux premières décades de décembre est exceptionnellement basse. Cette valeur s’élève à -0,9°C et prend la quatrième position des débuts d’hiver météorologique les plus froids et elle partage cette place avec 1969, série qui débute en 1901.
Le record date de 1933 avec une température moyenne de -4,2°C. Viennent ensuite les années 1927 et 1963 avec respectivement -1,8°C et -1,0°C.
Les valeurs du total des précipitations et de la durée d’ensoleillement sont normales avec respectivement 57,8 mm (norm. : 51,3 mm) et 28,8 h de Soleil (norm. : 31,1 h).
Le nombre de jours de chute de neige est également exceptionnel avec un total de 15 jours. Cette valeur égale le record du mois entier qui a été enregistré à Uccle en 1950. Ce record sera sans doute dépassé selon les prévisions disponibles actuellement.
De l’or blanc au chaos blanc
La neige fait le bonheur des skieurs mais le malheur des automobilistes et des piétons. Dès que les Hautes Fagnes se revêtent d’un manteau blanc, c’est la course pour profiter de ces rares moments de bonheur pour les amoureux de sport de glisse.
Mais si cela glisse pour les skieurs, cela glisse aussi pour les autres. C’est le revers de la médaille. Et ces derniers jours, nous avons été témoins directement ou indirectement des difficultés des se déplacer lors d’événements neigeux. Quoi de plus normal et pour plusieurs raisons :
· La neige est un élément solide de l’eau. Sa présence au sol est déjà en soi une contrainte au mouvement
· De plus, elle subit des changements au cours du temps. Elle est tassée par le passage des véhicules ou des piétons. On a déjà tous constaté que, lorsqu’on se déplace sur un trottoir enneigé très fréquenté, cela devient de plus en plus difficile de garder son équilibre et s’il y a encore de la neige fraîche, il vaut mieux passer par cet espace.
· La neige au sol change aussi avec les variations de température. En cas de gel permanent, elle durcit et devient craquante. Mais le plus dangereux sont les phases de gel et dégel. Dans ce cas, la neige change de nature : elle passe a l’état liquide et puis solide. Ce n’est plus de la neige mais de la glace qui est beaucoup plus glissante que la neige elle-même.
Sa présence sur les routes complique les déplacements et la moindre pente devient un piège pour les véhicules qui l’abordent. Le meilleur conseil est donc de ne pas se déplacer dans ces circonstances. Les prévisions sont devenues suffisamment fiables pour en tenir compte. Ces prévisions sont difficiles car il n’est pas évident de prévoir l’épaisseur de neige qui va s ‘accumuler. Et les zones de transition sont en outre difficiles à définir en fonction de la limite du 0°C et du remplacement de la neige en pluie.
Ce début d’hiver est plus neigeux que d’habitude : à Uccle, on a déjà noté 14 jours de chute de neige alors que la moyenne 1901-2009 est de 4,1 jours et si on prend la moyenne des 30 dernières années, on a 3,5 jours. Avec la valeur arrêtée au 19/12, on se situe parmi les 2 mois de décembre où l’on a le plus grand nombre de jours avec des chutes de neige. Le cumul de novembre à maintenant est très exceptionnel À ce jour, on a 20 jours de précipitations neigeuses. On a ainsi dépassé les records de 1919, 1923 et 1925 !
Une question revient régulièrement lors de situation relativement froide : et le changement de climat dans tout cela ? La réponse est courte : la Belgique n’est qu’un tout petit point sur la Terre, et l’Europe n’a pas beaucoup de poids non plus. De plus le changement de climat intervient sur de très longues durées. La période, même si elle paraît longue, est courte à l’échelle du changement.
Autre question : faut-il investir ? Oui et non. Si l’investissement est fait dans le but de sauver des vies ou de diminuer le risque de blessures, alors oui il faut investir. Maintenant, s’il s’agit de réduire des inconvénients à nos vies de routine, ma réponse est non. La fréquence de ces événements est beaucoup trop faible que pour investir des millions d’euros à cette fin. Il faut admettre de temps en temps que la nature est au-dessus de l’homme et qu’il faut parfois se plier à ses exigences.
Cette année, les compagnies aériennes ont été particulièrement gênées par des conditions atmosphériques particulières. En avril, l’espace aérien était fermé suite à la présence de cendres volcaniques émise par le volcan islandais Eyjafjöll. Et ces derniers jours, la présence de la neige au sol a entravé les atterrissages et décollages des avions.
Année climatologique 2010 à Uccle
L’année climatologique 2010 (qui commence le premier décembre 2009 et se termine le 30 novembre 2010) fut caractérisée par une pression atmosphérique moyenne et une vitesse moyenne du vent très anormalement basse, une fréquence anormalement élevées des jours d’hiver et de forte chaleur. La moyenne de la température minimale et l’humidité relative sont anormalement basses (voir tableau 1).
Table 1 : Valeurs annuelles (colonne 2010) de différents paramètres de l’année climatologique comparées aux normales 1901-2000 et caractéristiques (voir tableau 2).
2010 |
Norm. 1901-2000 |
Caracté-ristiques |
||
Pression de l’air (réduite au niveau de la mer) (hPa) |
1013.3 |
1015.7 |
ta- |
|
Vitesse moyenne du vent (m/s) |
3.4 |
3.7 |
ta- |
|
Durée d’ensoleillement (h) |
1569 |
1554 |
n |
|
Température moyenne (°C) |
9.6 |
9.7 |
n |
|
Température maximale moyenne (°C) |
13.8 |
13.8 |
n |
|
Température minimale moyenne (°C) |
6.2 |
6.7 |
a- |
|
Température maximale absolue (°C) |
33.9 |
31.7 |
n |
|
Température minimale absolue (°C) |
-10.9 |
-8.9 |
n |
|
Nombre de jours de gel (min < 0°C) |
58 |
47 |
n |
|
Nombre de jours hivernaux (max < 0°C) |
18 |
8 |
a+ |
|
Nombre de jours estivaux (max ≥ 25 °C) |
31 |
25 |
n |
|
Nombre de jours de forte chaleur (max ≥ 30°C) |
7 |
3 |
a+ p> |
|
Humidité relative moyenne de l’air (%) |
79.1 |
81.0 |
a- |
|
Tension de vapeur moyen (hPa) |
10.2 |
10.3 |
n |
|
Total des précipitations (mm) |
918.7 |
804.8 |
n |
|
Nombre de jours de précipitations mesurables |
194 |
207 |
n |
|
Nombre de jours d’orages dans le pays |
93 |
94* |
n |
|
Nombre de jour avec des précipitations en tout ou en partie de neige |
39 |
23 |
e+ |
* La normale du nombre de jours d’orages dans le pays est calculée en utilisant les mesures de l’activité électrique atmosphérique effectuées par le système SAFIR de détection de l’activité électrique dans l’atmosphère.
Tableau 2 : caractéristiques.
Code |
Niveaux d’anormalité |
Phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les |
n |
normal |
– |
a |
anormal |
6 ans |
ta |
très anormal |
10 ans |
e |
exceptionnel |
30 ans |
te |
très exceptionnel |
100 ans |
Un printemps et un été bien ensoleillé ont compensé les déficits observés des hiver et automne relativement sombres. Les mois d’août, de septembre et de novembre sont à l’origine du léger excès des précipitations avec respectivement 187,4 (norm. : 74 ,4), 109,8 (norm. : 69 ,8) et 124, mm (norm. : 68,3). Si cette année est normale du point de vue de la température moyenne, il faut cependant remonter à 1996 puis à 1987 pour trouver des années plus froides que cette année.
Nous avons deux épisodes pluvieux remarquables. Le premier fut les quantités tombées en deux jours le 15 et 16 août où on a eu respectivement 53,9 et 49,7 mm soit 103,6 mm en 48 h. L’autre s’est produit en novembre : entre le 9 et le 13, on a relevé 100,6 mm de pluie en 5 jours. Ces pluies cumulées ont donné lieu à des inondations importantes dans une grande partie du pays (voir figure 1).
Le phénomène le plus remarquable fut la fréquence exceptionnelle des jours où les précipitations furent en tout ou en partie de neige. On a totalisé 39 jours : cette valeur avait été également atteinte en 1917, 1965 et 1970. En 1909 et 1968, ce nombre de jours s’élevait à 40 et la valeur la plus élevée avait été enregistrée en 1907 avec 52 jours avec des précipitations neigeuses.
En dehors des inondations de novembre er les vents violents observés sous les orages du 14 jullet, nous ne retiendrons pas grand chose de cette année.
Chute du cloché de la collégiale de Ciney le 14 juillet 2010
Figure 1 : Températures moyennes et normales et précipitations de l’année climatologiques 2010
Vague de froid précoce ?
Dans plusieurs médias, on a parlé d’une vague de froid exceptionnelle pour cette fin novembre, début décembre En fait, il y a confusion entre vague de froid qui concerne la température et période neigeuse qui n’est pas nécessairement une période froide. Cette période est néanmoins remarquable pour la période de l’année avec des valeurs basses dans les journées des 1 et 2 décembre.
Depuis 1889, nous avons eu 36 années où au cours de la troisième décade de novembre, une épaisseur mesurable de neige (épaisseur supérieur ou égale à 1 cm) a été observée à Uccle. La neige la plus précoce est tombée le 8 octobre 1904 mais n’est pas restée au sol. Les première trace de neige au sol avait été observée le 16octobre 1919. Alors que le 30 octobre 1941, on notait 5 cm à 8 h du matin.
Cette année à Uccle, on relevait 2 cm de neige le 30 novembre, 2 cm le premier décembre, 5 cm le 2 et 7cm le 3. Cela fait bien pâle figure à conté des 21 cm relevé le 25 novembre 2005 et de 33 cm le 28 novembre 1973. Cette année, on est donc loin de ces valeurs remarquables. Cette offensive neigeuse n’a rien de particulier, cela arrive régulièrement. La seule différence qui est liée au saut de température observé en 1988, est que la fréquence des neiges précoces (avant décembre) est passée d’en moyenne une fois tous les 3 anas à une fois tous les 7 ans.
Du point de vue froid, on a déjà connu pire, sauf pour les températures maximales des 1 et 2 décembre. Les minima sont négatif depuis le 27 avec un minimum de -0,6°C. Les jours suivants, on a eu successivement -4,5°C, -4,4°C, -2,8°C, -5,0°C et -7,2°C. Le valeurs les plus remarquables pour cette période de l’année sont -7,4°C noté les 22 et 23 novembre 1998 et ‑9,6°C et -10,5°C les 29 et 30 novembre 1921. En décembre on -12,1 le 6 de l’année 1931, -10,1 le 3 en 1973.
Les maxima sont à l’avenant avec depuis le 27, les valeurs suivantes : 2.7, 1.8, -1.6, -0.7, ‑4.9 et -4.5°C pour le 2 décembre. Les deux dernières valeurs sont remarquables. On a eu -4.2°C le 29 novembre 1921, puis il faut aller jusqu’au 9 décembre pour trouver un -5,2°C en 1945. Les températures devraient rester négatives jusque samedi soir. Le thermomètre devrait passer le cap des 0°C dans la nuit de samedi à dimanche.
Déficit d’insolation remarquable ce mois de novembre !
Ce mois de novembre n’est pas encore terminé, on peut cependant déjà dire que l’insolation a été remarquablement basse. À ce jour (29/11/10), on n’a enregistré que 23,8 h de Soleil. Il reste deux jours (aujourd’hui 29 et demain le 30). Mais les prévisions ne donnent pas un ensoleillement important pour ces deux journées et le total des heures de Soleil ne devrait pas augmenter de façon notable.
Le mois de novembre le plus sombre date de 1922 et on y avait totalisé 21,0 h de Soleil. Ensuite viennent les années 1927 et 1946 avec 26,2 h de Soleil. Cette année, la durée d’insolation pourrait rester inférieure à ces 26,2 h et on aurait ainsi le deuxième mois de novembre le plus sombre depuis 1887, début des observations héliographiques à Uccle. Au cas où le ciel permettrait d’avoir plus de 2,7 h de Soleil pour les 29 et 30, le mois de novembre perdrait son caractère ‘très exceptionnel’. En dessous de 27,2 h, il serait qualifié d’exceptionnel. Entre 27,2 h et 36,7 h, on se trouverait dans la tranche « très anormal »
Code |
Niveaux d’anormalité |
Phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les |
n |
normal |
– |
a |
anormal |
6 ans |
ta |
très anormal |
10 ans |
e |
exceptionnel |
30 ans |
te |
très exceptionnel |
100 an |
L’épisode pluvieux du mois de novembre 2010
Du 12 vers midi au 13 vers minuit, il a plu sans discontinuer sur toute la Belgique. Ces pluies sont consécutives à une série importante de précipitations qui ont débuté le 9. Le résultat s’est traduit par un débordement important des cours d’eau dans le centre du pays.
La situation atmosphérique fut la suivante : une profonde dépression atmosphérique s’est déplacée de l’ouest à l’est de l’Écosse. Le 13, elle s’étendait depuis l’ouest de l’Irlande jusqu’à la Baltique. La rencontre de la masse d’air d’origine polaire avec celle venant du sud a créé un immense front qui s’étirait depuis le centre de l’Atlantique jusqu’au cœur de l’Europe centrale.
État de l’atmosphère le 13 novembre à 0 h TU.
Ce front était accompagné de précipitations relativement abondantes mais surtout passait sur notre pays dans le sens de sa longueur alors que généralement ce type de front traverse la Belgique dans le sens de sa largeur. Il en a résulté des précipitations continues durant 36 h. Au cours de cet épisode, nos observateurs ont relevé de 20 mm à près de 100 mm selon les régions. Ces précipitations succédaient déjà à plusieurs épisodes de pluie depuis le 9. Entre le 9 à 8h et le 14 à 8 h, on a relevé de 30 à 145 mm.sur le pays. Ces précipitations sur 5 jours ne sont pas exceptionnelles. Pour mémoire, on avait déjà enregistré cette année, au mois d’août, plus de 100 mm en 48 heures les 15 et 16 de ce mois-là. En réalité, l’épisode de ce mois de novembre peut être qualifié d’anormal (phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les 6 à 10 ans) à très anormal (phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les10 à 30 ans). Pour rappel, le phénomène doit être plus rare qu’une fois tous les 20 ans pour le critère de pluie durant la saison hivernale (d’octobre à mars)
Valeurs observées à la station Davis installée récemment dans le parc climatologique d’Uccle.
Les inondations sont dues à la quantité de pluie qui est tombée au cours de l’épisode du 12 au 13. Mais il faut évidemment tenir compte d’autres facteurs comme la présence des feuilles mortes qui sont tombées des arbres principalement lors des grands vents du 11 novembre et des précipitations qui ont précédé l’épisode qui a amené la catastrophe. En effet, suivant les quantités plus ou moins abondantes avant l’épisode, les conséquences ne vont pas être les mêmes. Dans le cas de cette année, il y a eu des pluies abondantes le 9, puis encore deux jours avec des pluies plus modérées, mais cumulées à celles du 9 ont contribué à saturer les cours d’eau et à gorger les sols au point qu’ils deviennent imperméables. D’autres causes aggravantes non météorologiques peuvent également contribuer à la catastrophe même si les pluies ne sont pas localement abondantes.
Pour retrouver dans le passé des événements aussi important spatialement, il faut remonter aux hivers 1991 et 1993 et bien d’autres encore.
Deuxième décade de novembre 2010
Du 11 au 15, notre temps est déterminé par une zone de basse pression située sur ou au voisinage des Îles britanniques déterminant sur nos régions des courants maritimes. Du 16 au 17, notre pays est soumis à des courants maritimes plus frais associés à un anticyclone centré sur la Scandinavie. Du 18 au 20, on assiste au retour de courants maritimes associés à une dépression située au voisinage sur la Grande-Bretagne puis à l’ouest de la France.
Le total des précipitation est très exceptionnel avec 86,8 mm de pluie (norm. : 21,8 mm). C’est la valeur la plus élevée pour une deuxième décade de novembre dont la série commence en 1901. Le précédent record datait de 1964 avec 71,0 mm. La valeur de la durée d’ensoleillement est exceptionnellement basse avec 6,7 h de Soleil (norm. : 21,8 h). Cette valeur situe cette décade en deuxième position des décades les plus sombre de la mi-novembre. Le record date de 1964 avec 3,4 h. La valeur de la température moyenne est normalement élevée avec 7,6°C (norm. : 6,7°C). On notera également que la durée de l’ensoleillement des deux premières décades est la valeur la plus basse depuis 1951 avec un total de 12,1 h de Soleil. Le record précédent datait de 1951 avec 23,5 h de Soleil.
Douce nuit !
La nuit du 3 au 4 novembre 2010 fut marquée par une température particulièrement douce pour un mois de novembre. Dans le pays on a enregistré des températures minimales nocturnes comprises entre 12°C et 15°C.
A Uccle, le minimum a été de 14,0°C. Normalement les minimas en cette période de l’année dans le centre du pays oscillent autour de 5 °C, le plus souvent entre 1 et 9°C.
Une situation barométrique particulière impliquant la formation d’une barrière de haute pression au sud de notre pays et une zone de basse pression au nord est à l’origine de la douceur de cette nuit, nous apportant des vents rapides et très doux depuis l’océan. Dans ces circonstances, même en plein hiver on peut atteindre des températures nocturnes de 14°C à 15 °C.
Aujourd’hui encore, nous connaîtrons des températures diurnes très douces, localement jusqu’à 17°C. De telles valeurs sont élevées mais ne sont pas des records puisque nous avons déjà enregistré à Uccle auparavant, début novembre, des températures de 18°C et même de 20°C. Le record date du 6 novembre 1955 avec 20,3°C. On a également atteint 20,2°C le 4 novembre 1994.
Samedi, un front froid actif venant du nord nous ramènera des températures plus conformes aux normales saisonnières.
(Tous les chiffres relevés ici concernent les données synoptiques)
Les températures jouent au yo-yo
Au cours des dernières semaines les températures montent et descendent régulièrement. Pourquoi ?
Le tableau suivant vous montre les hauts et les bas de la température maximale à Uccle depuis le 22 septembre :
Date |
Température maximale |
22/09 |
23.7°C |
27/9 |
12.5°C |
03/10 |
23.1°C |
06/10 |
18.6°C |
09/10 |
22.5°C |
12/10 |
13.6°C |
On a un peu l’impression que l’été passe à l’hiver par à-coup. Et c’est effectivement ce qui se passe cette année, mais cela n’a rien de particulier. Nous sommes en automne qui est la saison de transition entre l’été et l’hiver. Dans certains cas on reste encore quelques semaines en été puis on passe brutalement en hiver comme ce fut le cas en octobre 2003 ou octobre 2008. Dans d’autres cas, la transition se fait par une diminution lente et relativement constante comme en 2001. Enfin cette transition peut se faire par saccade comme en 2004 où les 20°C étaient encore atteints au cours de la dernière décade d’octobre.
Bien entendu, chaque automne a son propre comportement qui dépend de la manière dont les masses d’air évoluent au voisinage de nos région. Cette année nous avons des dépressions qui évoluent de l’océan Atlantique vers la Scandinavie. Au cours de ces déplacements, nous nous trouvons successivement dans des courants maritimes d’origine tropicale comme autour des 11 et 22 septembre et des 3 et 9 octobre (voir graphique). En revanche autour du 15-18, du 27 septembre puis du 6 octobre nous nous trouvons dans des courants maritimes ayant parfois un caractère polaire. À partir du 11 octobre, la situation devient différente avec un anticyclone situé sur le sud de la Scandinavie qui détermine des courant continentaux ayant une origine septentrionale.
Les masses d’air du sud quittent à peine l’été et sont encore chaudes et quand ces masses d’air arrivent sur nos régions, c’est la douceur qui domine notre temps. Quand elles viennent du nord, région où le Soleil apporte déjà moins d’énergie, le froid commence a être bien marqué. Quand on a une alternance de courants méridionaux et septentrionaux, on a des températures contrastées. C’est ce que figurait Jacques Brel dans sa chanson « Le Plat Pays » en disant « Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot ».
Des soubresauts de ce type peuvent encore se produire. Cela s’est traduit dans la mémoire populaire par les dictons concernant la Saint-Martin : « A la Saint-Martin, une éphémère chaleur revient », ou « L’été de Saint-Martin dure trois jours et un brin ». Dans ce dernier dicton, on a l’analogie avec les trois Saints de Glace du mois de mai. Même si une période froide a l’air de s’installer sur nos régions, il n’est pas exclu de retrouver des températures plus douces plus tard dans le mois d’octobre ou même au début du mois de novembre.