Météo ou Climat ?
Lorsque le temps est un peu particulier, les questions du type « Est-ce à cause du changement de climat ? ». Généralement, c’est la marque d’une méconnaissance de ce qu’est le climat. Le temps qu’il fait, celui des prévisions et des observations sont les situations instantanées de la météo. C’est cette météo, qui cumulée sur le temps va former le climat. Ce cumul n’est pas un jour, un mois ou une saison. Pour le climat, le cumul doit se faire sur une période minimale de 30 ans. Le climat va se traduire par deux paramètres statistiques : le paramètre de position et le paramètre d’échelle. Le paramètre de position est peut-être le mieux connu. C’est en général la moyenne d’une série de valeurs obtenues au cours du temps. D’autres notions statistiques peuvent aussi être un paramètre de position. La médiane : c’est la valeur centrale de la série classée par ordre croissant. Le mode : est la valeur la plus représentée d’une variable. Si l’on considère les fréquences des valeurs obtenues par l’observation, celle qui est représentée le plus souvent est le mode .En statistiques d’autres paramètres de position peuvent être calculés à partir des valeurs observées mais sont rarement utilisés en climatologie. Ce paramètre de position est ce qu’on appelle la normale. La normale standard est la normale calculée sur une période de 30 ans. Les nouvelles normales sont calculées sur la période de 1981 à 2010. Elles sont ou vont être établies pour différents paramètres observés dans les différentes stations réparties dans le pays. Le paramètre d’échelle est un paramètre qui va mesurer la disparité des valeurs de la série autour de la normale. La valeur le plus fréquemment utilisée pour cette notion est l’écart type. L’écart type est une mesure de la dispersion autour de la moyenne de l’ensemble de valeurs d’une série. On peut considérer que deux tiers des valeurs d’une série se situent entre la moyenne + un écart-type et la moyenne plus un écart-type. Ce sont ces valeurs que l’on va considérer comme étant dans la norme saisonnière. Au plus les valeurs sont dispersée, au plus large sera cette plage. Une autre manière d’estimer la dispersion est d’estimer les quartiles 1 et 3 de la série. On divise la série classée par ordre croissant en quatre parties. Cela donne 3 valeurs. En dessous du premier quartile on à 25% des valeurs, au-dessus du troisième quartile on a aussi 25 % des valeurs de la série et le quartile 2 correspond à la médiane et sépare la série en deux valeurs égale. Un changement de climat va donc modifier le paramètre de position et/ou le paramètre d’échelle. Une vague de froid, un jour avec 35°C ne vont pas modifier de façon significative le paramètre d’échelle et on ne peut jamais attribuer une situation remarquable au changement de climat. Par contre si à partir d’un moment donné, la fréquence des nombres de jours dépassant un seuil change, cela va être un signe du changement de climat. En outre un paramètre peut changer alors qu’un autre reste inchangé.
Début de mai 2012
Pour beaucoup d’entre nous, le début de ce mois de mai fut froid. Cette sensation est due à quelques jours où notre temps fut influencé par des courants polaires du premier au 6 et les 14 et 15 mai. Les autres jours ont connu des températures proches de la normale, voire même supérieures à la norme. La température moyenne des températures maximales sur la période 1981-2010 est de 18,9°C alors que cette année, elle est de 17,9°C, valeur déjà observée en 1982. Les années 1985, 1983, 1984, 1987, 2010, 1991 et 1996 furent plus froides que 2012. La plus froide fut 1996 avec une température moyenne des 20 premiers jours du mois de 13,8 °C, cette valeur fut également la moyenne de tout le mois de mai 1984 !
Comme quoi, l’impression subjective est loin des valeurs statistiques et cela d’autant plus qu’on voudrait (veut) des journées plus chaudes et ensoleillées.
En fait, l’impression de mauvais temps vient plus du déficit de l’ensoleillement et de la fréquence des précipitations. On a eu droit à 13 jours de pluie pour un total de 62,6 mm soit un peu plus de ce que l’on peut attendre au début du mois de mai (41,1 mm). Pour mémoire, en 1978, on eut presque le double de cette année (119,2 mm pour être précis). Le manque de Soleil a également été net dès le début du mois. On a enregistré à ce jour 82,7 h de Soleil, alors qu’au cours des deux premières décades, on aurait dû avoir 118,1 h. Cette valeur est cependant nettement supérieure à l’ensoleillement des deux premières décades de 1996 au cours desquelles on n’a eu droit qu’à 42,6 h de Soleil.
Finalement, si ce début du mois de mai ne correspond pas à l’idée d’un « joli mois de mai », on a déjà connu pire et il n’y a pas si longtemps que cela puisque 2010, 2007 et 1996 furent respectivement plus froid, plus pluvieux et plus sombre … Mais c’est oublié les Saints de Glace !!
Où est l’endroit le plus chaud sur Terre?
Il se situe quelque part entre le folklore et la science, le désert et la ville.
Par Michael Carlowicz Design by Robert Simmon Avril 5, 2012.
En Octobre 2004, l’écologiste Steve Running a visité la montagne flamboyante (Flaming Mountain), une crête de grès rouge foncé située entre le bord du désert du Taklamakan et les monts Tian (une chaîne de hautes montagnes d’Asie centrale située au nord-ouest du bassin du Tarim, occupé en grande partie par le désert du Taklamakan en Chine). On considère que la température au niveau du sol peut y atteindre 50 à 80 °C pendant l’été. Un centre touristique à proximité indique l’endroit avec un énorme thermomètre en or. C’est l’endroit le plus chaud de la Chine, si ce n’est pas du monde, comme le prétend une légende locale.
Selon la légende locale, la Flaming Mountain est le point le plus chaud de la Chine. Après avoir visité le site, les scientifiques ont utilisé les données de la NASA dans le but de le prouver (Photo 2011).
Le but de Running était de trouver où se situait l’endroit le plus chaud de la Terre. Avec quelques collègues de l’Université du Montana, il fit quelques recherches et il trouva que l’emplacement le plus chaud du globe dépendait de différentes conditions comme des terres arides, rocheuses et de couleur foncée.
En juillet 1913, des observateurs dans la Death Valley, en Californie, ont noté une température de 56,7 °C et ont déclaré que c’était la température la plus élevée jamais enregistrée sur Terre. Mais, à peine neuf ans plus tard, le 13 septembre 1922, une station météorologique à El Azizia, en Libye, a enregistré une température de 58,0 °C. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette valeur reste la plus haute température de l’air jamais mesurée.
« Pourtant, la plupart des lieux qui se disent « le plus chaud sur Terre » ne sont pas de sérieux concurrents », explique Running. « La raison est le site où les mesures sont effectuées et en tenant aussi compte de la façon dont la température est mesurée. »
« L’Organisation météorologique mondiale a environ 11.119 stations météorologiques réparties sur la Terre pour recueillir des observations de température de surface», note David Mildrexler, également membre de l’Université du Montana. « Par rapport aux 144,68 millions de kilomètres carrés de surface de la Terre, cela représente une station tous les 13,012 kilomètres carrés. »
« Dans les déserts chauds, tels que le Sahara, le Gobi, la Sonora et le Lut, lesclimats sont rudes et leurs accès si difficile que les mesures en routine et la maintenance d’une station météorologique ne sont pas possibles, » a-t-il ajouté. « La majorité des sites favorables de la Terre n’ont pas de mesures directes faites par des instruments au sol. »
C’est là que les satellites entrent en jeu.
Pour une douzaine d’années, la NASA a exploité le spectroradiomètre imageur à résolution modérée (MODIS) sis sur deux satellites différents, d’abord sur Terra (lancé en 1999), puis sur Aqua (2002). L’instrument dispose de 36 bandes spectrales différentes (groupes de longueurs d’onde) et de nombreuses manières de voir la planète. L’une d’elles est la détection du rayonnement thermique ou la quantité d’énergie infrarouge émise par la surface terrestre. Étant donné que les deux instruments MODIS balayent toute la surface terrestre chaque jour, ils peuvent fournir une image complète des températures au sol et combler les lacunes entre les stations météorologiques.
Dans leur analyse, Running, Mildrexler, et Maosheng Zhao ont examiné des mesures mondiales du MODIS entre 2003 et 2009, en accordant une attention particulière à l’endroit où les températures les plus chaudes peuvent se produire dans des terrains idéaux. « Pour faire apparaître le point le plus chaud sur Terre», note Mildrexler, « nous nous sommes concentrés sur les zones arides, la végétation clairsemée et les savanes arbustives ouvertes. »
Cette méthode les a amenés dans le désert de Lut en Iran, dans les bad-lands du Queensland, en Australie ainsi qu’à la Flaming Mountain en Chine.
Dans cinq des sept années, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2009, la plus haute température de surface de la Terre a été trouvée dans le désert de Lut. Au cours de l’année 2005, le MODIS a enregistré une température de 70,7 °C – soit plus de 12 °C que la température de l’air officiellement enregistrée en Libye.
En 2003, les satellites ont enregistré une température de 69,3 °C, la deuxième plus élevée dans les sept années d’analyse, dans les savanesdu Queensland. Et en 2008, dans la Flaming Mountain, à proximité du bassin de Turpan, on a obtenu une température maximale annuelle de 66,8 °C enregistré.
Le premier trimestre 2012
Ce début d’année est marqué par une domination de zones de haute pression. En effet, depuis le premier janvier jusqu’au 31 mars, la pression moyenne n’a jamais été aussi élevée depuis le début des observations de la pression à Bruxelles-Uccle en 1833. La valeur moyenne de cette période est de 1025,8 hPa. Le précédent record date de 1882 avec une valeur de 1024,8 hPa.
Le mois de janvier a connu une pluviosité relativement normale avec 86 ,4 mm de précipitations (norm. : 76 ,1 mm). En revanche, et en bonne concordance avec ces hautes pressions observées en février et mars, on a un net déficit pluviométrique du total de ces deux mois. Le cumul de l’eau recueillie est de 62,9 mm contre une normale de 133,1 mm. Le déficit le plus important s’est produit en 1929 avec seulement 26,1 mm.
Avec les valeurs actuellement observées, on a des données relativement analogues avec ce que l’on a observé en 2011.
Année |
Janvier |
Février |
Mars |
2011 |
90.5 |
44.0 |
22.4 |
2012 |
86.4 |
30.0 |
32.9 |
Si, en 2011, le déficit des précipitations s’est prolongé en avril et en mai, rien ne permet de penser que l’on aura le même scénario en 2012. En 2003, le total des pluies de ces deux mois était de 63 ,7 mm mais les pluies ont repris un rythme plus normal en avril et mai.
La température moyenne avec 5,0°C est proche de la normale (4,6°C). Mais sa variabilité au cours des trois mois a été assez importante avec un début de mois de février froid (-6,2°C pour une première décade (norm. : 3,9°C) et une dernière décade de mars approchant les 12,0°C (valeur extrapolée avec les prévisions).
Le Soleil s’est montré généreux au cours de ce trimestre. On a enregistré plus de 310 h de soleil cette année alors que la moyenne des trois premiers mois donne 249,1 h de Soleil. On retrouve dans le même ordre de grandeur qu’au début de l’année 2011 où la durée d’insolation à été de 311,3 h.
Comme on peut le voir dans le tableau suivant, on a des valeurs des années 2011 et 2012 très proches les unes des autres. Malheureusement, cela ne permet pas de présager du futur.
Année |
Température |
Précipitations |
Insolation |
2011 |
5,7°C |
156,9 mm |
311,3 |
2012 |
4,9°C |
149,3 mm |
310,3 |
Le changement climatique s’est accéléré entre 2001 et 2010, selon l’ONU
Le rythme du réchauffement depuis 1971 est « remarquable », pour reprendre les termes de l’évaluation. Des phénomènes atmosphériques et océaniques comme La Niña ont refroidi temporairement le climat certaines années, sans interrompre pour autant la tendance générale au réchauffement.
Le « recul spectaculaire et constant de la banquise de l’Arctique » est l’une des principales caractéristiques de l’évolution du climat pendant la décennie considérée, toujours selon cette évaluation. En considérant les moyennes à l’échelle du globe, les précipitations en 2011 se classent au deuxième rang des plus abondantes qui aient été enregistrées depuis 1901, et les inondations seraient le phénomène extrême le plus fréquent.
L’intégralité du rapport paraîtra dans le courant de l’année, une fois achevée l’analyse des données livrées par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux et les organisations partenaires qui jouent un rôle actif dans la surveillance du climat.
L’OMM a également publié vendredi son compte-rendu sur le climat en 2011, qui se classe au onzième rang des plus chaudes depuis 1850, date des premiers relevés.
« Cela confirme les conclusions préliminaires selon lesquelles 2011 est la plus chaude qui ait été constatée dans le cas d’une année à Niña, phénomène qui induit un refroidissement. La température moyenne en 2011 présente une anomalie estimée à +0,40°C par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990, qui est de 14°C », note l’OMM.
Les extrêmes de précipitations, souvent liés à l’une des plus puissantes Niña des 60 dernières années, ont eu des répercussions considérables. Des inondations de grande ampleur se sont produites sur tous les continents, tandis que de graves sécheresses ont sévi en Afrique de l’Est et en Amérique du Nord. L’étendue de la banquise de l’Arctique a atteint des minima quasi-records et l’activité cyclonique a été inférieure à la moyenne à l’échelle du globe, même si la saison des tornades est l’une des plus destructrices qu’aient connues les Etats-Unis.
« Le compte rendu sur le climat en 2011 vient corroborer les conclusions énoncées dans les rapports précédents, à savoir que le changement climatique n’est plus une vague menace et qu’il est au contraire bien réel. La planète se réchauffe du fait des activités humaines, et l’impact de ce réchauffement sur la Terre, son atmosphère et ses océans se traduit par des bouleversements parfois irréversibles », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud.
« Le temps, le climat et l’eau, moteurs de notre avenir » est le thème retenu cette année pour la Journée météorologique mondiale. C’est l’occasion pour les Services météorologiques et hydrologiques nationaux et pour la communauté météorologique au sens large de mettre en avant le rôle qu’ils jouent dans notre vie de tous les jours.
« Les connaissances dans les domaines du temps, du climat et de l’eau ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Elles revêtent une importance cruciale pour la sécurité alimentaire, la prévention des catastrophes, la gestion de l’eau, l’approvisionnement énergétique et la santé, pour ne citer que quelques exemples », a déclaré Michel Jarraud.
« Les investissements dans les Services météorologiques et hydrologiques nationaux sont plus que jamais nécessaires si nous voulons être en mesure de relever les défis que ne manquera pas de poser l’évolution rapide du climat. Nous devons consolider la base de connaissances communes et faire en sorte que l’information soit accessible à tous les niveaux de la société et de l’économie, des hauts responsables politiques aux collectivités locales, en passant par les grands capitaines de l’industrie et les agriculteurs », a-t-il poursuivi.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=27856&Cr=climatique&Cr1=
Journée météorologique mondiale 2012
Le temps, le climat et l’eau, moteurs de notre avenir
Chaque année, le 23 mars, l’Organisation météorologique mondiale, ses 189 Membres et la communauté météorologique tout entière célèbrent la Journée météorologique mondiale autour d’un thème particulier. Cette Journée commémore l’entrée en vigueur, le 23 mars 1950, de la Convention de l’OMM portant création de l’Organisation. L’OMM est devenue une institution spécialisée du système des Nations Unies en 1951.
Cette année, la Journée météorologique mondiale a pour thème « Le temps, le climat et l’eau, moteurs de notre avenir »
Les ressources mondiales en eau menacées, selon un rapport de l’ONU
La croissance sans précédent de la demande menace tous les objectifs majeurs de développement, met en garde le Rapport mondial des Nations Unies sur l’évaluation des ressources en eau, « Gérer l’eau dans des conditions d’incertitude et de risque », qui a été rendu public lundi.
L’augmentation des besoins alimentaires, l’urbanisation rapide et le changement climatique exercent une pression croissante sur cette ressource. Face à cette situation, la gestion de l’eau doit être entièrement repensée, conclut ce Rapport présenté par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, et le Président de l’ONU-Eau, Michel Jarraud, lors du Forum mondial de l’eau qui se tient à Marseille, en France.
« L’eau douce n’est pas utilisée de manière durable compte tenu des besoins et des demandes », assure Irina Bokova dans la préface du Rapport. « L’information reste disparate et la gestion est fragmentée. Dans ce contexte, l’avenir est de plus en plus incertain et les risques susceptibles d’augmenter ».
« Les défis, les risques et les incertitudes qui se dressent face au développement durable et aux Objectifs de développement du Millénaire des Nations Unies exigent une réponse collective de la communauté internationale », déclare Michel Jarraud. « L’ONU Eau relaiera les importants messages de ce Rapport sur l’eau lors du Sommet de Rio+20 en juin 2012 ».
D’après le Rapport, de nombreuses personnes dans le monde bénéficient désormais d’un accès à l’eau potable. 86% de la population des régions en développement y auront accès d’ici 2015. Mais aujourd’hui encore, un milliard de personnes ne disposent pas d’un tel accès et dans les villes leur nombre est en hausse. Les infrastructures sanitaires ne suivent pas le rythme de l’évolution urbaine mondiale, dont la population devrait pratiquement doubler d’ici 2050 pour atteindre 6,3 milliards de personnes. Aujourd’hui, plus de 80% des eaux usées dans le monde ne sont ni collectées ni traitées.
Dans le même temps, le Rapport estime que les besoins alimentaires devraient augmenter de 70% d’ici à 2050, avec une demande grandissante pour les produits d’origine animale. De fait, cette hausse de la demande alimentaire devrait se traduire par une augmentation de 19% de l’eau utilisée par le secteur agricole, qui représente déjà 70% de la consommation globale de l’eau. Mais les auteurs soulignent que ces chiffres pourraient être plus élevés encore si les rendements agricoles ne s’améliorent pas de manière significative dans les années à venir.
Pour répondre à l’augmentation continue de la demande, les eaux souterraines ont été largement mises à contribution. Résultat de cette « révolution silencieuse » : les prélèvements ont triplé au cours des 50 dernières années. Certains de ces bassins souterrains, non renouvelables, ont dores-et-déjà atteint un seuil critique. Face aux besoins agricoles croissants, de nombreux pays se tournent aujourd’hui vers d’autres pays disposant de terres fertiles, notamment en Afrique. On estime ainsi que l’achat transnational de terres est passé de 15-20 millions d’hectares en 2009 à plus de 70 millions aujourd’hui. Dans les accords signés entre pays, l’eau n’est jamais explicitement mentionnée.
Dans les années qui viennent, la pression croissante qui s’exerce sur l’eau devrait encore s’exacerber. Le changement climatique devrait en effet affecter cette ressource en modifiant la pluviosité, l’humidité des sols, la fonte des glaciers et l’écoulement des rivières et des eaux souterraines. Les risques liés à l’eau représentent 90% des risques naturels et leur fréquence et leur intensité s’accentue. Les auteurs du Rapport estiment que la production agricole de l’Asie du Sud et de l’Afrique australe sera la plus exposée au changement climatique d’ici 2030. Le stress hydrique devrait également augmenter dans le centre et le sud de l’Europe d’ici 2070, affectant près de 44 millions de personnes.
D’après le Rapport, ces pressions sur l’eau vont exacerber les disparités économiques entre les pays, mais aussi entre les différents secteurs et régions à l’intérieur des pays. Et cette évolution se fera au détriment des plus pauvres. Le sous-financement chronique n’a pas permis aux gestionnaires de l’eau de réaliser les adaptations qui sont nécessaires. Si l’eau ne tient pas une place plus importante dans les projets de développement, des milliards de personnes, notamment dans les pays en développement pourraient être confrontées à une réduction de leurs moyens de subsistance et de leurs chances de réussite. Une meilleure gouvernance des ressources en eau est nécessaire, notamment des investissements des secteurs privés et publics dans les infrastructures.
Quand un grand scientifique belge est mis à l’honneur !
Paris, le 15 février 2012
Le cinquième ATV baptisé du nom de Georges Lemaître
Les Véhicules de transfert automatiques (ATV) de l’ESA sont une contribution essentielle
de l’Europe au fonctionnement de la Station spatiale internationale. En baptisant le
cinquième ATV du nom du scientifique belge Georges Lemaître, l’ESA perpétue une
tradition qui consiste à s’inspirer de grands visionnaires européens pour souligner
les racines profondes de l’Europe dans les domaines scientifique, technologique et
culturel.
Le premier Véhicule de transfert automatique, qui a accompli un vol parfait en 2008,
avait été baptisé Jules Verne, du nom de l’écrivain français de science-fiction. Il a été
suivi en 2011 par l’ATV-2, nommé Johannes Kepler, en l’honneur du mathématicien et
astronome allemand. Le 9 mars, c’est le troisième ATV, Edoardo Amaldi, du nom du
physicien et pionnier de l’espace italien, qui s’acheminera vers la Station spatiale.
L’ATV-4, qu’il est prévu de lancer début 2013, porte le nom d’Albert Einstein.
Nommer le dernier véhicule de la famille, l’ATV-5, d’après le physicien belge Georges
Lemaître, père de la théorie du Big Bang, s’inscrit dans cette approche. Ce nom,
proposé par la Délégation de la Belgique à l’ESA, a été approuvé par les membres
du Conseil directeur de programme de l’ESA responsable de la Station spatiale au
cours d’une réunion tenue les 14 et 15 février au siège de l’ESA à Paris.
A cette occasion, le Directeur général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, a déclaré :
« Depuis les premières heures, la Belgique a été un des participants clés de l’aventure
spatiale européenne. Sa contribution aux programmes et aux activités de l’ESA en
général, et à la Station spatiale internationale en particulier, a été une réussite pour
la Belgique et pour l’ESA. En baptisant l’ATV-5 d’après Georges Lemaître, nous
honorons un scientifique belge de rang mondial, ayant joué un rôle clé dans le
développement de nos connaissances sur les origines de l’univers. »
Monsieur Paul Magnette, Ministre belge de la Politique scientifique, compétent pour
la politique spatiale, a déclaré : « Je suis très heureux que le grand scientifique belge,
Georges Lemaître, né dans ma propre ville, soit ainsi honoré. Ceci montre que son
travail et ses avancées ne sont pas oubliés et sont toujours pertinents après tant
de décennies. Il est manifeste que l’implication de la Belgique dans la recherche
spatiale en Europe a des racines profondes et est basée sur une longue tradition.
L’ATV « Georges Lemaître » transportera du fret vers la Station spatiale, permettant
aux chercheurs belges actuels, également excellents, d’effectuer des expériences
et des recherches à bord de l’ISS, repoussant ainsi les frontières de la connaissance
humaine, dans la pure tradition de Georges Lemaître. »
La Station spatiale dépend des livraisons régulières de matériel d’expérimentation et
de pièces détachées ainsi que de nourriture, d’air et d’eau pour son équipage. Depuis
2008, un ATV transporte tous les dix-huit mois quelque 6 tonnes de fret vers la Station,
en orbite à environ 400 km de la Terre. Après son lancement à bord d'une Ariane 5
depuis le port spatial de l’Europe en Guyane française, l’ATV se dirige en mode
automatique vers sa destination pour un amarrage de haute précision au module
russe Zvezda de la Station. L’ATV reste amarré à la Station pendant une durée
maximale de six mois avant de s’en détacher et d’effectuer une rentrée dans
l’atmosphère où il se consume inéluctablement avec plusieurs tonnes de déchets
provenant de la Station.
Georges Lemaître est né le 17 juillet 1894 à Charleroi, Belgique. Il a obtenu son doctorat
de physique et de mathématique en 1920 et a été ordonné prêtre en 1923. Il a ensuite
suivi une licence en astronomie à l’Université de Cambridge en Angleterre, et a étudié
la cosmologie, l’astronomie stellaire et l’analyse numérique. En 1925, après deux ans
d’études à Harvard et au MIT (Etats-Unis), il revient en Belgique comme professeur à
temps plein à l’Université catholique de Louvain, où il achève sa carrière.
En 1927, il a découvert une série de solutions à l’équation de la relativité d’Einstein,
décrivant un univers en extension plutôt qu’un Univers statique, et a donné la première
estimation observationnelle de la constante de Hubble. Cette théorie a reçu plus tard le
nom plus connu de théorie du « Big Bang ».
Georges Lemaître a obtenu le prix Francqui, la plus haute distinction scientifique belge,
en 1934. Il est devenu membre de l’Académie pontificale des Sciences en 1936 et y est
resté actif jusqu’à sa mort en 1966, peu après avoir appris la découverte du fond de
radiation de micro-ondes cosmiques ou fond diffus cosmologique, corroborant sa théorie
sur la naissance de l’Univers.
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Une première décade de février froide et ensoleillée
Du 1 au 10, notre pays fut sous l’influence de courants continentaux associés à un anticyclone situé sur l’Europe de l’Est et s’étendant vers la Sibérie. Les 4, 8 et 9, de faibles zones de précipitations furent enclavées dans ces courants.
La température moyenne fut très exceptionnellement basse avec -6.2°C (norm. : 3,9°C). C’est la deuxième valeur la plus basse depuis 1901. La première décade la plus froide d’un mois de février s’est produite en 1917 avec -8,1°C. La durée d’ensoleillement fut très exceptionnellement élevée avec 58,4 h de soleil (norm. : 21,4 h). C’est la deuxième décade la plus ensoleillée depuis 1901 ; la plus ensoleillée date de 1975 avec 60,0 h de soleil; le total des précipitations fut très anormalement déficitaire avec 2,0 mm (norm. : 22,0 mm).
Givre ou pas givre sur la voiture
Certains matins, il faut gratter le pare-brise de la voiture d’autres pas. Pourquoi ? Tout est une question de quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère et de température.
L’eau atmosphérique peut être sous forme de gaz (vapeur d’eau), liquide (gouttelettes d’eau) ou solide (cristaux de glace). L’état dans lequel l’eau se trouve va dépendre de sa quantité contenue dans l’atmosphère et de la température ambiante.
La quantité maximale de vapeur d’eau contenue dans l’air est une fonction de la température (voir graphique). Quand l’atmosphère a atteint le maximum de vapeur d’eau qu’elle peut contenir, on dit qu’elle a atteint son point de saturation (par exemple, quand il y a 9,4 g d’eau par mètre cube à 10 °C). Si on augmente la quantité d’eau dans une atmosphère saturée, il va y avoir un changement d’état de la vapeur d’eau vers un état liquide (condensation) ou vers un état solide (sublimation). Ce sont ces gouttes d’eau ou cristaux de glace qui vont former les nuages.
Chaque fois que la quantité de vapeur d’eau devient trop importante ou bien si la température diminue, l’air va se saturer en vapeur d’eau et il y aura formation de nuages composés de gouttelettes d’eau et/ou de cristaux de glace.
Si ce phénomène se produit au sol, il y aura formation de brouillard. Mais la température peut être beaucoup plus basse au sol ou sur les véhicules que dans l’air. Dans ce cas, il peut y avoir condensation de la vapeur d’eau sous forme de rosée ou de sublimation (passage direct de l’état gazeux à l’état solide) sous forme de givre. Si la tension de vapeur du sol ou du véhicule est inférieure à la tension de vapeur saturante, il n’y aura ni rosée, ni givre sur les surfaces froides.
(Graphique reconstitué à l’aide des données issues de « Climatologie » de P. Etienne et A. Godard, Éd. Armand Colin, Collection U, 1970)
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