L’OMM à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques
Comme par le passé, l’Organisation a participé à la session annuelle de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CP 15).
Dans la déclaration prononcée lors de la séance d’ouverture de la trente et unième session de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique, l’OMM a présenté un compte rendu de la troisième Conférence mondiale sur le climat (CMC-3). Elle a annoncé que les participants à la Conférence avaient décidé d’instituer un Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC), afin que chaque pays et chaque secteur d’activité sensible au climat puissent à l’avenir obtenir et exploiter pleinement la prévision et l’information climatologiques, mettant ainsi la science au service de la société.
Monsieur Mama Konaté, Directeur général du Service météorologique malien et Représentant permanent du Mali auprès de l’OMM, a été élu président de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique pour les deux prochaines années.
En prévision de la quinzième session de la Conférence des Parties, le Secrétaire général avait accompagné son message aux Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) d’un document de principe relatif à l’amélioration du processus de décision pour les activités d’adaptation aux changements climatiques. Ce texte avait pour but d’aider les SMHN à transmettre à leur délégation des éléments d’information utiles sur les observations, la recherche, l’alerte précoce, la prévision du climat et les services climatologiques. Plus de 160 membres des SMHN étaient présents à la CP 15. Une réunion parallèle a été organisée à leur intention, afin qu’ils aient la possibilité d’échanger des informations et de discuter du document de principe et du rôle de la science dans les négociations en cours. Les représentants se sont montrés résolus à donner suite aux conclusions de la CMC-3 et à améliorer les services climatologiques dispensés par les SMHN à l’échelle nationale.
L’OMM a organisé en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) une activité parallèle portant sur la «base de connaissances climatologiques» de l’initiative Unité d’action des Nations Unies. Cette manifestation, intitulée «Observation, surveillance et prévision: éléments essentiels du savoir climatologique», a réuni des scientifiques, des membres de l’OMM et de hauts fonctionnaires de l’UNESCO et de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Le Secrétaire général de l’OMM était l’orateur principal d’autres événements organisés simultanément à la CP 15 par l’UIT, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Croix verte internationale. Il a participé à la réunion du Conseil des chefs de Secrétariat des organismes des Nations Unies, à laquelle assistait le Secrétaire général de l’ONU. En marge de la Conférence, il a eu des échanges de vues constructifs avec plusieurs membres des délégations présentes, en particulier le VicePrésident de la Gambie, le Premier Ministre de la Namibie, le Premier Ministre de Vanuatu et d’autres fonctionnaires de haut rang.
Lors des conférences de presse, le Secrétaire général et d’autres membres de l’Organisation ont informé les médias de l’état du climat mondial en 2009, des initiatives prévues par l’OMM dans le domaine climatique tel le CMSC, des phénomènes météorologiques extrêmes survenus en 2009 (de concert avec la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes et le Programme des Nations Unies pour le développement) et de la mise au point d’un indice universel de sécheresse météorologique dont découlera un système normalisé de suivi.
Le stand qui avait été réservé afin de présenter des informations sur l’OMM a attiré de nombreux visiteurs. Il était particulièrement bien situé et l’Organisation tient à remercier l’Institut météorologique danois de sa coopération et de son appui.
Source : http://www.wmo.int/pages/index_fr.html
Les Saints de Glace
Ce 3 mai 2010 fut assez froid pour la saison avec une température qui ne dépassa pas 7,1°C. La valeur la plus basse de la température maximale observée en mai fut de 5,6°C le 15 mai 1935. En moyenne, les maxima sont de l’ordre de 15 – 16°C ; les extrêmes allant de 5 – 6° à plus de 30°C. Ces coups de froid en mai ont été cristallisés dans la tradition des Saints de Glace. Ceux que la mémoire collective a retenus sont Saint Mamert (le 11 mai), Saint Pancrace (le 12) et Saint Servais (le 13). Mais d’autres saints ont aussi leur dicton hivernal, ainsi : « À la Saint-Honoré (le 16), s’il fait gelée, le vin diminue de moitié. ».
Le printemps est la saison de transition entre l’hiver et l’été. Si le début de la saison est généralement encore hivernal et la fin estivale, entre les deux on peut connaître les deux types de temps. Ainsi, au mois d’avril, des températures de plus de 25°C (jours d’été) peuvent déjà être relevées comme en ce jour d’été très précoce du 4 avril 1946. En revanche, des jours de gel peuvent encore se produire dans la première moitié de mai. Ainsi à Uccle, on encore eu un jour de gel (température minimale inférieur à 0°C) le 16 mai 1941. Cela contraste énormément avec les Saints de Glace de 1998 qui furent les plus chauds à Uccle depuis 1921. Cette année-là, on enregistra plus de 30°C aux trois dates de ces saints traditionnellement voués à l’hiver.
La mémoire populaire a associé ces retours sporadiques de périodes froides (les dernières de la saison ?) au mois de mai. Mais en fait on les a fixé en moyenne aux 11, 12 et 13 mai. On le voit dans les statistiques, on peut avoir des périodes déjà chaudes qui sont suivies de retour d’air froid comme ce fut le cas cette année-ci avec une température qui monta jusqu’à 25,6°C le 29 avril et cinq jours plus tard ne dépassait plus 7,1°C : presqu’une chute de 20°C.
La cause de ce phénomène se situe dans les situations atmosphériques que l’on peut observer sur notre pays. Les masses d’air qui déterminent le plus souvent notre temps sont associées à des dépressions en évolution depuis l’océan Atlantique vers l’Europe de l’Est. Au cours de ce déplacement, nos régions sont successivement soumises à des masses qui viennent du sud puis qui sont remplacées par des masses d’air venant du nord. Les régions tropicales sont caractérisées par un climat qui ne connaît pas de grandes amplitudes saisonnières de températures. La combinaison de ces masses d’air et en cas de ciel serein, d’un apport de plus en plus important d’énergie avec le Soleil qui monte de plus en plus haut dans notre ciel, permet aux températures d’atteindre dans les cas les plus favorables des températures de plus de 25°C en avril et bien entendu en mai. Mais, lorsque la masse d’air qui vient des régions méridionales est remplacée par des masses d’air qui viennent du nord de l’Europe, la température peut chuter de façon remarquable. Issues de régions qui sortent à peine de l’hiver, ces masses d’air peuvent donc encore être très froides. Dans le cas de cette année, la masse d’air tropicale qui déterminait notre temps à la fin du mois d’avril a été remplacée par de l’air polaire venant du cercle polaire suite au développement d’un anticyclone qui s’étirait depuis l’Ouest de l’Irlande jusqu’en Islande. Le contraste fut particulièrement spectaculaire en France où la température chuta localement de plus de 20°C notamment à Toulouse. Comme des zones de précipitations accompagnaient cet air froid, des chutes de neige se produisirent même à des altitudes relativement basses. À Uccle, en 1986, on a eu 4 jours de neige en mai et 3 en 1979.
Les Saints de Glace se situent une septantaine de jours après le début du printemps météorologique ; on a le même écart temporel avec l’été de la Saint Martin (le 11 novembre) et le début de l’automne météorologique. Le mécanisme est le même sauf qu’après avoir connu des périodes qui annoncent l’hiver, le retour de masses d’air venant du sud ramène une chaleur rappelant l’été.
Mai
Normales saisonnières : Mai | ||||||
Températures maximales | Températures minimales | |||||
Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
decade | Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
12 | 16 | 21 | 1 | 4 | 8 | 11 |
13 | 18 | 22 | 2 | 5 | 9 | 12 |
14 | 19 | 23 | 3 | 7 | 10 | 13 |
Précipitations | Insolation | |||||
Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
decade | Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
5.4 | 19.6 | 33.0 | 1 | 37.8 | 56.4 | 77.5 |
4.1 | 20.3 | 38.3 | 2 | 44.1 | 65.6 | 86.1 |
4.6 | 23.4 | 41.3 | 3 | 52.8 | 71.2 | 89.4 |
Climat et volcan
Les éruptions volcaniques peuvent émettre une relativement grande quantité de matière dans l’atmosphère qui va interagir avec le rayonnement solaire et entrainer une modification temporaire des températures.
Plusieurs facteurs vont intervenir. En premier lieu, le type d’éruption. Il y a deux grands types d’éruption selon le genre de volcans : les « volcans rouges » et les « volcans gris ». Les volcans rouges ont des éruptions effusives relativement calmes et émettent des laves fluides. Les volcans gris ont des éruptions explosives et émettent des laves pâteuses et des cendres sous la forme de nuées ardentes ou de coulées pyroclastiques et de panaches volcaniques. Ce sont les éruptions des volcans gris qui vont avoir le plus d’influence sur notre climat.
Le deuxième facteur est la force de l’éruption. Comparée à l’éruption du Tambora en 1815, celle du Mont-Saint-Helens est relativement faible mais a néanmoins eu un impact sur le climat de la Terre. Celle du Tambora fut tellement importante que l’année 1816 fut appelée « l’année sans été ». Les éruptions du Krakatoa et du Pinatubo furent également très importantes avec une influence sur les températures de la Terre sur plusieurs années. On peut voir l’influence du Krakatoa dans le graphique de la température moyenne annuelle De Bruxelles-Uccle.
Les mécanismes qui engendrent cette perturbation climatique sont complexes. Il y a des réflexions sur les particules solides, de la diffusion, des réactions chimiques de certains gaz qui en se combinant avec d’autres éléments de l’atmosphère créent des particules qui modifient l’albédo de l’atmosphère (l’albédo est la quantité de rayonnement qui est réfléchi par une surface ; au plus elle est blanche, au plus cette réflexion sera grande). D’autres gaz modifient le bilan radiatif de la terre en piégeant l’infrarouge (gaz à effet de serre).
La durée de cette perturbation sera également variable dans le temps selon la quantité de matière émise par le volcan ainsi que la hauteur maximale atteinte par le panache.
On observe également un autre phénomène climatique : les particules solides émises par les volcans peuvent modifier les précipitations. Ces particules vont jouer le rôle de noyaux de condensation et la vapeur d’eau se condensera plus facilement et engendrera un nuage plus rapidement qu’en l’absence de ces particules. Dans certains cas, cela peut aussi donner une coloration rougeâtre à la pluie. Ce fut, sans doute, le cas après l’éruption du Santorin en mer Égée : la pluie de sang invoquée dans les plaies de l’Égypte pourrait avoir son origine dans le nuage volcanique créé suite à l’explosion du Santorin. Selon moi, la période très pluvieuse en juin-juillet 1980 pourrait être une conséquence de l’éruption du Mont Saint-Helens.
Une autre conséquence sera la coloration du ciel qui va être modifiée suite à la présence de matière dans la haute troposphère. La couleur du ciel lors des levers et couchers de Soleil ne va plus être orangée mais d’une teinte plus violacée.
L’éruption du volcan islandais Eyjafjallajokull pourrait être utile pour différentes études de ses conséquences sur notre climat et ainsi élargir nos connaissances dans ce domaine.
La vague de froid de l’hémisphère Nord vu par l’OMM
L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) est une institution qui dépend de l’ONU qui fait autorité pour tout ce qui concerne l’état et le comportement de l’atmosphère terrestre, son interaction avec les océans, le climat qui en est issu et la répartition des ressources en eau qui en résulte.
Dans son numéro de MétéoMonde de février 2010, elle fait le point sur la vague de froid qui a sévi dans l’hémisphère Nord :
« En janvier 2010, les experts de l’OMM ont répondu aux questions de la presse internationale concernant la vague de froid qui sévissaient dans l’hémisphère Nord. Grâce aux informations transmises par les Membres, ils ont expliqué que ce phénomène météorologique était dû à un blocage de la circulation atmosphérique dans un vaste couloir Nord-Sud. Les météorologistes connaissent bien ce phénomène ; il est généralement associé à des oscillations de l’atmosphère, qui ont été fortes depuis le milieu du mois de décembre 2009, par exemple l’oscillation arctique. On anticipait un radoucissement des températures dans la partie ouest et sud de l’Europe occidentale à partir du milieu de janvier. Les scientifiques ont toutefois signalé que le grand froid s’attarderait sûrement dans plusieurs régions et que d’autres conditions difficiles surviendraient sans doute pendant l’hiver boréal, ce qui est parfaitement normal. »
Qu’est-ce qu’un blocage ?
Dans une situation normale, les dépressions circulent en hiver d’ouest en est entre les latitudes de 40° et 50° Nord. Parfois un anticyclone se développe dans ce couloir. Dans ce cas, soit la dépression dévie sa trajectoire et contourne cette zone de haute pression, soit elle ne peut plus passer et stationne tant que cet anticyclone se trouve sur son chemin. On parle alors d’une situation de blocage. Cette situation peut durer de quelques jours à plusieurs semaines.
Normale saisonnière : Avril
Normales saisonnières : Avril | ||||||
Températures maximales | Températures minimales | |||||
Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
decade | Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
8 | 12 | 16 | 1 | 1 | 4 | 7 |
9 | 14 | 18 | 2 | 2 | 5 | 8 |
10 | 15 | 19 | 3 | 3 | 6 | 9 |
Précipitations | Insolation | |||||
Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
decade | Borne inférieure |
Moyenne | Borne supérieure |
4.9 | 19.6 | 38.2 | 1 | 27.9 | 43.1 | 59.9 |
3.5 | 17.8 | 30.8 | 2 | 29.5 | 51.7 | 77.5 |
4.3 | 19.8 | 33.0 | 3 | 37.9 | 56.3 | 81.9 |
Mars 2010
Ce mois de mars va sembler bien normal avec les valeurs moyennes du mois. Et pourtant, on doit le diviser en deux ; du début du mois au 13, nous avons une période fraiche et depuis le 14 c’est plutôt la douceur qui a marqué la fin du mois.
Si la température moyenne est de 6,7°C, la normale étant de 5,5°C, quand on examine les valeurs décadaires on a successivement 1,5°C, 8,0°C et 10,4°C (du 21 au 28 mars) (les normales sont respectivement 5,5°C, 7,0°C et 7,8°C).
Le total des précipitations jusqu’au 31 est 50,2 mm. Le nombre de jours avec des précipitations mesurables est de 13 dont deux jours de neige ; les normales correspondantes sont 18 jours de précipitations dont 3,2 jours de neige.
L’insolation sera également proche de la normale avec à ce jour 118 h de Soleil. Seul 5 jours ont été bien ensoleillés et ont tous eu lieu au cours de la première décade. Cette dernière a d’ailleurs connu 86,2 h de soleil.
Ce mois de mars aura été coupé en deux : une première moitié fraiche, sèche et ensoleillée, une seconde moitié plus douce mais plus sombre et pluvieuse.
Les vagues de froid de 2009 – 2010 à Uccle
L’hiver se repartit sur les mois de décembre, janvier et février. Cette année connut un des hivers les plus froids et surtout le plus neigeux de ces 30 dernières années. Le plus froid fut celui de 1985 avec 0,6°C, suivi de celui de 1996 avec 1,4°C ; pour cette année, la moyenne a été de 1,5°C.
Par contre le nombre de jour de neige est le plus élevé de ces 30 dernières années avec 31 jours. Le record date du début du siècle passé avec 37 jours de neige en 1907, suivi de 33 jours en 1968.
Avant de considérer cette période de froid, il est utile de définir quelques expressions. On parle de jour de gel lorsque la température minimale est strictement inférieure à 0 °C tandis que la température maximale reste positive. On considère que l’on a un jour d’hiver quand la température reste strictement inférieure à 0 °C durant toute la journée. Un jour où le minimum est de -6,0 °C et le maximum est de 0,0 °C sera considéré comme un jour de gel et non pas d’hiver.
Une journée climatologique est la période de 24 heures qui sépare deux observations réalisées à 8 h du matin. La journée climatologique s’étend donc de 8 h du matin au lendemain matin 8 h. Les données statistiques vont être basées sur cet intervalle de temps.
On peut considérer que l’on a eu 3 vagues de froid au cours de cet hiver. La première débuta le 13 décembre et se termina le 24. Une nouvelle vague commença le jour de l’an et s’acheva le 15 janvier. En février, on nota encore une période froide entre le 8 et le 17. Ces vagues de froid ne furent ni longues ni intenses mais elles ont néanmoins été remarquables. La plus importante vague de froids fut celle de l’hiver 1962-1963 avec une durée de 73 jours entre le 22 décembre 1962 et le 4 mars 1963.
Le nombre de jours d’hiver fut de 17: du 16 au 19 décembre 2009, le 4 janvier 2010, puis du 6 au 10 de ce mois ainsi que le 26 et en février ces jours d’hiver ont eu lieu entre le 9 et le 13 et le dernier jour a été le 15
La moyenne des températures de la première décade de janvier 2010 a été à Uccle de -3,0 °C. La première décade de janvier la plus froide date de 1997 avec ‑7,1 °C pour les dix premiers jours de l’année.
En 1917, la dernière décade de janvier et la première décade de février ont eu comme température moyenne respectivement ‑6,0 et -8,1 °C. Nous pouvons constater dans le tableau 1 quelques décades froides qui ont marqué les hivers auxquels elles appartiennent. On notera les hivers particulièrement longs de 1942 et surtout celui de 1963.
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Déc 1 |
Déc 2 |
Déc 3 |
Jan 1 |
Jan 2 |
Jan 3 |
Fév 1 |
Fév 2 |
Fév 3 |
1917 |
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-6.0 |
-8.1 |
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1929 |
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-8.9 |
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1942 |
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-7.1 |
-4.3 |
-5.2 |
-1.9 |
-3.0 |
1956 |
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-5.3 |
-7.5 |
-5.2 |
1963 |
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-3.9 |
-2.6 |
-6.8 |
-4.0 |
-2.1 |
-1.1 |
-2.9 |
1985 |
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-5.4 |
-6.8 |
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-5.0 |
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1997 |
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2010 |
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-1.0 |
-3.0 |
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-0.4 |
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Tableau 1 Quelques valeurs remarquables des températures moyennes décadaires comparées à cet hiver.
L’autre facteur remarquable de cet hiver fut le nombre de jours où les précipitations furent en tout ou en partie de neige. On a eu respectivement pour les 3 mois d’hiver 7, 14 et 10 jours de neige pour un total de 31 jours. Janvier est le deuxième mois de janvier le plus neigeux depuis 1901, deuxième place partagée avec 1945 ; le record reste attaché au mois de janvier 1917 avec 15 jours. Cette fréquence élevée de jours de neige associée à de fréquentes périodes de gel-dégel a provoqué une dégradation importante des routes. Le phénomène n’est pas uniquement belge mais tous les pays ont connu les mêmes problèmes à des degrés divers. En Allemagne, on peut adopter des nids de poule à Niederzimmern, près de Leipzig pour un don à la commune de 50 €. Les nids adoptés seront réparés et la commune y insérera un médaillon avec un message du donateur !
Cette fréquence élevée d’enneigement fut à l’origine d’une consommation importante de sel de déneigement avec en fin de compte une pénurie. N’oublions pas que les hivers doux des ces dernières années ont permis de fortes économies dans ce secteur.
Même avec un réchauffement global de la Terre, on peut observer des hivers comme ceux d’antan sans pour autant que cela remette en question ce réchauffement. Selon une étude de la NOAA, l’hiver 2009-2010 est le deuxième plus chaud à l’échelle mondiale. Il est précédé dans ce classement par 2006-2007. La carte de la NOAA montre pour janvier 2010 les anomalies de température et on peut y constater que malgré le froid dans nos régions, les zones où la température fut plus élevée que la normale sont très étendues sur notre planète.
L’hiver fut froid mais reste cependant encore chaud par rapport aux hivers les plus froids que nous avons connus dans le passé. Ceux de 1962-1963 et le mois de février 1956 resteront encore longtemps dans la compilation des hivers rudes !
Des événements comme Xynthya ont déjà touché la Belgique !
Des tempêtes comme Xinthya ont déjà sévi dans notre pays. Ces tempêtes remodèlent la côte qui est un écosystème fragile et sujet à modification au cours du temps. Notre littoral n’a pas toujours été le même au cours ces derniers millénaires.
Dans le passé, l’Europe occidentale en général et la Belgique en particulier ont connu de grandes tempêtes. Il n’était pas possible à l’époque de relater en direct ces événements qui ont causé des ravages parfois bien plus graves qu’à notre époque. Les grands échanges internationaux et une certaine solidarité entre régions ou pays n’existaient pas encore. Si une région voyait ses récoltes détruites, c’est la famine qui régnait alors.
Dans un document du Zwin, J-D Chastelain relate qu’une tempête au Vème siècle a détruit le front de dunes entre Blankenberge et Cadzand (Pays-Bas). La mer a inondé tout l’arrière pays, épargnant une seule cité : Bruges.
Dans P. Alexandre, on retrouve également les traces de tempêtes ayant ravagé nos régions. Citons par exemple une tempête ayant sévit le 3 mai 1215 détruisant les récoltes, récit que l’on retrouve dans une source narrative de Liège. Des périodes venteuses sont également citées entre autres pour les années 1085, 1144, 1240, 1314, … pour d’autres régions de l’Europe occidentale.
Dans le document du Zwin, J-D Chastelain raconte également que le 14 décembre 1367 un « ouragan » provoqua la destruction de nombreux bâtiments et déracina beaucoup d’arbres. En novembre 1377, une nouvelle tempête, soulevant la mer, provoqua la rupture du cordon de dunes submergeant dix-sept villages.
Faut-il encore rappeler l’exemple historique de tempête? En effet dans tous les manuels d’histoire, on raconte la déroute de l’invincible Armada qui, avant d’être mise en déroute par les Anglais, a subit de lourdes pertes suite à une violente tempête.
Ces exemples du passé nous rappellent que les tempêtes, et les événements extrêmes en général, ne sont pas des événements spécifiques à notre époque. Que tous ceux qui s’étonnent de la violence de certains événements actuels se penchent sur notre passé. Et même si les archives ne sont que partielles, on retrouve suffisamment la trace de catastrophes dans le passé pour ne pas croire que ce que nous vivons à l’heure actuelle ne s’est jamais produit!
Référence :
Pierre Alexandre, Le Climat en Europe au Moyen Âge, Édition Hetes, 1987
Jacques Paitier, La carte du peintre 1468, description d’une carte représentant la région du Zwin en 1468, documentation disponible au Zwin, 1987
Normales saisonnières : Mars
Normales saisonnières : Mars |
|||
|
Températures maximales |
||
decade |
Borne |
Moyenne |
Borne |
1 |
4 |
8 |
12 |
2 |
6 |
10 |
14 |
3 |
7 |
11 |
15 |
|
Températures minimales |
||
decade |
Borne |
Moyenne |
Borne |
1 |
-2 |
2 |
5 |
2 |
-1 |
3 |
6 |
3 |
0 |
4 |
7 |
|
Précipitations |
||
decade |
Borne |
Moyenne |
Borne |
1 |
3.9 |
19.0 |
34.3 |
2 |
1.7 |
19.6 |
34.5 |
3 |
4.6 |
23.6 |
39.7 |
|
Insolation |
||
decade |
Borne |
Moyenne |
Borne |
1 |
19.0 |
33.2 |
50.7 |
2 |
18.1 |
33.4 |
53.7 |
3 |
22.6 |
40.0 |
60.5 |
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