Normales saisonnières à Uccle : Février
Normales saisonnières à Uccle: Février |
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Les saisons des inondations
Les inondations peuvent se produire à n’importe quelle période de l’année. Il y a cependant des nuances à apporter en fonction des régions climatologiques et du régime pluviométrique de cette région. Dans les régions tempérées, les inondations liées aux passages successifs de dépressions se produisent le plus souvent durant la période hivernale (novembre à avril). Mais des situations hivernales peuvent se produire en été. C’est ainsi qu’en Belgique, il a pratiquement plus tous les jours du 9 juin au 20 juillet 1980. À la fin de cette période, il y a eu des débordements de rivières en Ardenne. Beaucoup se souviennent des caravanes qui venaient s’écraser sur les ponts à Han-sur-Lesse. Un épisode analogue a eu lieu en juillet 2003. En été, c’est cependant les orages qui sont la principale cause des crues. Leur caractère local donne des inondations sur une surface relativement réduite, mais elles peuvent être très spectaculaires comme ce fut le cas le 24 août 1987 dans la vallée de la Biesme près de Charleroi.
Dans les autres régions climatiques, les inondations dépendent fortement du régime des précipitations. Dans le sud de la France et le nord de l’Italie, les inondations les plus importantes ont lieu en automne. L’origine de ces crues sont des épisodes méditerranéens. Des pluies très intenses peuvent donner des quantités très importantes d’eau en très peu de temps comme ce fut le cas à Vaison-la-Romaine en septembre 1992. Des pluies de plus de 200 mm sur le bassin de l’Ouvèze ont provoqué sa crue causant le décès de 37 personnes.
Les inondations causées par des orages
Les orages résultent d’une forte instabilité de la masse d’air dans laquelle ils se produisent. Cette instabilité est favorable au déclenchement de la convection thermique entraînant au sein de la masse d’air une ascendance pouvant atteindre plus de 10 km de hauteur. Cette convection peut se produire lors du passage d’un front froid dans l’air chaud qui se retire sous la poussée de l’air froid qui le suit. Elle peut aussi se former lors du passage d’une ligne de grains qui est une discontinuité observée dans l’air instable qui circule autour d’une dépression. Enfin, durant la période estivale, la convection peut être déclenchée par le réchauffement diurne d’une masse d’air instable stagnant dans une zone à faible relief barométrique ou d’origine maritime ou tropicale humide en mouvement vers nos régions.
Bien que la période la plus favorable va d’avril à septembre , on peut en observer également en hiver.
Une cellule orageuse fait en moyenne une vingtaine de kilomètres de diamètre et, vu l’extension verticale du cumulonimbus, le nuage d’orage peut contenir une très grande quantité d’eau en son sein. Il s’ensuit que les précipitations dans un phénomène orageux peuvent être localement extrêmement intenses. Il n’est pas rare que des centaines de litres d’eau au mètre carré tombent en quelques heures voire moins.
Ainsi à Foc Foc dans l’île de la Réunion, il est tombé 1853 mm en 24 h en janvier 1966 lors du passage du cyclone tropical Denise. En Belgique, sur la même période de temps, on a relevé 168 mm à Braschaat le 15 septembre 1998 alors qu’en 15 minutes, il est tombé 51,2 mm à Voeren le 5 juillet 1985. Lors de la crue de l’Ouvèze, le 22 septembre 1992 à Vaison-la-Romaine, il est tombé en moins de 4 heures entre 300 et 140 mm en amont de la ville. Fin novembre 2001, un violent orage provoqua des pluies torrentielles causant une inondation catastrophique à Bab el Oued où l’on dénombra plus de 750 morts.
De telles quantités en un aussi court laps de temps provoquent un ruissellement très important. Le sol n’a pas le temps d’absorber cette eau qui s’accumule rapidement dans les parties les plus basses du relief provoquant le débordement soudain des cours d’eau. Ces crues rapides sont souvent imprévisibles et sont à l’origine de dégâts importants et c’est dans ce type d’inondations que l’on compte le plus grand nombre de victimes.
Les inondations liées aux dépressions
Les dépressions sont le résultat de la rencontre de masses d’air chaud venant du Sud et de masses d’air froid issues du Nord et de la rotation de la Terre. L’air froid étant plus dense que l’air chaud, ce dernier va être repoussé vers le haut. Il faut savoir qu’en physique de l’atmosphère, l’air chaud peut contenir plus de vapeur d’eau que l’air froid. En se refroidissant lors de sa montée vers des altitudes élevées, l’air va se saturer en vapeur d’eau et si la température continue à descendre, la vapeur va se transformer en eau liquide ou solide. Les nuages se forment, puis les gouttes d’eau deviennent suffisamment lourdes pour tomber et créer ainsi des précipitations.
En général, le passage d’une dépression n’est pas la cause d’inondation. Ce sont soit le passage de plusieurs dépressions sur un court laps de temps, soit une dépression qui reste stationnaire avec comme condition que les masses d’air qui la composent passent régulièrement au-dessus d’un océan ou d’une mer. Dans ces deux situations, les zones de pluie successives commencent par saturer en eau le sol et les rivières. Vient alors un moment où le sol et les rivières n’arrivent plus à contenir les quantités d’eau supplémentaires qui arrivent et c’est la crue. Ce processus se déroule sur plusieurs jours. Des modèles hydrométéorologiques permettent dès lors de prévoir le risque d’inondation en tenant compte des pluies observées, du débit des cours d’eau et des précipitations prévues par les modèles de prévisions.
Figure 10 : Précipitations à Uccle. Les encadrés représentent la fourchette des quantités d’eau recueillies dans les différentes stations du réseau belge.
C’est le passage de plusieurs dépressions qui est à l’origine des inondations de décembre 1993 ou de janvier 1995 en Belgique. Un exemple du deuxième cas date de juillet 2007. Au cours de ce mois, une dépression est restée bloquée sur les îles britanniques, provoquant les plus graves inondations que l’Angleterre ait connues depuis 60 ans.
Les traînées de condensation des avions
La vapeur d’eau émise par les moteurs d’avion se condense sous forme de cristaux de glace formant un nuage (artificiel) analogue à un cirrus. Trois facteurs peuvent intervenir dans la formation des traînées d’avion.
1) La dépression qui se forme au-dessus des ailes de l’avion. Cette baisse de pression provoque une diminution de température qui engendre la condensation de l’humidité présente dans l’atmosphère. Cela provoque la formation de gouttelettes d’eau qui gèlent instantanément. Ce phénomène est peu visible et ne dure pas longtemps.
2) Les gaz d’échappement des moteurs d’avion contiennent une grande quantité de vapeur d’eau à très haute température. L’air en altitude est très froid et très peu dense. Avec le refroidissement, la vapeur se condense en fins cristaux de glace qui constituent le sillage de l’avion.
3) A basse altitude, le même phénomène se produit mais au lieu de cristaux de glace, il s’agit de gouttes d’eau. Cette traînée n’est en général pas visible à l’œil mais est observée dans l’infrarouge.
Leur évolution dans le temps dépend de l’état de l’atmosphère : La durée de vie des sillages varie en fonction de la température et de la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère. Si cette dernière est faible, le sillage se dissipe rapidement. De même son étalement va dépendre de la turbulence de l’atmosphère. Cette dernière peut également être à l’origine d’une dissipation rapide de la traînée. Le vent et/ou la turbulence vont élargir le sillage :il va s’étaler et se diluer dans l’atmosphère pour devenir invisible lorsque la densité des cristaux de glace deviendra trop faible pour constituer une masse suffisamment dense.
Quelques inondations remarquables (6)
La Somme en 2001
Lors de l’importante crue de la Somme, je lisais un Maigret de Simenon. « Maigret et le clochard » a été écrit en 1962. Je lisais à ce moment l’extrait suivant :
‑ La Seine reste haute, remarqua Lapointe, qui n’avait encore rien dit. |
Je voyais également les reportages dans les journaux télévisés et écrits et j’entendais les nouvelles à la radio. Les discours qui s’y tenaient étaient similaires à ce qu’écrivait Simenon presque 40 ans plus tôt. Outre les pluies abondantes, d’autres facteurs ont aggravé ces inondations. De plus la durée pendant la quelle les inondations se sont maintenues étaient très inhabituelles ; elles se sont maintenues pendant presque 3 mois de mars à juin.
Normales saisonnières : Janvier
Normales saisonnières : Janvier |
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Températures maximales |
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Températures minimales |
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Bonne année 2008
A tous et à toutes, je vous souhaite une très bonne année 2008.
Chacun a sa propre idée du beau temps. Mais je souhaite que, pour tout le monde, le temps de l’année 2008 soit le plus beau.
Je vous souhaite également qu »elle vous apporte le meilleur.
Marc Vandiepenbeeck
Après 2006, un nouveau record de température en 2007 ?
La température moyenne de l’année 2007 va sans doute atteindre à Uccle un nouveau record, après celui observé en 2006.
En tenant compte des prévisions de température déjà disponibles pour les derniers jours de l’année, on peut estimer que la température du mois de décembre atteindra une valeur supérieure à sa valeur normale et que la température moyenne de l’année 2007 se situera probablement entre 11,4°C et 11,6°C (tout dépendra de la valeur finale de décembre : si la température moyenne de décembre est inférieure à 2,2°C, le record ne sera pas battu ; ce 20 décembre, la probabilité de noter une moyenne inférieure à cette valeur augmente de jour en jour). Une telle valeur constituera un nouveau record, battant le précédent record qui datait de 2006, lorsqu’une température moyenne de 11,35°C avait été atteinte.
Cette année, jusqu’en juin, les températures mensuelles furent toutes très élevées, poursuivant la période chaude qui était observée depuis juillet 2006. À Uccle, depuis cette date, on a noté des records mensuels de température en juillet et septembre 2006, ainsi qu’en janvier et avril 2007. Situation très exceptionnelle, l’automne 2006, l’hiver 2007 et le printemps 2007 furent trois saisons consécutives où les records de température furent battus. Rappelons que le début des observations régulières de la température à Bruxelles-Uccle remonte à 1833. La température moyenne des 12 mois consécutifs couvrant la période de juillet 2006 à juin 2007 s’élève à 12 ,9°C. Cette valeur est tout à fait remarquable car elle dépasse de 1,4°C le précédent record sur 12 mois entre juillet et juin qui datait de 1990. La seconde partie de l’année fut par contre beaucoup plus normale du point de vue thermométrique.
Signalons un autre événement climatologique remarquable qui s’est produit en 2007 : au cœur du printemps, notre pays a connu une période exceptionnellement longue sans précipitations. À Uccle, on n’observa pas de pluie du 31 mars au 5 mai, soit durant une période de 36 jours consécutifs. C’est un nouveau record depuis le début des relevés pluviométriques réguliers à Bruxelles-Uccle en 1833. Depuis cette date, le mois d’avril 2007 fut aussi le premier mois au cours duquel aucune quantité de précipitations ne fut relevée en cette station.
Dans le passé, signalons quelques longues périodes sans pluie qui s’étaient déjà produites à Bruxelles-Uccle :
§ en 1887 : pas de pluie entre le 4 juin et le 8 juillet, soit durant 35 jours,
§ en 1834 : pas de pluie entre le 11 septembre et le 10 octobre, soit durant 30 jours,
§ en 1959, pas de pluie entre le 22 août et le 20 septembre, soit également durant 30 jours. Un bilan climatologique annuel 2007 plus détaillé sera publié par l’IRM au début de l’année prochaine.
Température : Moyennes mensuelles de la température de l’air à Uccle (Belgique) (°C) Normales et extrêmes absolus depuis 1833.
La ligne rouge donne les valeurs mensuelles normales. Les barres bleues indiquent le domaine de variabilité des données mensuelles observées entre 1833 et aujourd’hui (les années indiquées sont les années où on a observé les températures les plus élevées ou les plus basses). La ligne jaune représente les valeurs observées en novembre et décembre 2006 et la ligne verte, les valeurs observées en 2007.
Quelques inondations remarquables (5)
La Meuse en 1993 et 1995
La Meuse connaît également de fréquentes inondations. Les crues les plus graves ont eu lieu en décembre 1993 et janvier 1995. Dans les deux cas on a recueilli près de 400 mm de précipitations à la station de Libramont. Différentes dépressions qui ont circulé d’ouest en est sur notre pays, amenant en une quinzaine de jours des quantités d’eau importantes et le court intervalle de temps entre chaque zone de pluie ne permettait pas à cette eau de s’évacuer. Lors du passage de la dépression de Noël en 1993 et de la dernière décade janvier en 1995, les sols et les rivières étaient saturés en eau et les inondations étaient dès lors inévitables.
La Meuse à Dinant deux jours après le maximum de la crue de janvier 1995
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