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    Les orages (partie 4)

    Cette partie va être consacrée à l’évolution de l’intensité des pluies orageuses. Ensuite on examine différentes situations qui aggravent les inondations lors d’un orage.

    Les pluies orageuses sont-elles plus intenses ?

    À nouveau, il est difficile de répondre rigoureusement à cette question puisque les séries d’observations des précipitations dont l’IRM dispose sur de longues périodes de temps peuvent présenter des biais dans les statistiques du fait de la variabilité dans l’espace et dans le temps des réseaux d’observations.

    En examinant le site de l’IRM consacré aux principaux phénomènes météorologiques observés dans notre pays au cours du 20e siècle (http://www.meteo.be/francais/pages/Klimatologisch/century/index.html), on peut constater que des pluies très intenses et très abondantes se sont produites localement, à différents moments de l’année, tout au long du siècle. Par exemple, le 11 juin 1906, on a enregistré 155 mm à Middelkerke à l’occasion d’un orage ; le 25 juillet 1925, on a mesuré 83 mm en 30 minutes à Rummen, etc.

    D’autre part, une étude statistique récente de D. Gellens, scientifique à l’IRM, montre que les hauteurs des pluies maximales en été ont tendance à diminuer depuis 1950. Ce résultat semble contredire l’impression d’augmentation des inondations dans notre pays. Mais les facteurs météorologiques ne sont pas les seuls qui entrent en jeu pour expliquer les inondations et leur évolution dans un pays développé comme le nôtre.

    Facteurs aggravant les inondations

    Des inondations peuvent localement parfois être spectaculaires sans que les précipitations n’aient été particulièrement importantes en ces endroits. Des circonstances météorologiques ou d’autres facteurs non météorologiques peuvent accentuer les caractères parfois dramatiques des inondations. En voici une liste non exhaustive :

    • Des précipitations qui arrivent sur un sol gorgé d’eau et des rivières déjà bien alimentées. Les orages survenus cette année suivent une année 2001 et un début d’année 2002 au cours desquels il n’y a eu que relativement peu de répit entre les différentes zones de pluie qui sont passées sur le pays
    • Une modification de l’environnement pouvant avoir des conséquences sur les écoulements des eaux de surface. L’exemple type est la suppression des bocages avec la disparition des haies qui provoque un écoulement plus rapide de l’eau le long des pentes.
    • Un entretien insuffisant du réseau d’égouttage. À la longue, des objets plus ou moins encombrants s’accumulent dans les égouts ou bouchent les avaloirs, empêchant un écoulement normal des eaux.
    • Une augmentation des surfaces imperméables. Par exemple, la construction de parkings dans des zones commerciales risque de provoquer un ruissellement plus rapide de l’eau. Les conséquences sont d’autant plus importantes que ces zones sont situées dans des avalaisons (creux dans une pente par où les eaux de pluies passent naturellement lors des précipitations).
    • La réduction des surfaces boisées. Celles-ci permettent une interception d’eau importante du fait que l’eau de pluie doit préalablement mouiller une grande surface foliaire avant de s’écouler vers la surface. D’autre part, l’eau arrive à vitesse réduite sur le sol, diminuant le tassement qu’aurait produit une pluie arrivant directement et à « grande vitesse » sur le sol.

    Il ne faut pas non plus perdre de vue qu’une inondation peut se produire en des endroits où soit il n’a pas plu, soit là où les précipitations n’ont pas été très importantes. En effet, si des précipitations importantes se produisent aux voisinages de la source de la rivière, toute l’eau tombée sur le basin versant se rassemble plus ou moins vite vers la partie basse de la vallée. Cela amène une importante quantité d’eau vers le lieu où la vitesse d’écoulement diminue suite à la réduction de la pente du relief. C’est à cet endroit que l’inondation commence à être importante. Ensuite, si le volume de l’eau est grand, le front de l’inondation va progressivement descendre la vallée provoquant des dégâts en aval du lieu où les pluies importantes se sont produites. Cela s’arrêtera quand la largeur normale du lit de la rivière peut absorber toute l’eau venue de l’amont.