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    Hiver 2010

    La période de froid se termine progressivement dans le pays. À ce jour, seules dans la province de Liège, les rigueurs hivernales persistent. Ce n’est pas parce que cet épisode se termine que l’hiver ne peut encore montrer le bout de son nez. Ainsi à Uccle, en mai 1986, on observait 4 jours avec des chutes de neige.

    Pour les deux mois, décembre et janvier, on a observé, à Uccle, une température moyenne de 1,5°C alors que la moyenne 1833-2010 est de 2,5°C et que l’on peut considérer la valeur de cette année comme normale. C’est le couple décembre 1879 – janvier 1880 qui est le plus froid avec une température moyenne de -3,4°C soit 5°C de moins que cette année. Il est bien évident que cet hiver est en revanche à considérer comme froid par rapport au dernier saut de température observé après 1988. En effet, la température moyenne, entre 1988 et 2010, est de 3,9°C ce qui entraîne un écart plus important que les hivers doux que nous avons connus ces dernières années.

    Le froid s’est installé en 3 épisodes : on a eu des températures minimales inférieures à 0°C entre le 13 et le 22 décembre, puis entre le 28 décembre et le 15 janvier et du 25 au premier février (avec un jour sans gel le 28). Un seul jour, la température est descendue en-dessous de ‑10°C : le 19 décembre.

    Il n’est pas évident de comparer deux périodes de décembre à janvier. En effet, si les températures moyennes des deux périodes sont respectivement 1,8°C pour 2009 et 1,5°C pour 2010, les deux débuts d’hiver sont quand même assez différents : on a eu 4 jours de très grands froids en 2009 et un seul en 2010 ; en revanche, on a eu 5 jours d’hiver (Tx < 0°C) en 2009 et 12 pour cette année, alors que la différence entre 2009 et 2010 pour les jours de gel (Tn <0°C) est moins nette avec respectivement 30 et 35 jours de gel. Une dernière différence, au niveau des températures, est, qu’en 2009, on a eu une seule période froide alors que, cette année, on a eu 3.

    Depuis la hausse de température de 1988, les doublets froids (décembre plus janvier) se sont produits en1996 (1,5°C), 1997 (0,3°C), 2009(1,8°C) et 2010 (1,5°C). Une période chaude ne veut pas dire que la variabilité climatique a disparu. On a une moyenne différente mais les températures restent variable autour de cette moyenne avec toujours des possibilités de connaître des périodes froides. De même, une période froide, ne signifie pas la fin de la période chaude que l’on a depuis 1988. Après 1997, on a eu 9 doublets plus chauds que la norme et le plus chaud fut celui de 2007 avec 6,6°C !

    Le climat est évalué sur une longue période et les normales standards sont calculées sur 30 ans. On ne peut donc tirer de conclusions à partir d’un (dernier) point de la série pour en déduire la tendance vers laquelle le futur va s’orienter.

     

    hiver_2010.png

     

    Normales saisonnières : Février

    Normales saisonnières : Février

     

    Températures maximales

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
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    1

    2

    6

    10

    2

    1

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    3

    3

    7

    11

     

    Températures minimales

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    Borne
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    1

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    1

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    3

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    Précipitations

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    5.8

    21.3

    36.0

    2

    3.7

    19.2

    31.6

    3

    2.4

    16.1

    27.9

     

    Insolation

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    11.4

    21.6

    32.5

    2

    13.7

    29.4

    45.4

    3

    13.8

    25.7

    34.5

    Neige et gel

    Les conditions météorologiques que nous connaissons pour le moment amènent à des commentaires qui me surprennent. Ainsi plusieurs personnes m’ont dit que ce n’est pas normal qu’il neige avec une température négative !

    Je ne vois pas pourquoi le gel empêcherait la chute de la neige ! Au contraire, ce n’est qu’avec des températures négatives que la neige va se former. Dans les nuages en altitude, l’air est saturé en vapeur d’eau et l’excès qu’il ne peut contenir va se transformer en liquide et/ou en glace. Dans le cas où l’atmosphère est pure, on va avoir de l’eau surfondue, c’est-à-dire de l’eau sous forme liquide à des températures relativement basses. En revanche, s’il y a de petites particules solides dans l’air comme de la poussière, de la fumée, des aérosols, …, de fines paillettes de glace se forment. Celles-ci, suite à de la turbulence dans le nuage, vont s’agglutiner et former des cristaux de forme hexagonale. L’étape suivante est la formation de flocons. Ce sont les cristaux qui vont former des flocons plus ou moins volumineux. Dans ce cas, la température doit toujours être négative sinon, la glace va fondre et former des gouttes de pluie.

    La fourchette de température dans laquelle il neige le plus souvent est comprise entre -5°C et +5°C. Néanmoins, il peut neiger lorsque la température est plus basse, jusqu’à -10°C. Au-dessus de 5°C, il peut aussi neiger jusqu’à une température de 10°C. Dans ce cas, l’air est chaud près du sol, mais en altitude, il est négatif. Si l’épaisseur de la couche d’air chaud est faible, les flocons n’ont pas le temps de fondre.

    Lors de la fin d’une période de froid, l’arrivée de l’air chaud commence en altitude alors que de l’air froid peut encore traîner au sol. Dans ce cas, il se met à pleuvoir ou la chute de neige se transforme en pluie et comme le sol est encore froid, une couche de glace se forme sur le sol. On assiste alors à une période de 2 ou 3 heures pendant lesquelles les déplacements sont très difficiles. Mais dès que le sol est suffisamment chaud, ces inconvénients disparaissent.

    neige-bsa.png

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Chute ne neige à Bruxelles (Berchem-Sainte-Agathe) le 20 décembre 2009 (photo Marc Vandiepenbeeck)

    Normales saisonnière : Janvier

    Normales saisonnières : Janvier

     

    Températures maximales

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    1

    5

    9

    2

    1

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    Températures minimales

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
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    1

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    3

    -4

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    Précipitations

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    9.8

    26.4

    42.0

    2

    4.8

    21.3

    35.7

    3

    6.0

    22.4

    40.6

     

    Insolation

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    5.9

    12.2

    20.3

    2

    9.0

    20.1

    30.2

    3

    9.3

    19.7

    31.8

    2009 une année chaude sans plus

    Bilan de l’année 2009 à Uccle

    Le terme de cette année approche et l’heure est au bilan. N’étant pas complètement achevée, les chiffres présentés sont proches des valeurs finales mais seront certainement modifiés avec les valeurs définitives que nous auront le jour de l’an.

    Avec une moyenne de 11,0°C (norm. : 9,7°C) (les normales sont calculées sur la période 1901-2000) la valeur de la température moyenne annuelle est très anormalement élevée. Elle se situe à la 11ème place parmi les années les plus chaudes et ne se différencie des années 1995 et 2005 que par des centièmes de degré. Les mois d’avril et de novembre ont été particulièrement chauds. Ils occupent tous les deux la deuxième position des mois les plus chauds. En avril on avait eu 12,5°C (norm. : 9,0°C), le record datant de 2007 avec 14,3°C. La température moyenne de novembre 2009 a été de 9,7°C (norm. : 6,1°C) et le record avait été enregistré en 1994 avec une température moyenne de 10,4°C. On se souviendra aussi de la période de froid que nous avons connue en janvier avec entre autre 4 jours où la température minimale était descendue en dessous de -10°C, ce qui ne s’était plus produit à Uccle depuis 1996.

    La quantité d’eau recueillie est normalement déficitaire avec 745,6 mm (norm. : 804,8). Cette quantité a été relevée au pluviomètre 185 jours alors qu’une année normale en compte 207.

    L’insolation a également été normalement déficitaire avec 1706,8 h (norm. : 1802 h). Le mois de février avait été très sombre : avec 33,1 h de Soleil, il a pris la première place des mois de février les plus sombre, le précédent record datait de 2009 avec 39,0 h.

    On retiendra encore la courte période peu pluvieuse que l’on observé entre août et septembre et qui a touché plus particulièrement la province de Flandre Occidentale.

    Bref l’année a été douce et dans la continuité des années chaudes de ce début du siècle.

    ttmen2009.png

    Decembre 2009 : une deuxième décade en contraste avec la première

    Deuxième décade

    Le 11, les courants maritimes ont pris un caractère polaire suite au développement d’un anticyclone à l’ouest de la Grande Bretagne. Du 12 au 14, le déplacement de cet anticyclone vers la Scandinavie et sont retour vers les Îles britanniques a donné aux courants qui déterminent notre temps un caractère continental. Du 15 au 20, le remplacement de l’anticyclone par une dépression oscillant sur cette même région a déterminé sur notre pays des courants maritimes d’origine polaire.

    Les valeurs de la durée de l’ensoleillement et de la température moyenne sont très anormales. Elles sont respectivement : 28,2 h (norm. : 17,2h) et -1,3°C (norm. : 4,4°C). Le total des précipitation est normalement déficitaire avec 14,6 mm (norm. : 27,7 mm)

    Décembre 2009 : une première décade particulièrement sombre

     

    Première décade

    Le premier, une crête anticyclonique sur la Grande Bretagne nous a envoyé des courants maritimes frais. Du 2 au 10, notre temps est déterminé par des courants d’origine maritime doux associés à des dépressions au voisinage de la Grande Bretagne et/ou au sud de l’Islande.

    La durée d’insolation est exceptionnellement déficitaire : on a enregistré 2,3 h de Soleil (norm. : 19,8 h). Cette valeur est la deuxième valeur la plus basse relevée à Uccle; le record a été enregistrée lors de la première décade de 1956 avec 1,0 h de Soleil. On notera que la deuxième décade de janvier 1992, le Soleil n’a pas brillé une seule minute ! La température moyenne a été anormalement élevée : on a un valeur de 7,3°C (norm. : 4,4°C). La quantité d’eau recueillie est normale avec un total de 33,5 mm (norm. : 23,9 mm).


    12 jours pour le climat

    À l’occasion du sommet de Copenhague, on entend pas mal d’expressions erronées comme « une réunion pour lutter contre le changement de climat ». Le climat est une interaction complexe entre la source d’énergie sur la Terre (le Soleil) et la planète Terre composée de continents, d’océans et pourvue d’une atmosphère. Si le climat change, c’est que quelque chose a changé dans l’équilibre des ces différentes interactions.

    « L’homme est l’animal le plus sale de la terre ». En effet, il salit l’eau (rivières et océans), les sol et sous-sol et l’atmosphère. En plus des conséquences néfastes sur notre santé, la faune et la flore, on observe des retentissements sur le climat par un changement dans les quantités de gaz à effet de serre dans notre atmosphère. Cette modification perturbe l’équilibre des échanges énergétiques au niveau de l’atmosphère. L’augmentation de certains gaz comme le CO2, le méthane, le protoxyde d’azote, … a modifié le bilan au niveau des infrarouges qui sont émis par le sol et qui sont piégés par ces gaz : ce qui provoque une élévation de la température.

    Le but de la réunion de Copenhague est d’arriver à limiter le réchauffement de la Terre à un maximum de 2°C. Cela doit passer par une limitation drastique de notre pollution de l’air. Les gaz à effet de serre ont une durée de vie relativement longue dans l’atmosphère notamment 50 à 120 ans pour le CO2. Il en résulte que même une nette diminution de l’émission de ce gaz dans l’atmosphère n’aura d’effet qu’au plus tôt dans cinquante ans ! Il est donc urgent d’agir et d’agir fort.

    Pourquoi une limitation à un réchauffement de 2°C ?

    Les dernières études des scientifiques compilées et synthétisées par le GIEC montrent qu’une augmentation de plus de 2°C en moyenne sur toute la Terre aura des conséquences majeures pour notre planète. Sur le site http://www.agirpourlaplanete.com/ vous trouverez les raisons pour lesquelles on doit faire en sorte que le réchauffement de la Terre ne dépasse pas les 2°C.

    Personnellement je ne suis pas très optimiste quant aux résultats de cette réunion mondiale. Quand on voit qu’en de nombreux endroits, il est difficile de s’entendre à 2, comment rallier 192 pays à une position commune qui soit suivie d’effets rapides ? Je ne vois pas tous les pays et les ONG arriver à contrer les puissances économiques qui dirigent vraiment le monde. Et pourtant il faudrait y arriver. Le point le plus positif à l’heure actuelle est la présence d’Obama à ce sommet.

    Normales saisonnière : Décembre

    Normales saisonnières : decembre

     

    Températures maximales

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    3

    6

    10

    2

    1

    6

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    3

    1

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    Températures minimales

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    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

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    2

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    3

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    1

    5

     

    Précipitations

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    8.8

    25.4

    44.1

    2

    4.2

    23.0

    36.5

    3

    9.1

    28.7

    49.9

     

    Insolation

    decade

    Borne
    inférieure

    Moyenne

    Borne
    supérieure

    1

    7.0

    15.8

    25.8

    2

    6.4

    13.6

    22.4

    3

    4.3

    12.4

    20.7

    Un phénomène nuageux rarement observé

     

    Une lectrice de « News of Tomorrow » a observé et photographié ce bien étrange nuage au-dessus de Limoges, phénomène assez similaire à celui observé le lendemain en Roumanie, lui-même semblable à celui observé en Russie le 7 octobre.

     

     

    NuageLimoges3_s.jpg

    C’est un phénomène connu sous l’expression anglaise de « a hole punch cloud ».  Traduit littéralement, ce serait un nuage en trou de poinçon.

    Dans les mouvements de l’atmosphère, il peut y avoir des mouvements verticaux, aussi bien vers le haut que vers le bas. Dans ce cas-ci, c’est un mouvement vers le bas. La masse d’air descend localement en entrainant l’air humide avec lui. En descendant, l’air arrive dans une zone où la pression est plus importante et l’air subit une compression avec comme conséquence physique un réchauffement. On le qualifie d’adiabatique, car on ne chauffe pas l’air (il n’y a pas d’apport d’énergie) mais le simple fait de la compression provoque un échauffement. C’est le même effet que l’on ressent si on comprime rapidement et à plusieurs reprises de l’air dans une pompe à vélo. Dès que l’on est en-dessous de la saturation en vapeur d’eau, elle passe à l’état gazeux, en passant éventuellement par une phase liquide, et disparait. Dans certain cas, on observe un cône, dans d’autres, un trou (souvent circulaire) comme dans l’image ci-dessous.

     

    hole punch-thumb-500x339.jpg

    Dans ce cas, l’humidité est très faible et le nuage se dissipe très vite, donnant une éclaircie quasi circulaire.

    Dans le cas d’un cône, on obtient la figure suivante :

     

    2118546711_5d17b49489.jpg

    (Étrange phénomène nuageux au-dessus du sud du Mississippi – Un « Hole Punch Cloud » – Photo par le Capt Robert L. Brodie)

     

    On y voit bien le mouvement tournant de l’air descendant. Souvent ce sont des nuages de glace ; les cristaux mettent un peu de temps avant de passer de l’état solide à liquide (liquéfaction) puis gazeux (évaporation) ou de l’état solide à l’état gazeux (sublimation). Ce délai met bien le mouvement descendant en évidence par la formation d’un cône. Ce phénomène est rare et spectaculaire.