Frais la nuit, chaud le jour !
On s’étonne des températures matinales qui peuvent être relativement basses au petit matin alors qu’il fait chaud et même très chaud au cours de l’après-midi. Cette situation se produit le plus souvent au printemps et en automne quand le ciel est dégagé. En effet les nuages agissent comme une couverture. Leur absence permet à la chaleur accumulée de s’évacuer et la nuit se refroidi d’avantage. De plus, la nuit est aussi longue que le jour pendant ces deux périodes. La température diminue toute la nuit, il fait donc froid à l’aube. Par contre, la journée, le Soleil monte déjà haut dans le ciel et il peut faire très chaud l’après-midi. Ceci explique le grand écart des températures entre le jour et la nuit. Il peut même geler au sol, voire dans l’air.
Au début du printemps, les plantes commencent à sortir de terre. Elles sont donc plus fragiles et le gel peut facilement les détruire. Les plantes touchées par le gel prennent une couleur rousse ou brune. De là l’expression « La lune rousse » au cours de la période pascale.
Encore un record de chaleur.
Depuis juillet 2006, de nombreux records de chaleur sont battus. C’est vrai qu’il y a de quoi se poser des questions. Les réunions du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) à propos du dernier rapport sur le réchauffement global de la Terre et ses conséquences ne sont évidemment pas étrangères à ce genre de questions. Le dernier record qui vient de se produire est la température maximale absolue du mois d’avril observée ce dimanche 15 avril. Dans l’abri fermé à Uccle, la température maximale a été de 28,7°C. Le dernier record date du 20 avril 1968 ; ce jour-là, la température avait atteint 27,8°C. Dans l’abri ouvert, celui qui a été utilisé lors de l’établissement des « événements marquants du 20ème siècle », la température est montée jusqu’à 29,3°C. Le record précédent dans cette série date du 17 avril 1947 avec 28,7°C. La chaleur que nous connaissons au cours de ce début de deuxième décade d’avril est due à un anticyclone qui s’est installé sur la mer Baltique et qui a tendance à s’étirer vers la Grèce. Il en résulte des courants continentaux très chauds. Cette succession de record peut être due à une anomalie particulièrement longue. Ce genre d’anomalie se produit régulièrement mais quand elle est aussi longue, on observe un nombre impressionnant de records. Une question se pose : Observe-t-on une anomalie passagère remarquable et d’ici quelques semaines, allons-nous revenir à une situation plus normale ou bien est-on en train de vivre un nouveau saut dans les températures, saut qui alors semble important au vu des écarts à la normale actuelle ? La réponse nécessite de la patience. Dans le cas de la première alternative, on pourrait être vite fixé. Mais si c’est la seconde que nous vivons, la confirmation de ce saut ne viendra qu’au bout de quelques années.
Une vérité qui dérange.
À l’occasion du printemps des sciences, j’ai été invité à assister au film « Une vérité qui dérange » de David Guggenheim avec Al Gore. Le film a été suivi par un débat au cours duquel les élèves qui y ont assisté ont pu poser des questions. Vu le nombre important de questions posées (par écrit), il n’a pas été possible d’y répondre à toutes d’entre eux.
Au cours des prochains jours, je vais tenter de répondre à ces questions restées non traitées
Voici les deux premières :
– « Y a-t-il des conséquences du réchauffement climatique pour nous ? »
– « Est-ce que nos forêts de Wallonie sont menacées ? Quelles conséquences aura le réchauffement en Belgique ? Dans combien de temps ? »
On a des données des températures à Bruxelles-Uccle depuis 1833. depuis lors (voir graphique) on a observé deux sauts dans les températures moyennes annuelles. Le premier se situe en 1910. Des études ont montré qu’on observe un saut analogue dans la plupart des stations d’Europe de l’Ouest, alors qu’à l’Est et dans le bassin méditerranéen, aucun changement significatif n’est observé. Un second saut s’est produit en 1988. Ce saut correspond au début de réchauffement global de la Terre qui se commence en 1983. Le retard entre l’Europe de l’Ouest vis à vis du réchauffement global est dû à trois hivers relativement rigoureux dans nos régions.
La conséquence la plus visible du réchauffement est le changement dans les fréquences des vagues de chaleur. Une vague de chaleur est définie, du point de vue climatologique, comme une période d’au moins 5 jours consécutifs avec une température maximale de plus de 25°C et qui comporte au moins 3 jours avec plus de 30°C. Sur base de ce critère, on observe entre 1954 et 1987, une fréquence d’une vague de chaleur tous les 10 ans. Après 1987, on constate que cette fréquence a nettement changé car elle est passée à une vague de chaleur en moyenne par an. On a même connu des années avec deux vagues de chaleur comme 2006 par exemple. La vente des systèmes de climatisation a explosé ces dernières années.
Les hivers sont plus doux. Cela entraîne un enneigement moins important. Les possibilités de pouvoir pratiquer les sports d’hiver ont nettement diminué. Si cette situation présente des désagréments pour ceux qui vivent de ces activités, elle présente en revanche des avantages comme une diminution d’énergie pour se chauffer et un salage nettement moins important des routes.
Je ne peux vous décrire les changements au niveau faune et flore car ce n’est pas de mon ressort, mais le GIEC qui s’est réuni à Bruxelles montre clairement que le réchauffement climatique a et aura des conséquences sur la nature dans un futur plus ou moins proche.
Normales saisonnières du mois d’avril
Pour faire suite à l’article du 29 mars intitulé « Normales ou Normes saisonnières ? », je voudrais mettre chaque début du mois les normales saisonnières par décade.
Cela va se présenter sous forme de tableaux comportant 7 colonnes comme celui qui suit.
La première colonne repère les décades. La ligne 1 concerne les jours compris entre le premier du mois et le 10, la ligne suivante concerne la période du 11 au 20 du mois et la dernière ligne concerne les journées du 21 au dernier jour du mois.
Les trois colonnes sous les températures maximales et minimales reprennent les bornes inférieures et supérieures de la fourchette des valeurs normales et la colonne centrale concerne la moyenne des températures des décades respectives.
Pour mémoire, les valeurs comprises entre les deux bornes représentent 66,7% des valeurs observées entre 1901 et 2005. Ainsi pour les températures maximales de la première décade, les valeurs les plus fréquemment observées sont comprises entre 8 et 16°C.
Les valeurs au-dessus et en dessous des bornes représentent des valeurs plus rares mais qui sont également observées régulièrement. Ainsi les 18°C que l’on a enregistré à Bruxelles le premier avril sont supérieurs aux normales saisonnières mais ne sont pas pour autant exceptionnelles. Et la valeur de 7°C relevée ce matin à 8 h correspond juste à la borne supérieure des normales saisonnières de la température minimale.
Voilà une référence qui pourra être utile quand on vous donne les valeurs des extrêmes dans les bulletins météo.
Normales ou Normes saisonnières ?
Le climat peut être défini comme l’intégration de toutes les situations atmosphériques qui peuvent déterminer les conditions météorologiques d’une région. Cela donne un échantillon relativement large des valeurs correspondant aux différents paramètres climatologiques.
Ainsi, la moyenne des paramètres peut caractériser le climat, mais c’est insuffisant. Il faut aussi tenir compte de la variabilité de ces paramètres autour de la moyenne. Ainsi si j’ai une moyenne de 10°C et que les écarts les plus importants avec les extrêmes sont de l’ordre de 2°C, il va sans dire que ce n’est vraiment pas la même chose si ces écarts sont de l’ordre de 10°C.
Si l’on considère la température maximale journalière du premier jour du mois de janvier, la moyenne de ce paramètre est de 5,2°C. Mais les extrêmes s’étendent sur une large fourchette. Entre 1921 et 2005, la valeur la plus basse a été de -10,1°C (en 1997) et le plus chaud que l’on ait eu a été de 13,1°C (en 1921). Si l’on mesure 3°C ou -7°C, une chose est certaine, dans les deux cas on est en dessous de la moyenne, valeur que l’on peut qualifier de normale saisonnière. Il est certain aussi que -7°C est moins » normal » que +3°C ; mais dans quelle mesure ?
La statistique va nous aider à répondre à cette question. Dans le cas d’une distribution normale, ce qui est le cas des longues séries climatologiques des températures, on peut considérer que 67% des valeurs entourant la normale font partie de la norme saisonnière. On considèrera qu’une température qui entre dans ce groupe de valeurs sera considérée comme normale. Statistiquement, les deux bornes se calculent à partir de la moyenne et de l’écart type. L’écart type représente la variabilité autour de la moyenne. La borne inférieure est obtenue en retranchant l’écart type de la moyenne, et la borne supérieure en ajoutant cet écart type à la moyenne.
Dans l’exemple du premier janvier, on a comme moyenne 5,2°C et comme écart type 4,5°C. On obtient comme borne inférieure 0,7°C et comme borne supérieure 9,7°C. Dès lors 3°C sera considéré comme une valeur normale, -7°C ne l’est pas. Avec -7°C, on sera même nettement en dehors des normes saisonnières.
Mais avoir une valeur en dehors des normes saisonnières ne signifie pas que ce n’est pas » normal » d’avoir une telle mesure. Cela veut simplement dire qu’une telle valeur est beaucoup plus rare que 3°C sans plus. Dans le futur, on pourra même connaître une valeur plus basse que -10,1°C ou plus élevée que 13,1°C un premier janvier. C’est peu probable mais pas improbable. C’est dans cet esprit que je dis souvent qu’un événement particulier et relativement rare est » normal » en ce sens qu’il n’est pas improbable en Belgique.
Quand on va caractériser une température maximale ou n’importe quel autre paramètre climatologique, on ne se contentera pas de dire qu’on est en dessous ou au-dessus de la normale saisonnière mais on précisera si elle est dans la norme saisonnière ou non.
Retour de l’hiver ?
Depuis dimanche, nous avons retrouvé des conditions hivernales alors que nous avons connu des conditions climatiques très agréables durant les premiers jours de mars et même quasiment tout l’hiver.
Le printemps météorologique, qui a commencé le premier mars, est la saison de transition entre l’hiver et l’été. Cela ne se passe pas d’un seul coup mais plutôt par soubresauts. Au cours d’une saison de transition, on ne passe pas de conditions hivernales d’un jour à l’autre. Le début du printemps est plutôt frais, la fin peut connaître des périodes très chaudes. Mais rien n’empêche de connaître déjà des températures de 20°C au cours du mois de mars alors qu’en mai, le gel peut encore être de mise.
Pourquoi connaît-on un retour du froid ? Notre temps est principalement déterminé par le passage de dépressions qui viennent de l’océan Atlantique et qui évoluent vers les plaines de l’Europe de l’Est. À l’avant de cette zone on se situe dans une masse d’air froide. Lors du passage du front chaud, le temps est à la pluie. Derrière ce front, on a une masse d’air chaude, voire très chaude si elle vient des régions tropicales. Finalement lorsque la dépression se trouve à l’est de nos régions, le front froid traverse notre pays et on se retrouve dans des masses d’air d’origine polaire. C’est ce que nous avons connu ce week-end, avec un blocage de la zone de basse pression sur la Scandinavie ou le nord de l’Allemagne. Cette situation a maintenu sur nos provinces des courants polaires directs. Les averses qui y sont incluses ont un caractère hivernal : pluie et neige, neige, neige roulée en grain, grésil voire même de la grêle. Ce sont les giboulées de mars.
Plus rare est l’installation d’un anticyclone qui envoie sur nos régions des courants continentaux qui peuvent être très froids avec des températures nocturnes qui peuvent encore descendre sous la barre de –5°C (-6,2°C le 22 mars 1958 à Uccle) alors qu’à la fin du mois de mars les maxima peuvent encore flirter avec zéro degré (0,8°C le 29 mars 1952 à Uccle).
Ce n’est pas parce qu’on a eu un hiver doux que le printemps est doux ou chaud. Les conditions météorologiques d’une saison ne déterminent pas un type particulier de temps au cours de la saison suivante. Tout est possible dans la nature ! Et personnellement c’est sans surprise que j’enregistre le temps qui sévit en ce moment sur notre pays.
Quand les tempêtes passent !
C’est entre octobre et mars que le risque de rencontrer des tempêtes est le plus grand. Celles qui ont sévi dans nos contrées entre le 25 janvier et le 1er mars 1990 sont encore dans la mémoire de la plupart d’entre nous. Les dégâts qui y ont été associées ont été considérables. On a déploré le décès d’une dizaine de personnes de notre pays. La forêt ardennaise a payé un lourd tribut avec un très grand nombre d’arbres abattus. Des moyens impressionnant ont du être mis en œuvre pour limiter les pertes financières du fait que les chablis risquaient de pourrir et d’être attaqués par les insectes et les champignons diminuant ainsi très fortement la qualité du bois. Pour les pays de l’Europe occidentale, on estime à 240 morts et plus de 10 milliards de dollars le coût des dégâts causés par cette série impressionnante de tempêtes.
En 1987, un ancien cyclone s’est transformé en tempête sur les côtes de France et d’Angleterre. Cette tempête a causé une polémique en Grande Bretagne du fait qu’elle n’avait pas été correctement prévue. Météo France avait prévu qu’une tempête sévirait dans le nord du pays. La surprise a été l’extrême violence des vents en Bretagne. Ils ont dépassé les 150 km/h dans cette région et avait presque atteint cette vitesse dans la région parisienne.
Bien que plus rares, les tempêtes peuvent également se produire en été. Ainsi, en 1979, la course Fasnet qui se déroulent tous les deux ans entre Cowes et Plymouth a été très fortement perturbée par une tempête de force 12 sur l’échelle de Beaufort. Des vagues de 10 à 15 m ont provoqué le naufrage de 23 voiliers participant à cette course. En juillet 1993, c’est la TransManche en double qui a été perturbées par des vents violents engendrant des creux de plus de 7 mètres.
Les vents violents causent beaucoup de dégâts. Ce sont les toitures et les arbres qui sont le plus souvent touchés. Les tuiles arrachées et les cheminées écroulées sont le lot commun des tempêtes. Les arbres déracinés sont également à l’origine de dégâts matériels mais elles sont également les causes de décès de personnes. Mais c’est en mer que l’on observe le plus grand nombre de victimes. Heureusement, l’amélioration des prévisions a très nettement diminué les risques dans ce secteur.
El Niño 2006-2007: un événement contrarié
Communiqué de presse IRD – 6 mars 2003
A la suite de signaux observés à partir d’avril 2006 par des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement lors de campagnes in situ dans le pacifique ouest équatorial et au large des côtes péruviennes, on attendait d’El Niño 2006-2007 un réchauffement très important de la surface de l’océan Pacifique tropical. Cet événement, au final, ne s’est pas produit à cause de conditions océaniques et atmosphériques, qui sont, pour l’instant, difficile à prévoir.
Le phénomène ENSO (El Niño Southern Oscillation) correspond à la variabilité climatique la plus forte de la planète à l’échelle inter annuelle. Il se caractérise, schématiquement, par une alternance entre une phase anormalement chaude (El Niño) et une phase anormalement froide (La Niña) des températures de surface dans l’océan Pacifique tropical. La période de récurrence d’El Niño est variable et se situe en moyenne entre 3 à 7 ans. Lors d’un événement El Niño, les eaux très chaudes (supérieures à 28°C) de la couche de surface du Pacifique Equatorial Ouest se déplacent vers le centre du bassin, la pression atmosphérique à la surface de la mer augmente à l’Ouest et diminue à l’Est, les vents alizés diminuent et parfois se renversent. L’inverse se produit lors d’un événement La Niña. Il est maintenant bien établi que les modifications ENSO du Pacifique tropical affectent l’ensemble de la planète, à des degrés divers, avec, en particulier, de forts impacts environnementaux et socio-économiques dans les pays de la ceinture tropicale.
Des avancées considérables ont été réalisées au cours des 20 dernières années dans l’observation et la compréhension du phénomène ENSO, grâce à une collaboration internationale quasi exemplaire au sein de laquelle les équipes de l’IRD ont joué un rôle essentiel. Ces chercheurs de l’ORSTOM, puis de l’IRD, étudient ENSO depuis plus de 40 ans dans les régions occidentales et centrales du Pacifique équatorial, en participant aux réseaux d’observations in situ et spatiaux et à la modélisation du phénomène. Des progrès doivent cependant encore être réalisés dans la prévision d’El Niño. Le démarrage, la croissance rapide, l’amplitude exceptionnelle et le déclin rapide de l’événement El Niño de 1997-1998, considéré comme le plus fort du siècle dernier, n’ont pas été correctement prévus par les modèles statistiques ou dynamiques. Il en est de même pour le démarrage de l’événement El Niño actuellement en cours.
C’est en avril 2006, faisant suite à des températures de surface plus froides que la moyenne qui perduraient depuis presque 6 mois, que les premières anomalies chaudes ont été mesurées dans la partie centre – ouest du Pacifique équatorial. L’apparition de ces anomalies faisait suite à un coup de vent d’ouest, phénomène atmosphérique synoptique dont la prévision est à l’heure actuelle impossible dans la région. Ces anomalies de températures élevées ont progressivement envahi l’ensemble du bassin équatorial, caractérisant un nouvel événement El Niño.
En octobre 2006, dans la crainte d’avoir à faire face à des conséquences climatiques et sociaux-économiques aussi dévastatrices qu’en 1998, l’Instituto de Mar del Perú à Lima organisait, en collaboration avec l’IRD, un suivi hebdomadaire des conditions générales dans le Pacifique. La succession des ondes de Kelvin associée aux coups de vent d’ouest ne permirent pas aux anomalies de températures de surface de l’océan de dépasser 1.5°C dans l’est du bassin (comparé à 7°C pour l’événement de 1997-98).
Depuis lors, les observations in situ et satellitaires semblent indiquer une diminution progressive de ces anomalies qui auraient donc atteint leur apogée en décembre 2006. Depuis la fin 2006 et le début de l’année 2007, la majorité des modèles de prévision d’ENSO indique également une décroissance de l’événement El Niño actuel au cours des prochains mois et un retour probable vers des conditions neutres vers mai – juin 2007.
Il ne s’agit donc pas d’un événement exceptionnel, sauf, peut être, en ce qui concerne sa signature dans le Pacifique équatorial centre – ouest. Dans cette région, en effet, la température de surface a dépassé 29°C pendant toute la deuxième moitié de l’année 2006, fait relativement rare.
Le réchauffement de 2006 est le 3ème d’une série de 3 événements de faible amplitude séparés d’une période de 2 ans (2002, 2004 et 2006). Cette succession inhabituelle d’événements pourrait traduire des changements des conditions moyennes dans le Pacifique tropical, résultat d’une évolution naturelle aux échelles de temps décennales ou alors induites par le réchauffement climatique.
Les tempêtes dans le passé !
Dans le passé, l’Europe occidentale en général et la Belgique en particulier ont connu de grandes tempêtes. Il n’était pas possible à l’époque de relater en direct ces événements qui ont causé des ravages parfois bien plus graves qu’à notre époque. Les grands échanges internationaux et une certaine solidarité entre régions ou pays n’existaient pas encore. Si une région voyait ses récoltes détruites, c’est la famine qui régnait alors.
Dans un document du Zwin, J-D Chastelain relate qu’une tempête au Vème siècle a détruit le front de dunes entre Blankenberge et Cadzand (Pays-Bas). La mer a inondé tout l’arrière pays, épargnant une seule cité : Bruges.
Dans P. Alexandre, on retrouve également les traces de tempêtes ayant ravagé nos régions. Citons par exemple une tempête ayant sévit le 3 mai 1215 détruisant les récoltes, récit que l’on retrouve dans une source narrative de Liège. Des périodes venteuses sont également citées entre autres pour les années 1085, 1144, 1240, 1314, … pour d’autres régions de l’Europe occidentale.
Dans le document du Zwin, J-D Chastelain raconte également que le 14 décembre 1367 un « ouragan » provoqua la destruction de nombreux bâtiments et déracina beaucoup d’arbres. En novembre 1377, une nouvelle tempête, soulevant la mer, provoqua la rupture du cordon de dunes submergeant dix-sept villages.
Faut-il encore rappeler l’exemple historique de tempête? En effet dans tous les manuels d’histoire, on raconte la déroute de l’invincible Armada qui, avant d’être mise en déroute par les Anglais, a subit de lourdes pertes suite à une violente tempête.
Ces exemples du passé nous rappellent que les tempêtes, et les événements extrêmes en général, ne sont pas des événements spécifiques à notre époque. Que tous ceux qui s’étonnent de la violence de certains événements actuels se penchent sur notre passé. Et même si les archives ne sont que partielles, on retrouve suffisamment la trace de catastrophes dans le passé pour ne pas croire que ce que nous vivons à l’heure actuelle ne s’est jamais produit!
Photo EPA
La Lune disparaîtra samedi
La Lune disparaîtra samedi
Les astronomes attendent la nuit du samedi 3 au dimanche 4 avec impatience car la Lune va traverser le cône d’ombre de la Terre. Une particularité de cette éclipse totale qui survient dans des conditions astronomiques exceptionnellement favorables réside dans le fait qu’elle sera la seule visible en Belgique cette année.
Mais la question qui se pose justement est de savoir si elle sera bien visible en Belgique ? Ce sont bien entendu les astronomes et amateurs de beau spectacle dans le ciel qui se la pose.
Au vu de la situation atmosphérique prévue pour les prochains jours, la réponse n’est pas simple. Selon les cartes de Bracknell, une dépression sera située sur le nord de l’Allemagne. Le développement d’une zone de haute pression sur le centre de l’Allemagne devrait la repousser vers l’ouest. Tout sera une question d’heure ou de timing : à quelle vitesse cet anticyclone va-t-il se développer ? Telle est la grande question pour nos amateurs d’éclipse.
Au fur à mesure du développement de cet anticyclone, la dépression va être repoussée vers l’ouest. C’est donc dans l’est de notre pays qu’il y aura le plus de chance de voir le ciel se dégager des nuages associés à la dépression. Mais dans le même temps que l’anticyclone repoussera les nuages vers l’ouest, les températures risqueront de chuter relativement fort avec, comme conséquence, l’apparition d’un risque de brouillard. C’est donc plus tard dans la soirée ou en cours de nuit que le centre du pays aura des chances, mais non une certitude, de pouvoir regarder ou observer ce phénomène astronomique qui ne peut malheureusement pas attendre.
Dès lors, si vous tenez absolument à espérer voir l’éclipse de Lune avec un (faible) maximum de chance, n’hésitez pas à prendre la direction du centre de l’Allemagne. Si vous ne souhaitez pas entreprendre un tel déplacement, vous pouvez toujours vous contenter – avec une chance moindre – de gagner les hauteurs des Fagnes ou les environs de Spa avec l’espoir que le ciel se dégage ou soit dégagé au bon moment. Mais c’est sans garantie : désolé !
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